de Woody Allen ***

Avec Timothée Chalamet, Elle Fanning, Selena Gomez

Synopsis : Deux étudiants, Gatsby et Ashleigh, envisagent de passer un week-end en amoureux à New York. Mais leur projet tourne court, aussi vite que la pluie succède au beau temps… Bientôt séparés, chacun des deux tourtereaux enchaîne les rencontres fortuites et les situations insolites.

Il ne faut pas longtemps pour percevoir le déséquilibre entre les deux amoureux. Tous deux sont nés avec une cuiller d'argent dans la bouche, on ne visitera donc pas les bas-fonds new-yorkais mais plutôt les musées et les intérieurs bourgeois.

Lui est un citadin shooté au monoxyde de carbone, elle une bouseuse du Minessota. Lui très romantique n'ayant d'autre ambition que de gagner sa vie en jouant au poker et d'emmener sa belle dans les endroits chics de la Big Apple, elle, plus ambitieuse, convaincue de devenir une journaliste influente. "Y'a t-il un Pulitzer pour les articles universitaires ?" se demande-t-elle. C'est d'ailleurs ce qui les amène à New-York, un article qu'Ashleigh a décroché auprès d'un réalisateur célèbre qui la rend un tantinet hystérique.

Elle n'est venue à N.Y que deux fois enfant, il est ravi d'y revenir. Et alors que Gatsby, prénom choisi totalement innocemment pour ce dilettante sympathique et romantique j'imagine, ne rêve que du dîner aux chandelles promis à Ashleigh, le rendez-vous de cette dernière qui ne devait durer qu'une heure, s'éternise. Elle va rencontrer le réalisateur dépressif, puis le scénariste cocu et jaloux (ou l'inverse) et enfin un acteur célèbre suivi par des hordes de paparazzi. Elle va complètement oublier son "fiancé" qu'elle juge encombrant et se croire indispensable auprès de chaque personne rencontrée alors que Woody ne fait que pointer du doigt la superficialité de ce milieu.

Elle Fanning est un peu trop ravissante idiote pour qu'on s'y attache même si elle se montre convaincante dans ce rôle bien loin de ses compositions habituelles. On préfère de beaucoup la déambulation pluvieuse de Gatsby dans les rues new-yorkaises. C'est le personnage qui évoluera le plus, notamment lors d'une conversation révélatrice avec sa maman. Encore une fois jeune intello surdoué, Gatsby/Timothée à l'interprétation toujours aussi sensible, se met deux fois au piano pour jouer et entonner une ballade jazzie comme Woody les affectionne tant. ça lui va à ravir.

La promenade est délicieuse et nous emmène vers un épilogue qu'on pressentait mais j'ai trouvé l'humour de Woody un peu fatigué, moins aigre et percutant qu'à une époque. On n'éclate pas de rire. On est loin du cruel Wonder Wheel et encore plus loin des merveilles alleniennes (Annie Hall, Manhattan, La Rose pourpre du Caire (mon préféré de tout temps), Matching Point etc...) mais on se laisse bercer par la petite musique dont on ne se lasse pas et le charme XXL de Timothée Chalamet.

P.S. : je ne comprendrai jamais ce que la pluie a de romantique. A New-York, Paris, Venise ou ailleurs cette météo est exécrable (mais utile pour les salades, je sais) !

……………………………...

Timothée Chalamet d'une élégance folle, était à Venise (et moi aussi) pour un autre film (netflixien) où il a ébloui le tapis rouge par sa gentillesse et sa disponibilité. Des nombreux red carpet auxquels j'ai assisté, j'ai rarement pu observer quelqu'un d'aussi adorable avec les fans un peu énervés et très tactiles... Il a même réclamé de rester encore auprès d'eux alors que les organisateurs le pressaient en salle. L'échange a duré plus d'une demi heure. Inédit.