de Danny Boyle ***(*)

Avec Himesh Patel, Lily Colins, Ed Sheeran

Synopsis : Jack Malik est un auteur-compositeur interprète en galère, dont les rêves sont en train de sombrer dans la mer qui borde le petit village où il habite en Angleterre, en dépit des encouragements d’Ellie, sa meilleure amie d’enfance qui n’a jamais cessé de croire en lui. Après un accident avec un bus pendant une étrange panne d’électricité, Jack se réveille dans un monde où il découvre que les Beatles n’ont jamais existé… ce qui va le mettre face à un sérieux cas de conscience. 

Dany Boyle a trouvé l'idée de génie. Détourner et éviter le Biopic. Il ne s'agit pas de l'histoire des Beatles et pourtant ils hantent le film. Le réalisateur pose une question. Sans doute pourrions-nous vivre sans avoir les Beatles dans notre cd-thèque, mais en écoutant toutes ces merveilleuses chansons, on se dit qu'il aurait forcément manqué quelque chose. Ce je ne sais quoi qui accompagne la vie et les évènements qui la jalonnent. La musique quelle qu'elle soit, celle des Beatles en particulier.

On sort de ce film, heureux. Car l'autre bonne idée est que les chansons merveilleusement interprétées par Himesh Patel avec beaucoup d'énergie et de sensibilité ne sont ni transformées ni déformées ou adaptées au goût du jour. Et elles agissent comme un baume consolatoire et vaguement nostalgique et c'est bien bon de nous le rappeler via ce film résolument optimiste. Plein de bons sentiments certes et vaguement épicé d'une rom-com mignonnette mais que ça fait du bien de se faire du bien ! Et l'envie irrépressible en sortant d'écouter et revoir (merci Internet) les Fab Four.

Il y a également dans ce film, deux personnages réjouissants. Ed Sheeran en super star admirative et pratiquant l'auto-dérision (sa sonnerie de portable est modestement Shape on you) et la manageuse d'une grande maison de production interprétée idéalement par Kate McKinnon qui compte tenu de son statut d'humoriste n'a joué jusqu'ici que dans des comédies (que je n'ai pas vues). Elle est parfaite de pédantisme et de mépris. Lily James est quant à elle craquante. Mais je n'ai pas compris l'intérêt de faire des parents de Jack deux parfaits crétins.

Bref. Que serait un monde sans le Coca-Cola, les cigarettes, Harry Potter et les Beatles ? Le même en un peu différent sans doute. Mais Jack découvre peu à peu qu'il est ou croit être... le seul au monde à savoir que Paul, John, George et Ringo ont existé. Ses recherches sur Internet (scènes très drôles) le lui confirment. Il fait donc peu à peu découvrir à la terre entière ces chansons intemporelles. Elles produisent exactement le même effet qu'il y a... Ô my God, presque 60 ans. Extatique, le public s'emballe, s'emporte, se réjouit. Mais Jack est confronté à un autre problème, se souvenir des paroles de toutes les chansons. Eleanor Rigby a-t-elle "darning her socks". Des visites sur la tombe d'Eleanor Rigby, à Strawberry Fields (forever), Penny Lane, Abbey Road l'aident à se souvenir. Et nous, nous nageons en plein bonheur nostalgique.

On sourit lorsque les nouveaux managers refusent ce titre trop long Sergeant Pepper's Lonely hearts club band, celui-ci Abbey Road peu vendeur, cet autre White Album incongru... On aime que Jack chante Back in U.S.S.R. à Moscou. Et on retient son souffle, ému et enchanté, lors d'une scène forte en émotion...

L'inconnu Himesh Patel endosse avec beaucoup de modestie le rôle improbable de celui qui fait redécouvrir le répertoire immortel des Beatles à des béotiens pas toujours réceptifs. Il est formidable et chante TRES bien.

Offrez-vous ce plaisir sans risque et à consommer sans modération !