de Romane Bohringer et Philippe Rebbot °

Synopsis : Romane et Philippe se séparent. Après 10 ans de vie commune,deux enfants et un chien,ils ne s’aiment plus. Enfin… ils ne sont plus amoureux. Mais ils s’aiment, quand même. Beaucoup. Trop pour se séparer vraiment ? Bref…C’est flou.

Alors, sous le regard circonspect de leur entourage, ils accouchent ensemble d’un «sépartement» : deux appartements séparés, communiquant par…la chambre de leurs enfants ! Peut-on se séparer ensemble ? Peut-on refaire sa vie, sans la défaire ?

Je vous entends déjà me dire "oh tu es sévère !". Ne vous en privez pas ; ça va me déchirer le cœur mais je vais respirer à fond et boire frais à St Tropez.

Ce film m'a profondément ennuyée et agacée. Je ne l'envisageais que moyennement au départ (il est sorti le 10 octobre, je ne me suis donc pas précipitée). Mais au vu des critiques de mes amis/collègues blogueurs, de la critique en général et dans le bel élan des bien jolies et agréables comédies françaises actuelles (je ne parle évidemment pas d'Alad'2, du Flic de Belleville et peut-être d'autres) je me suis dit que celle-ci pouvait finalement me plaire.

J'aurais pu mettre une étoile, pour Philippe Rebbot qui est le seul à m'être apparu crédible, sympathique et naturel. Quoique dans la vraie vie, me trimballer un gosse de 53 ans, je ne pourrais pas plus d'une soirée. Donc, next l'étoile. Sachez néanmoins qu'il est le seul crédible, sympathique et naturel. Ah non ! J'oublie Reda Kateb qui jamais ne faillit à sa tache d'être parfait. Ici encore, en deux petites saynètes drôlissimes il est absolument craquant. Mais non, décidément, pas d'étoile à l'horizon.

Aïe ! Dès la première scène, j'avais des envies de meurtre sortir. On y voit au ralenti la vraie Famille Ricorée Bohringer/Rebbot car pour qui ne le sait pas encore pour avoir vécu quelque temps dans un Ashram au Cashmere, il s'agit ici de l'histoire du non divorce, de la non séparation de Romane et Philippe qui ne se supportent plus sexuellement et amoureusement, mais aiment encore leurs enfants (bonjour l'exploit !) et s'aiment toujours eux-mêmes de tendre amitié. Entre eux tout n'est que désordre, foutoir et joyeuseté. Prendre le petit déjeuner ensemble ??? Ah comme c'est marrant ! Tout le monde se réveille dans la joie et la bonne humeur et l'amour, même flou, crépite dans les corn-flakes ! On se croirait dans un navet américain mais on n'a pas droit à la réplique qui tue : "mouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin tu ne seras pas là pour ma compèt' de... " (remplissez les pointillés).

Ensuite, on abandonne le ralenti. Merci. Et la vie va. Les enfants vont à l'école, les parents chez leur psy. Deux caricatures de psy (pauvre Brigitte Catillon, pauvre Aurélia Petit qui méritent bien mieux mais c'est sans doute l'amitié qui les a fait venir), qui d'ailleurs (bonjour le secret médical) échangeront leurs avis (négatifs) sur leurs patients. Pour avoir fréquenté longuement un cabinet, si ma psy avait eu un tel comportement, j'en aurais changé. Peu importe. Là n'est vraiment pas la question. Je ne vais pas mieux, mais je me soigne.

Ensuite rapidement, il est question de ce "sépartement" (je pense que la famille Bohringer Rebbot s'attend au Prix Nobel de littérature pour avoir inventé ce mot), à l'initiative de Romane je crois, mais aussi sous l'impulsion d'un promoteur (présenté comme un génie) qui consiste donc à casser la cloison de deux appartements et installer entre les deux la chambre des enfants. Je ne sais comment c'est filmé ou si l'appartement est de taille minuscule... mais j'ai eu l'impression qu'il ne valait mieux pas être claustro pour y survivre car ils semblent être coincés dans des couloirs sans fenêtre. Là encore, passons. L'appart' est écolo et donne sur un mur tagué que nous appellerons pompeusement "le square". Scuse l'humour. Car oui, ce film est plein d'humour... sauf qu'il m'a mise mal à l'aise tellement il n'est pas drôle. Et l'humour pas drôle c'est encore pire que l'humour involontaire. Quoique...

Le débat du genre des dossiers de l'écran n'est pas de savoir qu'elle est la bonne solution pour se séparer sans faire trop de dégâts collatéraux, Romane et Philippe ont LA solution et en sont tout guillerets. Ils l'annoncent à leur entourage, parents (papa Bohringher (oui oui Richard en personne) console maman en larmes), amis... et chacun y va de sa réaction : c'est génial ! c'est pas bien ! quelle drôle d'idée ! ça marchera jamais !... cochons toutes les cases, il n'en manque pas une. Personnellement, puisqu'on ne me demande pas mon avis, je trouve que c'est foireux mais bon. Ma solution serait que ce soit les enfants qui gardent la maison en cas de divorce et que les parents fassent leur valise une semaine sur deux. Mais ça ne règlerait pas la crise du logement (parisien) puisqu'il faudrait alors non pas un, non pas deux, mais trois logements. Quelle andouille je fais !

Le problème c'est que la vie de Romane et Philippe je m'en fiche un peu. Qu'elle se filme ou se fasse filmer (puisqu'ils font le film à quatre bras) amoureusement, pas grave, on a l'habitude des actrices qui s'adorent. Elle est la mère parfaite, la femme idéale, l'amie, la sœur qu'on rêve d'avoir. Lorsqu'elle pleure chez la psy, ça sonne faux. Et tout sonne faux. Alors qu'on est censé observer (avec tendresse et pudeur bien sûr) la vraie vie de vrais acteurs... on a l'impression que tout est fabriqué, que les répliques sont énoncées pour encore une fois cocher toutes les cases de ce qu'il faut bien dire au bon moment. Aucune place pour l'impro.

Quant à rire... j'en ai été bien loin. J'aime parfois le comique de répétition mais une scène chez le directeur à moumoute de l'école qui explique que l'enfant Borhinger/Rebbot finira par avoir des problèmes d'identité sexuelle s'il continue à porter les cheveux longs... une fois, c'est pas drôle, deux fois c'est pénible, trois fois, c'est franchement CHIANT.

Et bien sûr, les personnages qui déboulent au mauvais moment compte tenu que l'appartement est en accès libre des deux côtés. Au secours ! Pas drôle ! On voit les seins, les fesses de Romane mais pas les couilles molles de Philippe. Comme souvent dans les films, les filles cavalent à oilpé et pas l'ombre d'un sguègue. C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup.

Le pompon revient à la scène où Romane, chaude comme une baraque à frites renonce à trouver un mec et s'oriente vers une fille. Lorsque cette dernière lui confie qu'elle a 39 ans et désespère d'avoir un enfant, que fait Romane ? Elle l'emmène en courant, à poil bien sûr (normal) chez ses voisins homos qui rêvent aussi d'avoir un enfant, ce qui est beaucoup plus compliqué pour eux anatomiquement parlant. Mais dans une scène précédente (celle où l'on nous dit que Romane est LA mère idéale) ils ont évoqué la GPA. J'ai loupé une marche ou désir d'avoir un enfant (pour la demoiselle) est un peu différent voire antagoniste avec le fait d'être mère porteuse ?

Je n'ai pas ri, je n'ai pas été émue et je ne peux même pas dire du mal des enfants, ils sont quasi inexistants. Pudeur oblige j'imagine. En résumé j'ai trouvé ça bobo dans le sens le plus péjoratif du terme (car y'a pas de mal à être bobo) et sans intérêt et bien sûr absolument pas drôle.

J'allais oublier. Il y a aussi un chien qui pue. Mais passons, j'ai des allergies...

Je tiens néanmoins à signaler que par ailleurs j'aime énormément Romane et Philippe. Mais là vraiment... non.

L'amour c'est comme un film, c'est bien mieux quand c'est net.