Pensez-vous que je ne vois plus AUCUN film ? Bien sûr que non. J'ai plus que jamais envie et besoin de fictions. C'est l'envie d'écrire qui s'est un peu tarie. Et puis sur ce blog, j'ai toujours eu davantage l'habitude de parler des films récents pour vous donner l'envie d'aller en salle plutôt que de discuter d'un film ancien que tout le monde a vu et que vous ne verrez que sur petit écran.

Un film, le cinéma pour moi c'est en salle, avec la taille de son écran, son odeur, son ambiance, son intimité. Pour moi, c'est cuit à jamais, rien ne remplacera ce besoin et cette nécessité d'être spectatrice dans une salle de cinéma. Et tant pis pour les navets et les déceptions. Et tant mieux pour les découvertes, les rires, les larmes, les émotions, les vertiges.

Depuis tous ces mois de frustration, je me suis tournée vers certaines séries et j'ai vu et revu certains films. Je n'ai pas Netflix, ce sont donc toujours des DVD ou en direct  (ou replay : superbe invention) à la télé. Hélas je regrette de ne pouvoir voir Mank qui doit être passionnant.

Je me suis concoctée au fil du temps de minis festivals. Un Festival Gene Tierney avec des films de qualité et d'intérêts divers, Le château du dragon, Le Mystérieux Dr Korvo, Les forbans de la nuit (grosse déception, elle n'y apparaît que quelques minutes), Mark Dixon détective, Le fil du rasoir et les incontournables Péché mortel, Laura et la merveille Le fantôme de Mrs Muir. Cette actrice merveilleuse  à la vie faite de tourments, me fascine et je crois que j'ai encore des films à découvrir.

J'ai revu quelques Hitchcock inlassablement : Les oiseaux, Pas de printemps pour Marnie, Psychose. Et des films et des classiques tels que Comancheria, l'Arnaque, Three Bilboards, Valley of love, Les hauts de Hurlevent (1939, le seul...), Adieu ma concubine, Quelque part dans le temps et j'en passe et en oublie.

Sur ma P.A.V, se trouve Le gang Kelly de Justin Kurvel dont j'avais adoré le Macbeth, Les crimes de Snowtown et un peu moins Assassin's Creed malgré le torse de Michael Fassbender. Le gang Kelly est sorti direct en DV, ce qui n'est peut-être pas bon signe mais par les temps qui courent toutes les options sont bonnes. Et Télérama m'a fait baver d'envie avec un casting très alléchant : George Mackay, Russel Crowe, Charlie Hunnam... De quoi rêver !

Mais surtout, au cours de ces derniers mois, je me suis prise de passion pour certaines séries. J'en avais vu très peu jusqu'ici et j'avais une affection toute particulière pour Breaking Bad qui n'a d'ailleurs toujours pas été détrônée et True Detective saison 1 (la 3 est très bien aussi).

Voici un rapide tour d'horizon de ce que j'ai vu. Je n'ai pas du tout accroché à Géométrie de la mort, donc n'en parlons pas.

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Bodyguard ****

Rien à voir avec le film (bluette sentimentale du même nom), cette série suit le sergent de police David Budd, un vétéran de guerre usé, déprimé, perclus de traumatismes. Il travaille comme agent de protection rapprochée des personnalités, dans le Metropolitan Police Service de Londres. Après avoir brillamment empêché une attaque terroriste dans un train, David se retrouve promu à la protection de la Secrétaire d'Etat à l'Intérieur britannique, l'ambitieuse Julia Montague, dont la politique néo conservatrice représente tout ce qu'il méprise. 

Diffusée récemment en 3 fois deux épisodes d'un peu moins d'une heure, cette mini série britannique m'a captivée. L'une des qualités est d'étirer jusqu'à plus soif certaines scènes de haute tension. Le 1er épisode avec l'attentat déjoué m'a fait venir des sueurs froides ainsi que celle où un bus se  précipite sur une école et le dernier épisode avec une scène encore une fois d'une longue durée où le héros est en très fâcheuse posture. Ce qui se passe entre le premier et le dernier épisode capte l'intérêt et l'attention.

Sortent du lot deux acteurs. Richard Madden (le Robb Stark de Game of Thrones) dans le rôle titre a reçu pour ce rôle le Golden Globe 2019 du Meilleur acteur dans une série dramatique amplement mérité, même si je ne peux le comparer à d'autres. L'autre actrice, Anjili Mohindra n'apparaît que dans le premier et le dernier épisode. Dans le rôle de l'apprentie terroriste, victime ou bourreau, elle est époustouflante.

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Le Bazar de la Charité ***

Paris, 4 Mai 1897. Un incendie dévastateur détruit en quelques minutes le Bazar de la Charité, l'édifice abritant une manifestation caritative très courue, faisant plus de 120 morts, essentiellement des femmes de la haute société et leur personnel.

Mini série française de 8 épisodes, vous pouvez encore la trouver sur Netflix, même si elle a été diffusée deux fois déjà sur des chaînes françaises et je vous la recommande car je la trouve de très bonne tenue. Elle s'inspire d'un fait divers dramatique survenu à Paris. Après la longue scène de l'incendie dans lequel très peu d'hommes périssent car ils ont réussi à s'échapper en  bousculant et piétinant les femmes, on suit le parcours de plusieurs personnages de l'aristocratie ou du "peuple" qui ont survécu et se trouvent mêler de près ou de loin au drame initial.

Le casting est excellent emmené par Audrey Fleurot et Josiane Balasko (qui n'ont pas de scènes ensemble je crois me souvenir). Même si les personnages sont quelque peu manichéens, on suit l'histoire avec intérêt de bout en bout.

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BIG LITTLE LIES, saisons 1 et 2 ***

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LE BUREAU DES LEGENDES ****

Au sein de la Direction générale de la Sécurité Extérieure (DGSE), un département appelé le Bureau des légendes (BDL) forme et dirige à distance les agents dits clandestins, en immersion dans des pays étrangers, qui ont pour mission de repérer les personnes susceptibles d'être recrutées comme sources de renseignements. Opérant dans l'ombre, « sous légende », c'est-à-dire sous une identité fabriquée de toutes pièces, ils vivent de longues années dans une dissimulation permanente.

Guillaume Debailly, alias Paul Lefebvre, alias Malotru, revient d'une mission clandestine de six années en Syrie, mais en contravention avec les règles de sécurité, il ne semble pas avoir abandonné sa légende et l'identité sous laquelle il vivait à Damas. Son histoire d'amour avec la Syrienne Nadia El Mansour va sérieusement compliquer les choses et l'amener notamment à jouer un double jeu entre la DGSE et la CIA.

Je n'en suis qu'à la saison 3 de cette série ardue mais passionnante. Pas question de cligner des yeux ou d'aller faire pipi pendant un temps mort, il n'y en a pas. Pour l'instant, j'ai laissé Malotru à genoux en plein désert, les mains sur la tête aux prises avec des terroristes. Surtout ne me dites rien.

Là encore le casting de luxe est un atout non négligeable.

J'ai eu le tort de commencer deux séries en même temps, je reprendrai le BDL lorsque j'en aurai fini avec les Stark et les Lannister...

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GAME OF THRONES ****

J'attaque la saison 6 avec un emballement qui ne faiblit pas depuis le début. J'avais regardé la 1ère saison il y a quelques années, j'avais eu du mal à me remettre de l'assassinat de Ed Stark (Sean Bean). J'avais entamé la deuxième saison et cette fois, la mort de Khal Drogo (Jason Momoa) m'était insupportable. Je n'étais pas allée plus loin. Je m'y suis remise récemment avec la ferme intention de ne plus trop m'attacher aux personnages (mais c'est impossible) qui disparaissent parfois sans le moindre préavis. Autant vous dire que certains épisodes sont particulièrement traumatisants. Certains personnages de la plus haute importance et d'un charisme fou sont assassinés et laissent le spectateur sans voix.

Alors évidemment, cette série dont il est à peu près impossible de résumer l'action tant elles sont multiples (même si disons pour faire vite que plusieurs personnes à la mort du roi se sont proclamées rois mais qu'il ne peut en rester qu'un sur le trône de fer...) n'est pas à mettre devant tous les yeux et toutes les oreilles. Les scènes de sexe sont abondantes, les meurtres, massacres, tortures (Big up à Theon Greyjoy tourmenté, écorché, dépecé, émasculé par cette crevure de Ramsey Snow) viols ne se comptent pas et pourtant, pourtant, même si parfois je suis obligée de me cacher les yeux tant le sang gicle et les plaies s'ouvrent, je poursuis cette histoire démente avec une assiduité quasi obsessionnelle. Je crois que rarement j'ai été aussi captivée par une série. Bien sûr, certains épisodes, notamment ceux où des batailles dans la gadoue s'éternisent un peu trop, mériteraient de disparaître sans nuire à l'action, je dois reconnaître que suivre le parcours d'au moins une vingtaine de personnages est absolument passionnant et passer de l'un à l'autre se fait sans difficultés. C'est souvent éprouvant malgré quelques scènes tendres et un peu d'humour distillé à dose très homéopathique.

Les mêmes acteurs (à une exception près, Ed Skrein a disparu sans explication) ont tourné cette histoire de folie pendant 9 ans. C'est particulièrement impressionnant de voir les enfants grandir, vieillir et changer. Les caractères et personnalités sont loin d'être monolithiques et chacun peut à son tour exprimer sa douleur ou sa cruauté. Je crois qu'aucun personnage n'est pas responsable d'au moins un meurtre. Trahison, passion, jalousie, rancune, vengeance... toute la part sombre de chacun s'exprime. Et parfois au détour surgit l'amour, d'un homme pour une femme, d'une femme pour un homme, d'une mère pour ses enfants, d'une mère pour ses dragons...

En l'absence d'Ed et Kahl, vite sacrifiés, mes personnages chouchous sont Robb Stark (le Richard Madden de Bodyguard... c'est dire si j'ai souffert), Daenerys, Jorah, Thyrion, Jamie, Arya, Shae, Jaqen... mon Dieu, il y en a trop. Désolée, j'y retourne !

Winter is coming...