THE CLIMB
de Michael Angelo Covino ****
Avec Kyle Marvin, Michael Angelo Covino, Gayle Rankin
Lorsque Mike avoue à Kyle lors d'une randonnée à vélo qu'il a couché avec sa fiancée, leur belle amitié est mise à rude épreuve.
Un évènement dramatique les réunit à nouveau quelque temps plus tard.
Oh la la quel BEAU film ! Et dire que j'ai failli passer à côté, à cause une fois de plus, d'une bande-annonce pas folichonne.
"Ce film est notre déclaration d'amour au cinéma français" dit l'acteur (formidable) et réalisateur (excellent). Et effectivement, la France est bien présente. La première scène de la révélation se déroule sur les hauteurs de Nice (je crois). Gilbert Bécaud chante à plusieurs reprises (et c'est beau). Lorsque Mike se rend seul au cinéma (scène hilarante), César et Rosalie est à l'affiche, il va voir Le grand amour de Pierre Etaix. La seule voiture française que l'on voit est une belle 2CV rouge, et une actrice française est au casting.
C'est une histoire d'amitié profonde, sincère, durable mais chaotique. Le réalisateur nous la décrit en plusieurs chapitres au fil de quelques années. Il manie l'art de l'ellipse sans craindre de nous perdre, l'essentiel pour nous étant de retrouver les deux garçons qui s'aiment, se le disent malgré le temps qui passe, les maladresses de l'un pour empêcher l'autre d'être malheureux. Chaque chapitre est ponctué par un épisode chanté ou artistique. Vous l'avez compris, rien ici n'est classique et ce qui m'a surprise et séduite c'est la façon dont le réalisateur couve ses personnages (et lui-même donc, même s'il est le plus malmené de l'histoire) de douceur, malgré quelques bagarres, et... lâchons le mot, de bienveillance.
C'est magnifiquement interprété, dialogué et filmé dans de grands espaces parfois au fil des saisons. Que demander de plus ? On rit beaucoup mais la tendresse et la mélancolie ambiantes apportent une petite touche un peu chagrine et désenchantée. Ici ce n'est pas l'amour qui triomphe mais l'amitié, même si parfois elle est un peu toxique.
En plus tendre et beaucoup moins barjot, le film m'a une fois de plus évoqué Thunder Road. Il y a quand même des scènes bien barrées comme celle de l'enterrement de vie de garçon qui commence dans la forêt...
J'ai quitté la salle à regrets de m'éloigner de Mike et Kyle. J'aimerais savoir ce qu'ils deviennent, avoir de leurs nouvelles, être leur copine, les consoler quand ils vont mal, les rassurer quand ils se blessent. Peu de films et de personnages font cet effet. Mais finalement, je crois qu'ils n'ont besoin de personne.
C'est un premier long métrage, j'espère ne pas rater les prochains films de cet acteur/réalisateur talentueux et craquantissime.
Commentaires
Mais quel enthousiasme ! Dès que possible, nous irons voir ce film, un must après la lecture de votre avis...
Nous vous souhaitons un bon weekend
Un beau film d'amitié folle ou de folle amitié.
Merci, à vous aussi.
C est vrai qu à la vue de la Bande annonce je l avais totalement éliminé de ma liste des films a aller voir !
Tu peux l'y remettre en confiance :-)
Grosse déception pour moi. Compte tenu des nombreuses critiques louangeuses, j'en attendais peut-être trop.
Pourtant, la première demi-heure est réussie, à la fois drôle et touchante. Mais, à partir de la séquence de Thanksgiving, cela tombe dans la complaisance (voire la beauferie).
Pour ce duo de mecs, en gros, l'amitié, c'est se bourrer la gueule jusqu'à plus soif, faire du vélo ensemble et coucher avec les mêmes femmes...
Je n'ai vu ni complaisance et encore moins de beauferie.
Ils m'ont vraiment touchée et je crois que tout m'a plu dans ce film.
Mike couche avec UNE femme de Kyle, l'autre, ça foire et c'est parce qu'il craint que son ami soit malheureux avec la seconde.
Mais quand on aime ou pas un film, on ne voit forcément pas les mêmes choses.
En réalité, Mike couche avec les deux, puisque la seconde fiancée pense pouvoir ainsi détacher Kyle de Mike (c'est d'ailleurs l'une des énormités d'un scénario qui n'en manque pas). Lors de la séance de pêche sur glace, c'est clairement dit... et il y a même un gros sous-entendu à la fin, puisque Mike (qui insiste pour le gamin se débarrasse de ses petites roues) déclare, quand le gosse parvient à rouler comme un grand, que "c'est dans les gènes"... pas dans ceux de Kyle, nettement moins bon cycliste que Mike.
Je suis particulièrement gêné par le fond. La caméra se veut objective, alors que le scénario a été écrit pour donner le dessus au personnage de Mike... qui est interprété par le réalisateur !
Je laisse les héros à leur alcoolisme pathologique et à leur entre-soi masculin bourré d'autosatisfaction.
Ok.
Moi, j'avais bien aimé la bande annonce... Et du coup j'ai été voir le film... Un bon moment, d'amitié et de spleen. Oui c'est vrai qu'à la fin, on aurait eu envie encore de prolonger leurs histoires, de continuer de vivre avec eux, certains grands ou petits moments de leur vie... Un bon cinéma.
M'étonne pas de toi :-)
Cette mélancolie sous-jacente en permanence est ce qui me touche aussi.
'Je crois qu'ils n'ont besoin de personne'. Il ne t'as pas échappé que les 2 jobarts étaient à vélo pas sur à Harley Davidson.
Bon, j'ai lâché la crétinerie au début du 2ème chapitre .... :(
Tu es sûr ?