de Kheiron ***

Avec Kheiron, Catherine Deneuve, André Dussolier

Synopsis : Waël, un ancien enfant des rues, vit en banlieue parisienne de petites arnaques qu’il commet avec Monique, une femme à la retraite qui tient visiblement beaucoup à lui.

Sa vie prend un tournant le jour où un ami de cette dernière, Victor, lui offre, sur insistance de Monique, un petit job bénévole dans son centre d’enfants exclus du système scolaire. Waël se retrouve peu à peu responsable d’un groupe de six adolescents expulsés pour absentéisme, insolence ou encore port d’arme.
De cette rencontre explosive entre « mauvaises herbes » va naître un véritable miracle.

Une nouvelle fois, après son formidable Nous trois ou rien où il nous racontait la vie de ses parents en Iran, puis leur départ forcé du pays, leur arrivée en France et leur intégration, Kheiron mise tout sur la positive attitude et ça fait un bien fou. Certains préfèrent y voir de la naïveté, de la niaiserie voire pire, moi, je me suis plu en compagnie de cette drôle d'équipe black blanc beur feuj.

Le seul reproche que je ferais, est une fois encore la longueur du film, 1 h 30 aurait suffi au lieu d'1 h 45, du coup ça patine un peu avant de conclure, mais rien de dramatique. La sous intrigue avec le flic ripou aurait pu être évitée (mais nous aurait privé de la présence d'Alban Lenoir) réduisant ainsi le film à une durée idéale. Pas grave je le répète, j'ai souri et j'ai été émue.

Et ce film est un joli coup de cœur. J'aime l'humanité, l'humour, la douceur, la générosité et la gravité qui se dégagent du film et de Kheiron. Le "couple" qu'il forme avec MA Catherine (Monique) fonctionne parfaitement. On découvre peu à peu ce qui les lit. Comment ils sont devenus ce qu'ils sont l'un pour l'autre ; ça m'a énormément touchée. Catherine Deneuve se plie et s'abandonne à toutes les situations, tous les textes, toutes les fantaisies. Elle ne cesse jamais de me surprendre et de me fasciner.

Mais il y a aussi les jeunes gens que le personnage Waël prend en charge quelques jours : un noir, des musulmans, une juive, un enfant du voyage, un autre d'origine indienne... Kheiron se souvient du temps où il a été éducateur et s'inspire de cas réels qu'il a rencontrés. Il parvient à dégoupiller les scènes absolument dramatiques et ne tombe jamais dans le pathos. Même les séquences terribles dans le pays non identifié (il me semble) allie un réalisme terrible sans verser dans le pathos insupportable. Pourtant il est difficile de ne pas avoir le cœur en vrac lors de la scène où le petit garçon qui joue le rôle de Waël enfant sanglote à chaudes larmes pour évoquer l'injustice de ce monde envers les enfants et le fait que Dieu ne cesse de regarder ailleurs quand ils sont malmenés.

Générosité, humour, gentillesse... parfois c'est ce qu'on attend, c'est ce qui fait du bien. Vous pourrez trouver tout cela en voyant ce film qui ne révolutionnera pas l'industrie cinématographique mais donne envie de croire en l'humanité. Rien que ça. Décidons aujourd'hui de positiver.

Quant à l'arnaque à laquelle se livre Waël et Monique, elle vaut à elle seule le déplacement...