de Oh Sung-Yoon, Lee Choon-Baek ***

En Corée comme partout dans le monde, il arrive que les chiens qui ont tant été aimés soient abandonnés en bord de route ou en pleine nature par leurs maîtres.

C'est ce qui arrive à Moong-Chi, un bon gros et encore jeune toutou abandonné à la lisière d'une forêt sans qu'on comprenne vraiment pourquoi, ce sort étant plutôt réservé à ces gêneurs devenus trop vieux, voire malades ou handicapés comme on le verra plus tard dans l'histoire.

Moong-Chi et sa baballe encore entre les dents est tout surpris, oublié là avec un sac de croquettes que son maître lui a généreusement laissé. Il est persuadé qu'il va venir le rechercher et à chaque bruit de moteur, son œil s'éclaire.

Une bande de malchanceux comme lui, menée par un petit vieux grincheux (ne me demandez pas les races) mais qui dort encore avec son doudou, accueille Moong-Chi d'abord convaincu que son sort n'est que provisoire. La petite équipe composée également d'un couple de Chiwawa (je crois), d'un molosse aux sourcils étranges et d'une famille constituée du père, de la mère et d'un petit, a acquis l'expérience de la vie sans foyer. Ils sont néanmoins restés "en ville", une ville étrangement abandonnée, où ils réussissent à trouver leur nourriture auprès des rares humains qui les tolèrent encore. Sinon, ils sont rejetés, battus et également pourchassés par un sale type hideux qui élèvent des chiens monstrueux et dirigent une fourrière.

Par un malencontreux concours de circonstances la bande de chiens se retrouve chassée de la ville et erre à présent dans la nature où elle rencontre un autre groupe, conscient que les hommes sont désormais ses ennemis, retourné à l'état sauvage. La cohabitation n'est pas évidente immédiatement mais la belle Bami, jadis torturée, et ses jolis yeux vont séduire Moong-Chi. On s'attend presque à ce qu'ils se mettent à manger des spaghettis...

Pour évoquer la maltraitance animale mais aussi la recherche, l'acquisition de l'indépendance et de la liberté, les réalisateurs coréens nous font nous attacher à une petite troupe canine craquante qui va démontrer sa débrouillardise, sa solidarité. Un peu d'humour par ci et d'aventure par là mais aussi une bonne dose d'émotions alternent. Les moments où la peur, l'espoir, le désespoir et la lutte se succèdent. Quelques passages franchement dramatiques risquent d'émouvoir les plus sensibles comme ceux où la réconciliation avec l'engeance humaine semble à nouveau possible (un TRES beau moment). Les rebondissements sont nombreux et assez inattendus. On se demande souvent comment ils vont s'en sortir. Le film est rythmé sans temps mort jusqu'aux dix dernières minutes de propagande trop où le Pays du matin frais (mal traduit par calme paraît-il) est présenté comme l'Eden à atteindre. J'ai néanmoins pu noter une référence à La grande évasion.

Je vous recommande vivement et pour toute la famille (dès 6 ans), ce film plein d'aventures, d'émotions et d'humanité... J'ai trouvé l'image très belle, mêlant 2D pour les décors et 3D pour les animaux en mouvement.