de Tim Burton *

Avec Colin Farrell, Danny DeVito, Michaël Keaton, Eva Green

Synopsis : Les enfants de Holt Farrier, ex-artiste de cirque chargé de s’occuper d’un éléphanteau dont les oreilles démesurées sont la risée du public, découvrent que ce dernier sait voler...

Comme vous pouvez le constater, le synopsis tient sur un ticket de métro. Peu m'importait, l'essentiel étant pour moi de retrouver l'univers de Tim Burton, largement perdu de vue depuis des années. Je m'étonnais qu'il soit au commande de l'histoire de ce petit éléphant volant même s'il est permis de gloser sur le fait que toute différence qu'elle soit humaine ou animale est souvent l'objet de peur, d'injustice ou de moquerie. La différence, la monstruosité, on sait les thèmes chers au cœur du réalisateur qu'il a portés au sommet avec Edward aux mains d'argent (presque 30 ans déjà !).

Ici, un petit éléphant naît dans un cirque ambulant de troisième zone, sauf que ses oreilles de géant l'empêche de marcher droit et lui donne une allure qui fait un peu tache. Ce sont les enfants qui découvrent le don pas banal de la petite bête. Evidemment, personne ne les écoutera et les croira encore moins. Dès lors il ne sera question que de ça : quand Dumbo acceptera-t-il de s'envoler pour prouver qu'il sait le faire ? Quand on lui met une plume sous le nez ! Et basta. Bien sûr, on sépare cruellement Dumbo de sa maman qui se retrouve dans un parc d'attractions. Mais j'ai trouvé que même les scènes d'émotion étaient ratées. Et même si la fourberie est bien servie en la personne de Michaël Keaton, on n'a jamais la moindre surprise, le moindre doute sur la scène qui va suivre la précédente et tout cela reste gentiment gnangnan. Je me demande sincèrement si le film peut plaire au-delà de 10 ans !

Et pourtant ça commençait plutôt bien avec ce  drôle de train souriant, rempli de saltimbanques qui traverse le pays. Deux enfants, dont une petite fille étrange (je découvre que c'est la fille de Thandie Newton) dont le visage brillant semble être en plastique comme si elle avait déjà subi trois liftings, complètement figés d'un bout à l'autre du film retrouvent leur papa qui revient de la guerre avec un bras en moins. La maman est morte. Le papa ne s'y prend pas très bien avec ses enfants. On s'en fiche un peu. Même si Colin Farrell est un bien beau clown mais ça ne dure que quelques instants.

Etrangement le cirque ne m'a pas fait rêver, ne m'a pas emportée bien loin et Tim Burton préférant le spectacle vivant au grand Barnum d'un parc d'attractions (pas plus attirant) lui règle son compte en deux temps trois mouvements sans nous donner le temps de l'apprécier ou pas et de mettre en parallèle l'artisanat, la rentabilité voire la cupidité.

L'ensemble m'a semblé bien terne et pas bien beau à voir et les effets spéciaux ne m'ont pas davantage éblouie. Et puis s'envoler sur un petit éléphant n'est pas des plus élégants. Et pourtant c'est bien la présence magique d'Eva Green en trapéziste volante qui a maintenu mon attention. Cette fille est vraiment pleine de ressources. Inquiétante et imprévisible un instant, tendre l'instant d'après.

Il reste la musique de Danny Elfman qui me semble être le plus burtonien des éléments de ce film qui ne s'envole que par sa partition.