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ANNONAY 2019

Deux premiers films en compétition

5572335.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpgJUSQU'A LA FIN DES TEMPS de Yasmine Chouikh, cinéma, annonay, VOYAGE AUTOUR DE LA CHAMBRE D'UNE MERE

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JUSQU'A LA FIN DES TEMPS de Yasmine Chouikh ***

1er film en compétition - Algérie

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Avec Djillali Boujemaa, Jamila Arres, Mohamed Takiret

Synopsis : Ali, fossoyeur septuagénaire et gardien du cimetière de Sidi Boulekbour, et Djoher, veuve septuagénaire également qui visite pour la première fois ce cimetière pour se recueillir sur la tombe de sa sœur.

Il y avait longtemps qu'on n'avait vu de film issu d'Algérie. C'est d'autant plus agréable qu'il ne parle ni de guerre ni de cette décennie étrange qu'on a du mal à suivre de ce côté de la méditerranée. Ici d'emblée on semble débarquer au milieu de nulle part dans un cimetière isolé en hauteur qui ne reçoit de visites que lors d'un pèlerinage annuel pour honorer les morts. On ne sait trop dans quelle époque on se situe. Les portables nous ramèneront vite à la réalité. Elle est toute autre que celle qu'on imagine. Ici, les gens vivent, meurent, rient, s'aiment ou tentent de s'aimer.

Le cimetière qu'on quittera peu est entretenu quotidiennement par Ali dont le (très beau) visage qui semble sculpté à la serpe le rend sans âge. Malgré tout le soin qu'il apporte, les tombes sont envahies d'herbes folles. L'Imam sur place (une beauté lui aussi !) abreuve les pèlerins de phrases (sourates ?) toutes faites. On ne sait pas immédiatement si l'on doit rire ou pas.

Nous découvrirons plus tard que ce film parsemé d'humour se révèle aussi comédie sentimentale inattendue. L'arrivée de Djoher, femme triste, peu amène et peu séduisante va bouleverser le quotidien et le cœur d'Ali. Elle est venue se recueillir sur la tombe de sa sœur qui fut le déshonneur de sa famille car soupçonnée de prostitution. La réalité sera tout autre. Djoher s'installe dans la maison de sa sœur et commence à participer à la vie qui s'agite autour du cimetière. Entre une jeune femme trop belle, trop souriante, trop aimable avec les hommes, un fossoyeur poète qui trouvera l'amour, un jeune homme qui entend faire du business autour de l'organisation d'obsèques "clé en main", il nous sera souvent donné l'occasion de sourire et de s'émouvoir.

A mesure que le film avance, magie du cinéma et de l'amour, Djoher embellit, s'adoucit jusqu'à jouer comme une gamine (celle qu'on reste toujours au fond de soi) dans la mer.

Si la fin, inattendue, m'a un peu déçue, je dois ajouter que la beauté du film, ses images, sa lumière, son interprétation en font un spectacle qui est aussi un régal pour les yeux.

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VOYAGE AUTOUR DE LA CHAMBRE D'UNE MERE de Celia Rico Clavellino ***

1er film en compétition - Espagne

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avec Lola Duenas, Anna Castillo

Synopsis : L’heure est venue de s’en aller de la maison, mais Leonor est incapable de laisser sa mère seule. Estrella, la mère, ne veut pas qu’elle parte, mais n’ose pas non plus la retenir à ses côtés. Cet hiver, elles vont toutes les deux devoir entreprendre un voyage autour de leur chambre, pour cesser de n’être qu’une mère et une fille, mais pour découvrir qui elles sont, une fois séparées.

Et effectivement comme le titre l'indique on quittera peu l'appartement et la chambre de la mère et celle de la fille. Pourtant on étouffe jamais. Le soir venu les deux femmes se retrouvent sous un plaid et réchauffées par un étrange et dangereux radiateur à pétrole… regardent des séries à la télé. Nous découvrirons rapidement pourquoi elles sont seules, sans père et sans mari. Jusqu'à une très jolie scène d'accordéon...

Il arrive à Leonor de sortir avec ses copines, mais elle s'ennuie, rêve d'ailleurs. Sa mère lui trouve un job dans une blanchisserie mais le repassage n'est pas vraiment sa vocation. Elle rêve toujours et c'est dans un seul souffle qu'elle annonce son projet à sa mère qui la couve plus que de raison.

Nous suivons, suspendus à leurs actes et à leurs émotions, les deux magnifiques actrices. Lorsqu'elles sont séparées et uniquement reliées par des appels téléphoniques, on tremble pour Leonor.

Tout en douceur, sans cri, sans énormément de larmes, on s'accroche sans faiblir à leur émancipation l'une de l'autre et on croit à leur amour sincère et sans faille, à leurs efforts pour s'aimer encore et se respecter toujours.

Très doux et beau.

Commentaires

  • Deux beaux films, apparemment ! Nous allons guetter leurs sorties...

  • J'espère qu'ils trouveront un distributeur.
    Ils dont tellement frileux et misent sur les valeurs sûres... ou ce quils estiment tel.

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