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DE GAULLE

de Gabriel Le Bomin **

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Avec Lambert Wilson, Isabelle Carré, Catherine Mouchet, Olivier Gourmet

Mai 1940. La guerre s’intensifie, l’armée française s’effondre, les Allemands seront bientôt à Paris. La panique gagne le gouvernement qui envisage d’accepter la défaite. Un homme, Charles de Gaulle, fraîchement promu général, veut infléchir le cours de l’Histoire.

Sa femme, Yvonne de Gaulle, est son premier soutien, mais très vite les évènements les séparent. Yvonne et ses enfants se lancent sur les routes de l’exode. Charles rejoint Londres. Il veut faire entendre une autre voix : celle de la Résistance.

Je n'étais pas sûre de voir ce film. Je n'aime pas de Gaulle, le bonhomme. Quand j'étais petite, il me faisait peur (remarque à haute teneur politique je sais). Léon Zitrone aussi me faisait peur. Leur façon péremptoire de nous donner des ordres dans le poste me faisait vraiment flipper. Mais j'aime les films historiques.  En général, j'y apprends plein de choses et ensuite je tente de vérifier le vrai du faux et je peux briller dans les dîners en ville. Ici, je n'ai pas appris grand chose d'historique (même si De Gaulle m'a paru plus sympathique que dans mon souvenir) mais j'ai quand même eu envie, quand Gabriel Le Bonin lâche les violons le 18 juin 40, de mettre le petit doigt sur la couture du pantalon ou de chanter la Marseillaise, voire les deux. Par contre, j'ai appris (en fait, je le savais vaguement mais il n'en avait jamais été autant question) que Charles et Yvonne avaient une adorable petite fille trisomique, pathologie pas très (re)connue à l'époque. Avec cette enfant douce et charmante, il a été un père exemplaire et très affectueux. Et le film insiste énormément sur cette relation. Anne lui donnait sa force et son courage. Mouais...

Je n'aurais par contre jamais imaginé voir Charles et Tantyvonne courir l'un vers l'autre sur une plage bretonne et s'enlacer fougueusement. Ici on nous certifie que Charles de Gaulle voulait sauver la France mais surtout retrouver sa famille, sa femme et ses trois enfants lâchés sur les routes de l'exode puis embarqués dans un bateau dont ils ignoraient la destination. La scène la plus forte du film est celle où les passagers à fond de cale entendent les avions allemands (ou ennemis, De Gaulle hésitait beaucoup entre les deux appellations) les survoler.

Sinon, tous les personnages de cette sinistre période sont là et ils sont obligés de terminer leurs phrases en nommant le nom de leur interlocuteur pour être sûr qu'on les reconnaisse, Reynaud, Mandel, Pétain etc... Churchill c'est facile, il est gros et a un énorme cigare. Mais les dialogues sont à la fois assez plats et grandiloquents. Tout le monde articule ses fortes vérités comme s'il fallait qu'on les entende au bout de la salle. J'ai quand même découvert que, droit dans ses bottes, Charles avait été banni, déchu de la nationalité et dégradé !!!

La reconstitution est nickel, c'est bien interprété, Lambert a le physique de l'emploi, aidé par quelques prouesses techniques et il présente régulièrement son meilleur profil à la caméra dans la pénombre pour justifier les heures de maquillage. On lui sait gré de ne pas en faire trop et de rester humble dans l'incarnation. Il y a un souffle romanesque certain et un équilibre entre vie privée chahutée et vie publique exemplaire quand on se donne le devoir de sauver la France. Mais... il y a un mais, j'aurais sans doute préféré un vrai Biopic qui ne s'attache pas à une seule journée pour mieux connaître le bonhomme. Ici, la date et les jours qui défilent ne cessent d'apparaître surlignés sur l'écran pour nous dire qu'on s'approche du 18 juin, comme s'il y avait un suspense à savoir que Charles allait lancer son fameux appel.

Il est évident que cet hommage est en tous points hagiographique. Garde à vous !

Commentaires

  • Etant donné que j'ai passé toute ma jeunesse sous le régime du grand Charles, je m'abstiendrais ...

  • Je comprends. Contente de voir qu'il ne fait pas l'unanimité.

  • Des heures sombres pour De Gaulle à son tour. J'ai l'impression que le film sur Churchill s'en sort mieux. L'uniforme franchouille serait-il moins cinégénique ?
    Je crois que je vais passer mon tour, ne pas répondre à l'appel du général micro (je garde en tête l'image que tu décris sur la plage pour m'en convaincre).
    Gare à tes galons néanmoins ma belle, le réalisateur des "fragments d'Antonin" ne s'appelle pas Le Bonin mais LE BOMIN. ;-)

  • L'uniforme n'a pas un faux pli... mais les dialogues !!! Quils sont neuneus ! Et puis, on est content qu'il ait été fou d'Anne, sa "toute petite", mais ça fait un peu chantage à l'émotion.
    Et effectivement voir Charles et Yvonne se rouler des pelles, ça lasse.
    Churchill a été infiniment mieux traité et servi dans ses heures sombres.
    Je trouve que Le Bonin sonne mieux mais j'ai pas envie de perdre une barrette. Mais le film (avec l'effet Kiss cool inversé) perd une étoile.

  • J'ai entendu des critiques franchement pas tendres ! Bon de toute façon, il n'est pas dans ma liste :)

  • Je trouve le film de facture classique. Il est original par sa volonté d'alterner les scènes "politiques" et celles de famille. Les deux comédiens qui incarnent les personnages principaux (Lambert Wilson et Isabelle Carré) sont très bien. Il y a du souffle. On appréciera, pour peu qu'on ne soit pas antigaulliste primaire.

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