Les derniers films vus
avant les prochains :-)
Malgré l'étrange période que nous commençons à vivre, je vais quand même vous parler brièvement des derniers films que j'ai vus et que vous ne pourrez donc voir en salle. Je n'ai aucune idée de comment leur exploitation va se poursuivre plus tard quand nous en serons, comme a dit le Président, au Jour d'Après (il va trop au cinéma). Le cœur n'y est que très moyennement... j'ai surtout envie de vous demander si vous allez bien et de vous dire de bien prendre soin de vous. L'isolement ne pèse pas encore et je suis habituée à être seule mais cela risque quand même d'être long. J'ai des pensées compatissantes pour les malades et inquiètes pour certains héros qui sont au front en première ligne...
EN AVANT de Dan Scanlon ***(*)
Dans la banlieue d'une ville d'un univers imaginaire, deux frères elfes se lancent dans une quête extraordinaire pour découvrir s'il reste encore un peu de magie dans le monde.
C'est un peu le hasard qui m'a fait découvrir ce film et comme vous le constatez c'est une excellente surprise que la bande-annonce ne laissait pas imaginer. Je ne voyais pas comment je pouvais être intéressée par cette histoire d'elfes pas très jolis et aux couleurs qui piquent un peu. Autant vous le dire, la bande-annonce est totalement ratée. En réalité, les personnages sont adorables et attachants, l'histoire maintient en haleine jusqu'à la fin et le réalisateur se permet de nous laisser ruminer une belle frustration qui finalement apporte une qualité supplémentaire.
Au lieu de continuer à se cantonner dans des suites pourtant parfois TRES réussies (Toy Story 4) Pixar décide de nous présenter de nouveaux personnages qui vivent comme des humains mais ce sont des elfes, des centaures, des créatures étranges. Ian et Barley, les deux frangins sont les deux héros adolescents de ce road-movie au cours duquel ils doivent partir à la recherche d'une pierre magique qui leur permettra de vivre un évènement exceptionnel. Je ne vous en dis pas plus.
La belle complicité fraternelle à l'œuvre ici est d'une grande finesse. L'aîné un peu relou et le cadet plutôt timide vont apprendre à se connaître mieux, s'écouter, se comprendre au cours d'une journée riche en péripéties, épreuves et révélations toutes plus crédibles et émouvantes les unes que les autres. Jusqu'à un final bouleversant au cours duquel il est difficile de retenir une larmichette. Chapeau.
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RADIOACTIVE de Marjane Satrapi ***
Avec Rosamund Pike, Sam Riley
Paris, fin du 19ème siècle. Marie est une scientifique passionnée, qui a du mal à imposer ses idées et découvertes au sein d’une société dominée par les hommes. Avec Pierre Curie, un scientifique tout aussi chevronné, qui deviendra son époux, ils mènent leurs recherches sur la radioactivité et finissent par découvrir deux nouveaux éléments : le radium et le polonium. Cette découverte majeure leur vaut le prix Nobel et une renommée internationale. Mais après un tragique accident, Marie doit continuer ses recherches seule et faire face aux conséquences de ses découvertes sur le monde moderne.
Ce nouveau Biopic s'attache à la personne et à la personnalité fascinantes de Marie Curie. Ici, c'est elle le génie. Pierre Curie (interprété avec une belle humilité par Sam Riley) est beaucoup plus en retrait. Leur première rencontre percutante puis leur première conversation sont deux moments de grâce du film. Et c'est lui qui imposera Marie en l'accueillant dans son laboratoire alors qu'elle peine à faire reconnaître le fruit de ses recherches par un collectif de barbons qui doit se demander comment et pourquoi une femme a un cerveau scientifique.
La perle radioactive du film c'est bien évidemment Rosamund Pike, tellement parfaite comme à son habitude. Et ici encore plus puisqu'elle est au centre de toute l'attention, aussi bien en jeune femme au sourire lumineux qu'en vieille (pas si vieille) dame affaiblie et irradiée. Marjane Satrapi, en totale admiration en fait un personnage passionné, énergique, bourreau de travail et courageusement féministe qui nous étonne bien, à manipuler son étrange "doudou" qu'elle contemple la nuit : un flacon fluorescent de radium. Que cette femme et cette actrice se rencontrent est une idée lumineuse !
Le film parle scientifiquement parfois mais on ne s'y perd pas. C'est même très intéressant et abordable pour le béotien. Cette femme est littéralement amoureuse de sa découverte qu'on utilise encore aujourd'hui dans les hôpitaux. En quelques flash-fowards on découvre aussi comment l'utilisation des éléments découverts a été détournée et a provoqué les pires calamités que l'humanité ait connues (quoique...).
A voir pour Marie et Rosamund.
LA BONNE EPOUSE de Martin Provost ***
Avec Juliette Binoche, Yolande Moreau, Noémie Lvovsky, Edouard Baer, François Berléand
Tenir son foyer et se plier au devoir conjugal sans moufter : c’est ce qu’enseigne avec ardeur Paulette Van Der Beck dans son école ménagère. Ses certitudes vacillent quand elle se retrouve veuve et ruinée. Est-ce le retour de son premier amour ou le vent de liberté de mai 68 ? Et si la bonne épouse devenait une femme libre ?
En 2020, voir un film qui parle de 1968 paraît nous téléporter dans une époque antédiluvienne et pourtant que sont cinq petites décennies. On a pourtant l'impression d'être au moyen-âge. Et l'école ménagère qui nous est présentée ici est un modèle du genre. Installée dans une demeure bourgeoise, elle est tenue de mains de maître par Paulette, femme encore jeune et complètement coincée, tandis que son mari, vieux libidineux, passe son temps à reluquer les jeunes tendrons venus assimiler et mettre en pratique les 7 piliers de la parfaite épouse. Le premier pilier est : la bonne épouse est avant tout la compagne de son mari, ce qui suppose oubli de soi, compréhension et bonne humeur. C'est drôle mais ce qui l'est plus encore c'est lorsque Paulette (Juliette Binoche inénarrable) évoque le devoir conjugal. On peut se débarrasser de l'épreuve en respirant un bon coup. Elle montrera plus tard que c'est effectivement hors mariage avec un amour de jeunesse perdu pendant l'occupation que le corps pourra exulter. Edouard Baer joue le rôle du Prince Charmant et il est fait pour le rôle.
Les jeunes filles sont un peu en retrait et chaque personnage est très "typé" mais elles parviennent à exister face au trio de tête exalté.
Aux côtés de Paulette se trouvent une vieille fille (Yolande Moreau délicieuse en cuisinière fan d'Adamo) et une sœur autoritaire et revêche (Noémie Lvovsky idéale dans le rôle). Le trio enthousiaste pète le feu et donne au film un rythme qui ne faiblit pas. La voix haut perchée que Juliette Binoche s'est composée pour le rôle est un atout comique.
Le revirement féministe est un peu brusque mais voir toutes ces filles en marche vers mai 68 dans une scène finale musicale haute en couleurs et en enthousiasme m'a mis du baume au coeur. Certains ont détesté ce final. Pour moi, c'est une comédie réussie.
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UNE SIRENE A PARIS de Mathias Malzieu **
Avec Nicolas Duvauchelle, Marilyn Lima, Romane Bohringer, Rossy de Palma, Tcheky Karyo, Alexis Michalik
Crooner au cœur brisé, Gaspard s’était juré de ne plus retomber amoureux. Quant à Lula, jolie sirène, elle n’a que le chant pour se défendre des hommes, en faisant s’emballer leur cœur jusqu’à l’explosion. Lorsque la Seine en crue vient déposer Lula au pied du Flowerburger, la péniche-cabaret où chante Gaspard, c’est un mini-tsunami qui va bouleverser leur existence.
On ne peut pas dire que le dernier film que j'ai vu soit une apothéose. Cette Sirène à Paris est un film mignon gentil mais il ne laissera pas un souvenir impérissable. Une histoire d'amour impossible entre un humain et une créature surnaturelle qui déboule pile dans sa baignoire c'est adorable mais pas bien passionnant. Certes il y a un univers, un peu à la Amélie Poulain, mais le premier film de Mathias Malzieu, Jack et la mécanique du cœur, me semble autrement plus abouti et émouvant.
C'est plein de charme mais un poil ennuyeux. Marilyn Lima (la sirène) est magnifique et son sourire désarmant, Nicolas Duvauchelle, le gars au cœur brisé (Mathias Malzieu qui a eu le cœur brisé par Olivia Ruiz règle ses comptes : "les chanteuses j'ai déjà donné") ne fera pas une carrière de chanteur, Rossi de Palma est un ange gardien plein de fantaisie, Tcheky Karyo malgré une perruque ridicule est toujours aussi sexy mais tout cela manque un peu de scenario et d'énergie.
Commentaires
Yeah ! Merci d'avoir parlé de ces films ! Merci aussi de te soucier de nous. De mon côté, par bonheur, tout va bien du point de vue de la santé. Idem pour mes proches. Le reste (le travail à l'arrêt) me paraît un peu accessoire pour le moment...
J'avais envie d'aller voir "En avant", mais... il faudra attendre. Les autres me tentaient moins, mais je les rattraperai peut-être à l'occasion.
Pour l'heure, comme toi et plein d'autres gens je suppose, je me suis vaguement préparé à l'idée de ne plus aller au cinéma pour quelques semaines. Je ne coupe pas totalement les ponts avec notre passion commune, cela dit, parce que je vais continuer à voir des films (à la téloche, du coup, ce qui est de toute façon ma quasi-seule façon de voir les classiques du patrimoine). J'espère te relire bientôt, autour de chroniques sur tes classiques à toi, par exemple, ou au détour d'un commentaire tu-sais-oui.
Prends soin de toi, Pascale. C'est bien cela le plus important. Envoi illico presto d'ondes positives à destination de chez toi.
Merci. Je n'y arrivais pas et j'y suis arrivée :-)
Je continue à voir des films évidemment mais curieusement j'ai plus de mal à parler de films que tout le monde a vus, et de classiques. ça changera peut-être. En même temps avec une baisse de motivation pour écrire parfois, ça ne me manquera peut-être pas.
Prends soin de toi.
Merci pour ces dernières chroniques. Marie Curie et bonne épouse me donnaient envie ... ma dernière sortie fût Who is Jimmy Hendrix. Bonne santé à toi et les lecteurs(rices) du blog. Merci à ceux qui prennent soin de nous.... Hâte de relire tes prochaines fiche de film, cela signifiera que tout va mieux !
J'ai vu Where is Jimmy Hendrix en clôture du Festival d'Annonay. C'est plaisant et assez bien vu sur l'absurdité administrative. Et puis un film chypriote c'est rare voire unique. Mais avec le temps (quelques semaines), je l'ai un peu oublié déjà...
Mon fils fait partie des équipes médicales réquisitionnées. C'est pourquoi je suis encore plus inquiète.
Vu la semaine de sa sortie "En avant" (étant assez fan des Pixar et ayant trouvé la bande annonce déjà attrayante quand même....), oui c'est une très jolie histoire et ça donne envie de trouver aussi notre pierre et notre bâton de sorcière pour remettre de la magie dans notre monde....
Bon courage à tous et j'espère qu'on pourra rapidement tous retourner dans nos salles obscures....
En avant est vraiment un beau film et je me suis bien gardée de dire à quoi pouvait servir la pierre magique... mais d'autres s'en chargent dès leurs premières lignes, c'est dommage.
Bon courage à toi également.
Je n'ai vu que "En avant", j'ai bien aimé mais moins que Coco clairement.
J'ai encore deux films à chroniquer, celui-ci et "Vivarium" mais le cœur n'y est pas, puisque de toute façon on pourra pas aller les voir :'(
J'ai raté de peu "la bonne épouse". Tu sais que la moitié de ma classe est allée en école ménagère à 14 ans ? (c'était en 1964) Pour moi c'était l'épouvantail absolu, je crois que j'aurais encore préféré aller à l'usine comme l'autre moitié. Bon, j'ai échappé au deux, ne nous plaignons pas .. C'est déjà dur ce confinement, mais je respecte les consignes, c'est trop sérieux. J'ai l'habitude d'être seule ... mais libre de mes mouvements, ça fait une sacré différence, c'est moi qui choisi le moment où je suis seule et le moment où je vais voir les autres. En ville, ce qui me manque déjà c'est la nature. Je n'ai même pas un balcon où cultiver quelques plantes. Mais je pense à ceux qui sont en première ligne, soignants, caissières etc ... et pour qui c'est bien pire. Bon courage.
Oui il faut respecter ces consignes. Hier j'ai fait des courses et j'ai remercié les caissières. J'ai eu droit à de beaux sourires sincères car quand je fais mon petit tour d'une demi heure, les rares personnes que je croise baissent la tête ou changent de trottoir.
J'imagine qu'en appartement ce doit être dur. Je suis en maison, la fenêtre est constamment ouverte, le silence est étrange, encore plus d'oiseaux que d'habitude et radio classique en fond sonore.
Prends bien soin de toi.
L'année dernière, j'ai lu le livre du même nom de la collection de classiques du monde et, enfant, j'ai regardé un vieux film, et maintenant j'aimerais vraiment voir une nouvelle version de cette histoire instructive
De quel film parles tu ?
1ere séance et donc reprise sortie cinema aujourd'hui avec La bonne épouse. Pas fan de la fin et c'est vrai que les personnalités des élèves auraient pu être plus creusées quitte à empiéter sur les retrouvailles amoureuses ( rien compris à la choucroute ! ?) Mais finalement moments sympathiques, drôles et émouvants avec toute cette équipe en route vers la révolution. Bonnne reprise a toi Pascale et merci de nous avoir occupé. Arthur Martin. ARTHUR Martin c est plus que bien !!
Oui je comprends pour la scène de fin. Elle m'a surprise au début, puis j'ai été emportée.
C'est un film à la gloire de Juliette (très bien) et les jeunes sont vraiment très en retrait.
Merci d'avoir un peu participé :-)
Arthur Martin ??? On n'a pas fat mieux :-)
Vous pouvez regarder les films nécessaires ici gratuitement https://libertyland.cloud/ J'aime le site et je l'utilise personnellement toujours, donc je conseillerai à chacun de l'étudier lui-même