LES FILMS "MOYENS" DE JANVIER 2020
JE NE RÊVE QUE DE VOUS de Laurent Heynemann **
Avec Elsa Zylberstein et Hippolyte Girardot
1940. Janot Reichenbach abandonne mari et enfant pour lier son destin à celui tragique de l’homme dont elle est éprise depuis l’adolescence alors qu’il est menacé par l’arrivée au pouvoir des artisans de la Collaboration. Elle traversera l’Europe et sacrifiera sa liberté pour épouser l’homme qu’elle aime au camp de Buchenwald où il sera enfermé, et, avec lui, elle survivra à cette épreuve. Cet homme, c’est Léon Blum.
On se demande comment certains films parviennent à franchir le cap du téléfilm ce qui n'est pas forcément un affront car il y en a sans doute d'excellents, mais celui-ci est tellement scolaire et démonstratif avec une image pas bien jolie que le grand écran ne me semblait pas indispensable.
Cela dit, je ne me suis pas ennuyée un instant et ai suivi cette étrange parenthèse de la guerre avec énormément d'intérêt. L'histoire est de celle dont on ne parle pas dans les livres d'école et qui pourtant fait se rejoindre la grande Histoire de la Collaboration et celle de l'amour passionné entre Léon Blum et Janot Reichenbach. Un amour difficile car il se situe dans une période plus que troublée, que Léon Blum et Janot sont juifs. Lui membre du gouvernement, elle très riche et déjà deux fois mariée. Leur passion est follement romantique puisqu'elle renonce à ses avantages et de quitter la France pour rester près de l'homme qu'elle aime. Il est enfermé à Buchenwald où ils bénéficieront de conditions relativement favorables et pourront se marier. Si ce n'est quelques odeurs parfois insupportables, ils ne savent pas que de l'autre côté du mur s'étend le camp de concentration.
C'est la force du récit qui maintient l'attention et le combat que doit mener Janot pour retrouver et rester près de l'homme qu'elle aime alors que la famille du grand homme la rejette. Elsa Zylberstein et Hippolyte Girardot sont formidables, touchants et parfois drôles malgré les circonstances.
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JE VOUDRAIS QUE QUELQU'UN M'ATTENDE QUELQUE PART d'Arnaud Viard **
Avec Jean-Paul Rouve, Alice Taglioni, Benjamin Laverhne, Camille Rowe, Elsa Sylberstein
Dans la belle maison familiale, à la fin de l’été, Aurore fête ses 70 ans, entourée de ses 4 enfants, tous venus pour l’occasion. Il y a là Jean-Pierre, l’aîné, qui a endossé le rôle de chef de famille après la mort de son père ; Juliette, enceinte de son premier enfant à 40 ans et qui rêve encore de devenir écrivain ; Margaux, l’artiste radicale de la famille, et Mathieu, 30 ans, angoissé de séduire la jolie Sarah. Plus tard, un jour, l’un d’eux va prendre une décision qui changera leur vie…
J'avais lu le livre d'Anna Gavalda dont le film s'inspire. Je n'en garde aucun souvenir et je pense qu'il en sera de même de ce film malgré une interprétation d'acteurs convaincus par leurs jolis personnages.
Comme souvent dans les familles, tout le monde s'aime mais peine à se le dire et à se le prouver. La morale du film serait : il faut s'écouter les uns les autres, faire attention les uns aux autres et dire aux gens qu'on aime qu'on les aime. Ok, mais pas toujours facile à faire quand la vie de chacun tourne autour d'une seule problématique, celui qui cherche à séduire sa belle qui n'attend que ça sans qu'il s'en doute, celle qui veut être enceinte et veut écrire, celle qui veut être photographe mais s'estime une artiste incompréhensive... Et au milieu de tout ça, le grand frère tellement solide. Sauf que, comme je l'entendais récemment : "tu ne peux rendre tout le monde heureux, tu n'es pas une gaufre" (j'adore).
Et finalement le twist brutal, inattendu en plein milieu du film est le seul moment d'émotion.
Empêtré dans son égoïsme et son désir de réussite, chacun reste parfois aveugle à ce qui se passe autour de lui, trop tard...
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LES TRADUCTEURS de Régis Roinsard **
Avec Lambert Wilson, Olga Korylenko, Riccardo Scamarcio, Sidse Babett Knudsen, Alex Lawter, Frédéric Chau
Isolés dans une luxueuse demeure sans aucun contact possible avec l'extérieur, neuf traducteurs sont rassemblés pour traduire le dernier tome d'un des plus grands succès de la littérature mondiale. Mais lorsque les dix premières pages du roman sont publiées sur internet et qu'un pirate menace de dévoiler la suite si on ne lui verse pas une rançon colossale, une question devient obsédante : d'où vient la fuite ?
Le casting est cosmopolite et livre une prestation inégalement réussie (les pires revenant à l'italien et la portugaise) qui tient peut-être justement à cette diversité de nationalités. En outre, chaque personnage est caricatural et comme souvent ne possède qu'un ou deux traits de caractère exploités à l'infini.
Néanmoins le côté ludique style Cluedo : qui est coupable ? maintient l'attention jusqu'à une résolution un peu tarabiscotée car à mesure qu'elle avance, l'histoire semble de plus en plus invraisemblable.
Mais le film a le mérite de parler d'un métier incroyable qui chemine entre passion et frustrations.
Et c'est encore le réalisateur qui parle le mieux de son film : "Les Traducteurs porte en lui trois types de thriller différents. Une première partie qui est un « whodunit », très Agatha Christie, qui va se transformer en film d’arnaque, pour se finir en film de vengeance. "J’aime bien l’idée de changer de genre dans le même films mais à condition de jouer avec les codes."
Commentaires
Je n'ai entendu parler que du deuxième. Aucun des trois ne me dit !
Aucun ne devrait faire de carrière exceptionnelle...
Nous n'avons vu aucun, mais le Traducteur nous intéresserait pour son sujet ; nous attendons la diffusion à la télé...
D'autres films méritent le déplacement.
Zylberstein, Rouve & cie, c'est du lourd pétri de talent pourtant ;-)
Des valeurs sûres :-)
Bonsoir,
je me demande comment on peut adapter un recueil de nouvelles en un film... Le recueil de Galvada a été pour moi un bon moment de lecture mais il est vrai que les nouvelles ne restent pas longtemps en tête...
Bref ce film doit en prendre une seule...
Merci pour tes autres films de janvier dont on peut se passer ;-)
Bisous
Il me semblait bien que c'était des nouvelles... Je n'en ai aucun souvenir. Je devais confondre avec Je laimzis... qui n'a rien à voir.
Bonne nuit.
Coucou,
oui le livre de Gavalda "Je l'aimais" a été adapté au cinéma par Zabou Breitman ! J'avais bien aimé à l'époque le livre et le film. ça remonte à 11 ans déjà ;-O et j'en avais parlé sur mon blog. C'est chouette de se relire dans ses avis.
https://imagimots.blogspot.com/2009/05/je-laimais.html
Bises et bon WE dans les salles noires !
Je suis impressionnée par tout ce que tu vois ! Gavalda ce sont des bons moments de lecture, mais pas forcément faits pour rester en mémoire ..
Oui en janvier, c'est plus de 25 je crois. De la folie...
Gavalda, j'ai arrêté après la Dilettante (je e crois) que j'ai trouvé vraiment mauvais.
Bonjour Pascale, j'irai voir Les traducteurs pour le "casting". C'est qui la Portugaise pas terrible? Pour les autres pas tentée. Bonne après-midi.
Bonsoir dasola, Je n'ai pas cherché à savoir. Mais son rôle est le plus caricatural, une espèce de punk râleuse, qui met les pieds sur la table et fume là où il faut pas. sans intérêt.
Bonne soirée.
Aucun ne me fait vraiment envie. "Les traducteurs", à la limite, parce que j'ai un ami qui fait ce métier et que j'aime les langues. Mais bon... je crois que je vais finir par le zapper aussi.
C'est une caricature du métier mais il y a des réflexions juste à son propos. Le film est un thriller ludique.
Seul le film de Heynemann m'intéresse. Ancien assistant de Boisset, il est l'auteur de très bons téléfilms sur des personnages politiques (Mendès-France, Bousquet, Bérégovoy, ceci explique cela sans doute), et s'est fait connaître il y a plus de quarante par un brûlot longtemps proscrit "la question".
Ce film aurait "mérité" le même traitrment que les autres. J'avais regardé Bousquet, très bien.
En tout cas on apprend des choses je trouve.
Concernant "Les Traducteurs", si l'on aime les thrillers et le monde de l'édition, il ne faut pas se laisser rebuter par les critiques négatives. Même si le film n'est pas sans défaut, il fait passer une bonne soirée.
J'ai apprécié cette partie de Cluedo.