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ADIEU LES CONS

d'Albert Dupontel ***

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Avec Virginie Efira, Albert Dupontel, Nicolas Marié

Suze Trappet est coiffeuse. Son médecin lui annonce qu'elle est condamnée. Elle a trop respiré les vapeurs nocives des produits pour permanentes.

Elle décide donc de retrouver l'enfant qu'elle a eu à 15 ans et que ses parents l'ont contrainte d'abandonner sous X. La tentative de suicide échouée et catastrophique de JB sur son lieu de travail, le Ministère des Affaires Sociales, va permettre à Suze  non seulement de croiser la route de cet informaticien de génie que sa hiérarchie souhaite mettre sur la touche mais aussi celle de Monsieur Blin, archiviste aveugle. Après quelques péripéties, tous les trois se lancent à la recherche de l'enfant perdu.

Parce que les comédies (françaises) sont souvent banales, mille fois vues, sans invention, sans enjeu, vulgaires parfois et pire encore, pas drôles, celle-ci devrait vous inciter à sortir votre plus beau masque et vous rendre en salle. On ne rit pas à "gorge d'employé", on sourit et on s'émeut. Et c'est tout l'art d'Albert Dupontel qui s'excuse : "pardonnez ma grossièreté, mais adieu les cons". Mais qui sont ces cons ? Si j'ai bien compris, la société déshumanisée tout entière qui laisse dans le fossé les petits, les sans grade, les anonymes.

Alors oui, on peut chipoter sur les incohérences ou facilités scénaristiques, elles ne sont rien face à ce qui fait l'essence du cinéma (selon moi) et qui n'est pas seulement "l'art de faire faire de vilaines choses à de jolis garçons" mais aussi, mais surtout, faire ressentir des émotions. Et ce film n'en manque pas. J'aime Dupontel, garçon réputé infréquentable, son hypersensibilité, son hyper émotivité, son caractère entier j'ai l'impression de parler de moi, et révolté contre tout. Et ici, d'après le réalisateur lui-même il s'agit d'une comédie tragique. Et il n'hésite pas y aller à fond dans le burlesque puis dans l'émotion, puis les deux mélangés. Et c'est bon.

Quiconque n'a jamais été aux prises avec un petit chefaillon, un employé d'une administration quelle qu'elle soit, qui se croit armé et protégé par son petit pouvoir de décision ne s'identifiera pas aux personnages. C'est donc impossible. Et on retrouve ici toute l'absurdité administrative largement et génialement analysée dans le chef d'œuvre de Terry Gilliam, Brazil. Dupontel invite d'ailleurs Terry et lui offre d'apparaître dans une scène totalement absurde, à la fois hilarante et dérangeante. L'improbable trio a fort à faire pour résister au mammouth administratif qu'il a devant lui. Mais plus qu'une charge, Dupontel s'emploie surtout à nous attacher à ses personnages. Le regard tendre qu'il porte sur ces trois cabossés finit par atteindre et toucher le spectateur. C'est surtout le personnage de Virginie Efira qui émeut, tellement proche par son rôle de femme du peuple, et tellement insaisissable par sa beauté quasi irréelle parfois. Quelle visage expressif a cette actrice !

Après l'admirable Au revoir, là-haut, on retrouve les couleurs sépias chères à Dupontel et à ceux qu'il admire (Gilliam, Jeunet) et il est ici plus sentimental et désespéré que jamais. Pourtant il offre à ces personnages le cadeau incomparable de pouvoir se rencontrer, s'aider, s'aimer dans ce monde tellement individualiste. Et il pose sur eux un regard tendre et bienveillant. C'est simple, banal, naïf, enfantin ? Tant pis, ça fait du bien. La fin, inattendue, bouleversante a un fort impact sur le spectateur mais Dupontel demande à nouveau pardon en concluant sur une danse juvénile, endiablée, insouciante. Merci.

Commentaires

  • Coucou,
    et bien j'ai sacrément envie de le voir celui-ci, avant 21 h et avec masque. Un retour au cinéma avec Dupontel et Virginie Efira je dis : Oui !!! Merci

  • Masquée et avant le couvre feu : une excellente idée.

  • Dupontel est moins outrancier que jadis dans ce film, mais il nous cueille par l'émotion. Si l'on ajoute la composition de Nicolas Marié en aveugle rebelle et l'interprétation très émouvante de Virginie Efira, cela donne une bonne comédie mélancolique (dont je n'aime toutefois pas la fin).

  • Virginie Efira, et je dis ça à chacun de ses films, est de mieux en mieux.
    Aaah cette fin

  • C'est vrai que j'ai toujours apprécié Dupontel mais cette fois l'émotion est forte.

  • Je reviendrai sûrement en parler.
    Le film n'est pas dédié à Terry Gilliam, mais à Terry Jones.

  • Mais oui, tu as raison.

  • Bon, à part ça, j'ai bien aimé, même si ça ne restera pas mon Dupontel préféré. De très bonnes choses quand même et un casting plutôt inspiré (avec un peu de Bouli en apéro, ça ne se refuse pas).

    Tout cela m'a presque donné envie de rester coincé dans un ascenseur, à condition que... :D

    Sinon, la fin m'a surpris : je ne m'attendais pas à cela. MALA VIDA !

  • Ce n'est pas mon préféré non plus mais toute cette tendresse m'a fait du bien.
    En tant que fille, ça ne me dit rien d'être coincée dans l'ascenseur car, seul point négatif du film, la fadeur abyssale du fils.

  • C est vrai que le fiston est tres fade mais j 'ai aimé suivre les aventures des 3 personnages et Virginie Efira illumine les films dans lesquels elle joue... Vu lundi c'était mon avant dernier film avant la re-fermeture ( le petit dernier étant Sous le ciel de Paris, cet après-midi). Bon courage et bonne santé à toi Pascale et à ceux qui te suivent ( et du coups me lisent aussi...). A très bientôt....

  • C'est vrai on a envie de les suivre encore un peu.
    J'étais à Une vie cachée pendant que tu étais sous les etoiles.
    Merci.
    Prends soin de toi.

  • Je suis moins fan du ciné de Dupontel depuis au-revoir là haut. Je me suis refait Enfermé dehors, et j'ai envie de revoir Bernie. Pour Adieu les cons, j'ai trouvé ça mignon, avec des scènes juste géniales, des trouvailles en terme de mise en scène, mais je n'ai pas accroché au scénario. Elfira est superbe, mais je ne sais pas pourquoi, je n'accroche pas à elle. En bref, c'est sympa, et j'aime tjs cet huluberlu si tendre qu'est dupontel, mais son Adieu les cons m'a moyennement convaincue.

  • Je viens juste de le voir, et j'ai juste envie de dire bof... C'est dire qu'il m'a marqué... Désolé de ce passage non constructif...

  • Bof c'est dommage.
    Moi j'attends Kyle Eastwood.
    Encore 20 mn à attendre que tout le monde ait fini sa bière. Et le mec près de moi s'est aspergé de Brut de Fabergé. Je ne pensais pas qu'il y en avait encore qui portait ça. Je vais dég...... je crois.

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