RONALD / RUDY
TOLKIEN de Dome Karukoski **(*)
Avec Nicolas Hoult, Lily Collins,
Synopsis : TOLKIEN revient sur la jeunesse et les années d’apprentissage du célèbre auteur. Orphelin, il trouve l’amitié, l’amour et l’inspiration au sein d’un groupe de camarades de son école. Mais la Première Guerre Mondiale éclate et menace de détruire cette « communauté ». Ce sont toutes ces expériences qui vont inspirer Tolkien dans l’écriture de ses romans de la Terre du Milieu.
Gisant fiévreux dans la boue des tranchées françaises de la Somme en 1916, Tolkien se souvient (le film est donc construit de nombreux flash-backs) de son enfance, de sa mère morte alors qu'il n'a que 13 ans, de la douleur d'avoir dû quitter sa chère comté campagne, de ses études, de ses amis, de la création d'une Communauté (une fellowship) la Tea Club Barrovian Society, T.C.B.S. ayant pour objectif de changer le monde, rien de moins, de sa rencontre avec Edith son seul et unique amour, et de tout ce qui lui a fourni la matière pour créer son œuvre monumentale, Le Seigneur des Anneaux.
Fan du livre, lu et relu, des films (seule la première trilogie trouve grâce à mes yeux) vus et revus, je n'ai pas hésité à aller voir ce Biopic qui évoque la jeunesse de l'écrivain, poète, philologue.
Extrait de la biographie de Tolkien : "Après cela, pourriez-vous dire, il ne se passa vraiment plus rien. Tolkien rentra à Oxford, fut professeur d’anglo-saxon aux collèges de Rawlinson et de Bosworth pendant vingt ans ; fut ensuite élu professeur de langue et de littérature anglaise à Merton ; s’installa dans une banlieue d’Oxford très conventionnelle où il passa le début de sa retraite : déménagea dans une ville quelconque du bord de mer ; retourna à Oxford après la mort de sa femme ; et mourut paisiblement à l’âge de quatre-vingt-un ans."
Et puisque la vie de Tolkien semble avoir été celle d'un père tranquille (hormis le fait d'être orphelin tôt et d'avoir participé à la Première Guerre Mondiale, on est d'accord), le réalisateur choisit de montrer ou d'imaginer ce qui a nourri l'univers littéraire dément de l'écrivain. Alors vrai ou pas, on s'en moque un peu, c'est original et plutôt bien fait et l'on retrouve grâce aux nombreuses citations visuelles de l'œuvre quasi mythique toute l'atmosphère du Seigneur des Anneaux (version Peter Jackson).
Tolkien avait donc une imagination débordante certes, mais aussi une mère experte dans l'art de raconter des histoires dans lesquelles abondent monstres, elfes et autres créatures magiques. Il se prit rapidement de passion pour les langues germaniques au point d'en créer lui-même. Et lors de sa participation à la guerre, le réalisateur nous plonge sans la moindre équivoque possible en Terre du Milieu dans les sombres contrées du Mordor où surgissent régulièrement les Nazguls...
Je pense donc que ce film, classique et appliqué, est plutôt destiné aux fans qui connaissent l'œuvre littéraire et cinématographique. J'ai passé un bon moment.
Même si je ne comprends pas bien l'engouement des réalisateurs pour Nicholas Hoult (j'ai l'impression de le voir partout) que je trouve plutôt fade, je dois reconnaître que lors des scènes d'émotion, notamment celle avec la mère d'un de ses amis, il est très touchant et convaincant.
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NOUREEV de Ralph Fiennes **(*)
avec Oleg Ivenko
Synopsis : Jeune prodige du célèbre ballet du Kirov, Rudolf Noureev est à Paris en juin 1961 pour se produire sur la scène de l'Opéra. Fasciné par les folles nuits parisiennes et par la vie artistique et culturelle de la capitale, il se lie d'amitié avec Clara Saint, jeune femme introduite dans les milieux huppés. Mais les hommes du KGB chargés de le surveiller ne voient pas d'un bon œil ses fréquentations "occidentales" et le rappellent à l'ordre. Confronté à un terrible dilemme, Noureev devra faire un choix irrévocable, qui va bouleverser sa vie à jamais. Mais qui va le faire entrer dans l’Histoire.
Au tour d'une star mondiale de la danse de passer sous les rayons du Biopic. L'acteur Ralph Fiennes s'y colle, s'offrant au passage un rôle crucial mais tout en discrétion d'un des maîtres de Noureev.
Les erreurs viennent des flash-backs et retours sur l'enfance misérable du jeune Rudolph. Si, par exemple, son père le laissait seul la nuit dans la forêt, pourquoi ? Tout comme sa relation (assez laide et toxique) avec la femme d'Alexandre Pouchkine (consentant). Ces scènes n'éclairent en rien le futur ou le présent de celui qui révolutionna la danse classique et ce manque de cohérence est un peu frustrant.
Le réalisateur s'emploie également à nous rendre Noureev antipathique par sa prétention et son intransigeance. Il rate son coup car c'est le génie du danseur, plutôt bien montrée, qui finit par nous le rendre sympathique et touchant. Et puis son grand coup d'éclat de 1961, s'échapper à la barbe du KGB à l'aéroport de Paris et demander l'asile politique, est éminemment cinégénique. Bien qu'on en connaisse l'issue, je trouve la scène enthousiasmante et malgré tout pleine de suspense.
Mais le grand atout et l'intérêt du film résident en grande partie dans la découverte d'un danseur/acteur étonnant, Oleg Ivenko, une révélation. C'est son premier film et il s'y révèle excellent acteur mais aussi un danseur exceptionnel. Comme son modèle il semble parfois suspendu dans l'air une fraction de seconde. Son impressionnante ressemblance avec Noureev, sa beauté, l'intensité de son regard font littéralement revivre Noureev.
P.S. : puis-je me permettre un : Adèle Exarchopoulos (qui réussit une nouvelle fois à avoir le nez qui coule) est totalement à côté de la plaque ?
Commentaires
Je ne suis pas une grande fan des biopic et aucun de ces deux là ne me tente. Je passe !
Moi j'aime bien. Et en général après les films je me mets à fouiller partout pour en savoir plus.
C'est le film sur Rudolf Noureev qui nous tente beaucoup ! Nous aimons la danse et et l'histoire de sa fuite est tellement passionnante ! On se souvient du film "Soleil de Nuit" avec Mikhail Baryshnikov il y a quelques décennies... qui s'est déjà inspiré de Noureev, si nos souvenirs sont bons ?
Nous sommes même prêtes d'accepter les larmes d'Adèle, pourtant nous avons frôlé l'overdose dans Sibyl...
Elle a un peu coupe les vannes ici. Elle se contente de renifler. Mais ce rôle ne lui convient pas DU TOUT.
Oh oui l'histoire de Noureev est follement romanesque. Il y a d'excellents moments dans ce film et notamment les scènes de danse.
Bonjour Pascale, je ne suis tentée ni par l'un ni par l'autre mais à défaut d'autre chose, j'irais peut-être. Bonne fin d'après-midi.
Bonsoir dasola. Franchement on passe de bons moments. Sans passion mais sans ennui. C'est déjà pas mal.
En retard d'au moins mille films, j'irai peut-être voir ces deux-là.
Merci d'en avoir parlé. Les deux personnages m'intéressent, en tout cas.
Ou8 ils sont formidables, font du bien, font rêver...
Ce regard de Noureev sur la photo ! Ma parole c'est l'œil de Sauron ! Ajoute un Béjart à côté et on a le Mordor tout entier qui déboule.
J'aime bien Tolkien, mais le biopic ne me tente pas. Il m'a l'air très illustratif. Idem pour Noureev, encore que ce dernier me semble un peu plus enlevé au regard du contexte.
Oui ce regard est étonnant. Quelle beauté ! Il paraît qu'il est le 1er danseur classique à avoir été aussi expressif sur scène. Notamment par son regard.
Je suis assez friande des biopics même si je sais que les "vrais" cinéphiles les rejettent et même si je sais qu'on a rarement de grands films. C'est souvent : enfance malheureuse, trauma, gloire, descente aux enfers, rédemption... Peu importe, j'ai passé de bons moments.
Pour Tolkien effectivement le réalisateur a choisi comme angle de faire un parallèle entre la vie vraie et l'oeuvre.
Pour Noureev, je reconnais qu'on attend LA scène qui est plutôt réussie. Mais les scènes de danse sont formidables, l'acteur une révélation et Adèle Ex.... plus mauvaise que jamais (Elle a un bon agent...,).