Lorsqu'il débarque de Pittsburgh, Paul doit être accueilli et hébergé chez sa demi sœur qui finalement ne vient pas le chercher à la gare et lui avoue plus tard quand il la retrouve, qu'elle ne souhaite pas qu'il vive même provisoirement chez elle. Dans ses déambulations, il observe Wye et ses "frères" qui font une démonstration de voguing en pleine rue. Puis, agressé par des vilains, il doit son salut à Lee qui lui trouve un lit et un petit boulot.

Le titre fait référence au Port Authority Bus Terminal qui est le principal terminal de bus de Manhattan à New-York à un (gros) pâté de buildings de Time Square. Embranchement de ponts et de tunnels entre New-York et le New Jersey, le quartier est celui des pauvres, des laissés pour compte, du racisme, de l'homophobie, des inégalités mais aussi celui du rassemblement de la communauté LGBT où trouver un logement légalement est une difficulté.

Paul intègre l'équipe de Lee dont le travail peu reluisant mais lucratif de "chaser" consiste à déloger sans ménagement les familles qui ne paient plus leur loyer. Et justement Wye et sa "famille" occupe sans bail un logement depuis 8 ans… La ficelle est un peu grosse et voyante mais ne gêne pas au fait que ce film est un coup de cœur.

Entre Paul et Wye, la complicité est immédiate et il se fait accepter par sa communauté de danseurs, tous homosexuels dont Wye est la seule fille. Le voguing qu'ils pratiquent tous est une danse urbaine des clubs gays exécutée par des homosexuels et transgenres afro-américains. Paul est à la fois fasciné par Wye et cette danse. Il reste très énigmatique sur son passé. On sait qu'il est en conditionnel et qu'il a un rapport très particulier avec la violence. Lors de fortes émotions il demande à se faire frapper...

Bien que placé dans un contexte social fort, le film est avant tout une histoire d'amour très belle dans laquelle on se laisse facilement embarquer. C'est aussi un film généreux, énergique, dur et joyeux porté par des comédiens parfaitement incarnés jusque dans les moindres seconds rôles. La famille n'est pas biologique mais celle que l'on se crée. Je suis ravie d'avoir pu voir ce beau film que j'avais raté à l'époque de sa sortie en septembre 2019.

Leyna Bloom est un soleil, Fionn Whitehead est un astre. Quand ils se regardent, l'écran s'embrase.