de Carlo Sironi **

Film en compétition (Italie)

Avec Claudio Segaluscio, Sandra Drzymalska, Barbara Ronchi, Vitaliano Trevisan, Bruno Buzzi

Le jeune Ermanno vit dans une Italie sans futur. Lena, 22 ans, enceinte, arrive tout juste de Pologne. Elle porte l’enfant qu'un couple stérile adoptera à la naissance. Alors qu’il est chargé de veiller sur elle, Ermanno commence à s’attacher à Lena et à ce futur enfant.

Ermanno passe ses journées à jouer aux machines à sous pendant que Lena ne fait rien et s'ennuie, enfermée dans l'appartement où elle est chargée "d'attendre" l'enfant dans les meilleures conditions possible.

On assiste ici à ce que l'on peut appeler du trafic d'êtres humains voire à une certaine forme d'esclavage. Pour s'en sortir et obtenir quelques milliers d'€uros, les jeunes gens se soumettent, consentants, à ce que l'on exige d'eux. Pour la jeune femme qui erre de pays en pays (sa prochaine étape devrait être l'Allemagne), abandonner son bébé, pour le jeune homme, la "surveiller" jusqu'à l'accouchement. Ils ont à peine 20 ans et l'avenir n'est pas reluisant.

Lorsque l'on voit beaucoup pas mal de films en Festival, ce qui peut faire la différence en ce qui me concerne est de m'attacher aux personnages. C'est très difficile ici tant le réalisateur a choisi de faire de ces deux "héros" des êtres silencieux, renfrognés. Bien sûr, leur situation révoltante ne prête pas à se laisser aller à la gaudriole et on les plaint sincèrement, mais j'ai souvent eu l'envie de les secouer pour qu'ils s'expriment un peu, qu'ils s'unissent dans la débine. Si cela se fait peu à peu, cela arrive tardivement et plutôt brutalement. L'évolution d'un des personnages est vraiment trop abrupte pour être crédible.

Néanmoins, le dernier quart d'heure rattrape un peu le reste que j'ai trouvé poussif et caricatural. Les "bourgeois" qui vont adopter/acheter l'enfant est odieux, sans la moindre empathie envers les jeunes et les jeunes n'attirent pas la sympathie.