Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

JUDY - LARA

Tout pour la musique

0571771.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpgjudy de ruppert goold,cinéma,renée zellweger,jessie buckley,finn vittrock0262475.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

JUDY de Ruppert Goold ***

0571771.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg0262475.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

Avec Renée Zellweger, Jessie Buckley, Finn Vittrock

Hiver 1968. Judy Garland débarque à Londres pour se produire à guichets fermés au Talk of the Town. Elle a 47 ans et elle est au bout du rouleau, épuisée par plus de trente années hollywoodiennes. Alcoolique, insomniaque, elle arrive en retard à ses concerts qu'elle assure parfois titubante. Elle a accepté cette tournée contrainte et forcée, désolée de laisser ses deux enfants (la troisième, Liza, est déjà adulte) aux Etats-Unis à leur père dont elle est divorcée. Et on est stupéfait de la découvrir au début du film, jetée à la rue avec ses deux enfants encore jeunes. La gloire ne fait ni la fortune ni le bonheur et ce film nous le démontre de façon un peu trop appuyée peut-être. Mais il y a Renée Zellweger...

Et oui, un Biopic de plus diront les allergiques qui ne supportent pas le genre ! Le réalisateur choisit deux époques, deux moments clés. Le tournage du Magicien d'Oz et les dernières semaines qui ont précédé la mort de la star. Après un incompréhensiblement plan très long et TRES rapproché sur le visage de Darci Shaw qui joue Judy jeune (et ne lui ressemble absolument pas), on découvre la toute jeune Judy aux prises avec un L.B. Mayer qui la terrorise et la menace pour qu'elle continue le tournage du Magicien d'Oz. Il lui assène sans ménagement qu'elle n'est rien mais qu'elle a la chance d'avoir obtenu le rôle alors qu'il regrette amèrement que Shirley Temple l'ait refusé. On apprend que c'est lors de ce tournage qu'on a commencé à droguer Judy pour qu'elle puisse supporter 18 heures de tournage par jour, les entraînements à la danse etc... Elle avait à ses côtés une "nounou" aussi ogre que Mayer et ces deux-là ne seraient sans doute pas passés sous les radars du #metoo tant la pression psychologique était inhumaine sur la gamine. Sans parler d'un geste de Louis Mayer que je ne sais comment interpréter... De cette période elle a gardé la dépendance aux médicaments pour dormir, pour se tenir éveillée, qu'elle a fini par mélanger à l'alcool. Gourmande, on la privait également de nourriture pour qu'elle puisse toujours entrer dans les robes de Dorothy... Bref, Judy a été dès son jeune âge une proie, une victime, une star sacrifiée.

Alternativement on revient au séjour de Judy à Londres où là encore la solitude et la pression la minent. Une fois encore elle se laissera séduire par un homme de dix ans plus jeune qu'elle et une nouvelle fois (la quatrième) elle se mariera pour être à nouveau exploitée, abusée.

L'interprétation, le mimétisme, la ressemblance de Renée Zelwegger avec Judy sont étonnantes et déchirantes. J'ai lu que Renée Zelwegger ne faisait pas d'étincelles avec sa voix (c'est elle-même qui interprète les chansons). Je trouve au contraire que son travail est admirable, que l'état dans lequel Judy chantait parfois, son épuisement et sa lassitude devaient rendre sa voix différente et moins puissante. L'actrice témoigne admirablement de cette fatigue et de cette fêlure.

Je ne savais pas que l'actrice avait connu un long passage à vide après la série des Bridget Jones (que je n'apprécie pas particulièrement), je l'ai trouvée ici bouleversante, bien au-delà de l'imitation. C'est véritablement de l'incarnation et contrairement à un film récent où les actrices étaient recouvertes de latex, je l'ai trouvée plutôt naturelle. Evidemment les lentilles noires, la coiffure, les dents et le maquillage sont là pour se rapprocher du modèle mais finalement elles se ressemblent étonnement, jusque dans la maigreur, et cela ajoute au trouble du spectateur.

Je souhaite qu'entre ces deux périodes contées ici, Judy ait pu connaître quelque bonheur car le film d'une tristesse sans fin la montre constamment en mal de tout, d'affection, d'amour, d'attention. Et pourtant, elle avait un humour ravageur ce qui finalement la rend encore plus touchante. Quelques jolies scènes viennent mettre un peu de douceur dans cette mélancolie ambiante, notamment celle avec deux fans, deux homosexuels avec qui elle passera une étonnante soirée. J'espère que cette soirée a vraiment existé.

Il faut voir ce film pour la performance de Renée Zelwegger qui a justement été couronnée d'un Oscar mais aussi pour connaître un peu l'envers du décor.

...........................................

LARA JENKINS de Jan-Ole Gerster *

judy de ruppert goold,cinéma,renée zellweger,jessie buckley,finn vittrock

Avec Corinna Harfouch, Tom Schilling

Lara se lève et on comprend que c'est une épreuve. Elle se dirige vers la fenêtre qu'elle ouvre et monte sur une chaise. On doit sans doute comprendre qu'elle a l'intention de se suicider. Mais elle est interrompue par l'intervention de la Police qui lui demande d'être le témoin d'une perquisition dans l'appartement voisin du sien. Elle fera une autre tentative au cours de cette journée (le film se déroule sur 24 heures) qui est à la fois celle de l'anniversaire de ses 60 ans et celle du premier concert de son fils Viktor, pianiste. C'est grâce à elle qu'il est devenu un musicien de talent de premier ordre mais leurs relations sont au point mort.

J'ai trouvé ce film assez désagréable tant le réalisateur laisse peu de chance d'attirer la sympathie sur le personnage principal avec son visage fermé et son attitude hermétique, froide, méprisante et péremptoire. Elle n'aime personne et tout le monde le lui rend bien. La scène où elle retourne sur les lieux où elle a travaillé et demande avec un sourire pincé à ses collègues ou subalternes de la tutoyer alors qu'elle les a sans doute terrorisés par le passé est révélatrice !

Pourquoi Lara est-elle aussi revêche et renfrognée ? Pourquoi son fils refuse-t-il de la voir et même qu'elle assiste au concert ? Pourquoi est-elle aussi désagréable avec tout le monde ? Même sa façon de retirer une paille d'un verre m'a semblé agressive. Sans doute faut-il saluer la performance de l'actrice de réussir à être aussi antipathique, mais pour montrer la difficulté d'aimer et de communiquer d'une femme avec son propre enfant, était-il utile de la rendre tellement déplaisante ?

Lorsqu'enfin le réalisateur nous donne l'explication (que j'ai trouvé très narcissique) de ce tempérament repoussant et nous faire entrer en empathie avec Lara, il est trop tard, le film est fini.

J'avais beaucoup aimé le premier film de ce jeune réalisateur, Oh boy, où là encore, il nous faisait suivre les pérégrinations d'un garçon qui accumulait les emmerdes pendant 24 heures. Mais le garçon était autrement plus sympathique et malgré la mélancolie dans laquelle baignait le film, il n'était pas dénué d'humour et on avait vraiment envie que le personnage boive enfin le café dont il rêve. Il s'agissait déjà de l'excellent Tom Schilling (magnifique aussi dans L'Œuvre sans auteur que je vous recommande).

Ici, les meilleurs moments ont été pour moi ceux où Viktor, puis Lara jouent du piano. C'est peu.

Commentaires

  • Nous avons vu Lara Jenkins (natürlich) et nous sommes assez d'accord avec votre avis. On n'arrive pas à s'attacher au personnage, même si on sent qu'elle a souffert. L'actrice réussit cette performance de jouer cette femme antipathique. C'est vrai, on a toujours un plaisir de voir Tom Schilling.
    Un film que nous ne recommanderons pas spécialement...

  • C'est dommage mais elle est vraiment antipathique et on ne comprend pas ses attitudes. Finalement la résolution semble juste nous dire qu'elle est jalouse de son fils qui a réussi où elle a échoué. Et je ne vois pas pourquoi on arrête le piano juste parce qu'un vieux prof vous dit que vous n'êtes pas virtuose.
    Un film assez hermétique.

    Tom Schilling ❤❤❤

  • Espère pouvoir mettre rapidement judy a mon programme et c est vrai que connaissant un peu la vie de Judy G on espere vraiment qu entre tous ces tourments, elle ait pu vivre des moments de bonheur
    .

  • L'histoire est vraiment triste et sombre mais l'humour de Judy apporte un peu de lumière.

  • Je voulais aller voir celui-ci car j'ai adoré Oh boy. Mais ton avis et la bande-annonce me font douter ...

  • Ooooh qu'elle triste vie que celle de Judy manipulée des son plus jeune âge : c'est tragique !
    En général, Renée je ne l'ai jamais trouvée bonne actrice mais dans ce film je pense qu'elle a tout donné. Suis pas certaine d'aller le voir, trop sombre, pas besoin de çà en ce moment.

  • Oui complètement exploitée.
    Moi non plus jusque là Renée et moi on n'était pas copines mais là je l'ai trouvée exceptionnelle.
    :-('

  • Je n'irai pas davantage "over the Rainbow" voir ce biopic qui s'annonce déprimant sur une actrice déprimée. J'aurais l'impression de me refaire "La Môme" (peut-être en moins pénible quand même). Si mes souvenirs sont bons, Cukor avait d'ailleurs dans l'idée de tourner un film sur Piaf avec Judy Garland dans le rôle, ce qui aurait sans doute pu donner quelque chose.

  • C'est nettement plus réussi que la Môme que j'avais détesté et notamment Renée n'est pas ridicule comme l'était Marion (dans ce rôle). Elle a le titubement plus digne et pas risible. Mais physiquement j'ai pensé à Piaf en effet.
    Tu en sais des choses ! Finalement, leur physique, leur vie, l'âge de leur mort prématurée... elles avaient beaucoup en commun.

Écrire un commentaire

Optionnel