A DARK, DARK MAN
de Adilkhan Yershanov **
avec Daniar Alshinov, Dinara Baktybaeva, Teoman Khops
Un petit garçon est retrouvé mort et sans doute violé dans un hangar vide. La police et la mafia locales s'entendent pour étouffer l'affaire et faire accuser un innocent.
Une jeune journaliste débarque, observe et cherche à comprendre. Cela dérange les plans du flic en charge de l'affaire qui va finalement prendre conscience que la corruption c'est pas bien.
Pour dénoncer la corruption de la police de son pays le Kazakhstan, le réalisateur choisit l'austérité. Le sud du pays où l'histoire prend place est une étendue désertique qui s'étend à l'infini. Très au loin au bout de l'horizon on aperçoit des montagnes. Comment un commissariat qui semble à l'abandon peut-il exister ainsi au milieu de nulle part ? Les flics désoeuvrés et tire au flanc rechignent à la moindre enquête, jouent au foot dans la cour avec une bouteille d'eau vide.
Mais la désolation de l'endroit, l'inefficacité et la paresse des flics finissent pas peser lourd sur la patience et l'indulgence de la spectatrice que je suis et qui a fini par bien s'ennuyer. De belles images des grands espaces aux tons mornes et défraichis, des personnages apathiques même (ou peut-être surtout) s'ils sont la métaphore d'une triste époque, ne suffisent pas à captiver. L'humour absurde (deux types miment le crawl en étant debout par exemple) ne réussissent pas à pallier l'ambiance hypnotique des plans fixes qui s'éternisent et des rares dialogues entre personnages ternes et raviver l'intérêt.
Un flic qui fume joint sur joint, une journaliste qui déambule avec l'air de s'offusquer, un idiot injustement accusé et torturé, qui ne comprend rien à ce qui lui arrive, quelques mafieux bas du bulbe, quelques policiers infréquentables... c'était plutôt prometteur sur le papier. A l'écran, face aux images somptueuses je le répète, c'est surtout l'indifférence qui s'installe. En ne s'intéressant nullement à la petite victime et si peu au personnage de l'idiot, le réalisateur nous met surtout face à des personnages de policiers antipathiques et pas très intéressants et peine à me convaincre.
J'aimerais néanmoins voir son premier film que j'ai raté à sa sortie, au si joli et ironique titre, La tendre indifférence du monde.
Commentaires
Moi aussi, j'ai raté "La tendre indifférence du monde". Et je risque de rater ce nouvel opus. Ce n'est pas encore demain que le drapeau kazakh flottera sur les Bobines.
Dommage...
Pour le coup, je pense que Martin pourrait s'ennuyer. Mais nous ne sommes pas toujours d'accord.
L'indifférence du monde on ne la rate pas par contre...