Si j'avais cru qu'un jour je tomberais dans la marmite de potion !!! Il a suffi (façon de parler) que les salles ferment de manière très prolongée pour que je m'intéresse au sort de grandes sagas, familiales ou pas. Jusqu'à nouvel ordre (on ne sait jamais), les films de cinéma resteront pour moi à découvrir en salles. Nulle part ailleurs. Comme je n'ai ni Netflix, ni Canal, comme je ne télécharge pas et ne vais pas sur les plates-formes, je regarde ces séries exclusivement sur un support vieillot : le DVD (je n'ai pas non plus de lecteur Blu-ray). Voilà pour la logistique ! Oui je sais je radote.

En ce qui concerne mes choix, c'est simple, j'ai une encyclopédie, elle s'appelle Benjamin, mais parfois je choisis toute seule. C'est d'ailleurs le cas actuellement où je peine sur :

tiré d'un roman du King Stephen que j'avais aimé. L'histoire est forcément tordue à souhait, les meurtres épouvantables et le surnaturel s'invitent puisqu'on est chez King. Je pense, de mémoire, que la série est assez fidèle au roman et heureusement qu'il y a Ben Mendelsohn, parfait, car je trouve les autres personnages assez faiblement représentés et interprétés. La palme revient à Cynthia Erivo qui fait de l'enquêtrice surdouée, personnage très attachant du roman, une autiste fatigante. Oui, pour moi, aimer une série passe évidemment par le fait d'aimer les personnages.

Celle-ci ne compte qu'une saison de 10 épisodes, je vais donc la terminer mais je ne peux pas dire que je saute au plafond.

La réalisation compte aussi. J'ai abandonné (à la télé) Je te promets, remake de la série américaine This is us, que j'attends prochainement dans ma boîte aux lettres. Je te promets n'est pas très bien réalisée et se contente de passer constamment d'un personnage à l'autre. Et interprétée très inégalement aussi. Donc, j'attends This is us dont mon encyclopédie dit le plus grand bien. Mais avant j'aurai regardé les trois premières saisons de The crown qui paraît-il vaut son pesant de plum pudding.

Je vous disais il y a quelque temps en être à la saison 3 du Bureau des Légendes et avoir laissé un Malotru en très fâcheuse posture... J'ai littéralement absorbé les 50 épisodes des 5 saisons, me passionnant de plus plus pour les aventures de tous les personnages. Réussissant même à faire abstraction du physique et de la voix insupportables de Sara Giraudeau et parvenant même à lui trouver parfois un peu de crédibilité. Elle ne m'a pas gâchée cette série extraordinaire qui m'a laissé effondrée dans mon fauteuil. Plus j'avançais dans la série plus je me disais que cette série d'espionnage était en fait une grande histoire d'amour. Je le confirme. Magistral. Nadia El Mansour interprétée par la sublime et excellente Zineb Triki est un personnage déchirant.

J'ai également ingurgité avec passion les 73 épisodes de Game of Thrones. Difficile de nier qu'il y a quelques longueurs, des personnages inintéressants et d'autres profondément exaspérants (Cersei Lannister si tu m'entends...). Mais il m'a été impossible de lâcher cette épopée faite de violence, de guerres, de sexe, des familles Lannister, Stark, Targaryen et Baratheon entre Westeros et Essos les continents imaginaires. A la fin d'un été de 10 ans, Winter is coming... et il vient. Evidemment, comme tout le monde, j'ai été traumatisée anéantie par l'épisode Les noces pourpres... je n'en dis pas plus. La plupart des personnages sont fascinants, bien perturbés par des traumas d'enfance ou simplement liés au fait que la guerre est toujours aux portes. Ils évoluent pour la plupart. Sauf Cersei qui reste sans subtilité, folle, avide de pouvoir, perverse et cruelle. Il m'a fallu au moins six saisons pour comprendre et apprécier Jon Snow. Je trouvais son personnage fade et sans caractère alors qu'il est l'un des plus populaires de la série. J'avais tort, c'est un être pur et courageux. Admirable. Sans doute le seul qui n'agisse pas pour son prestige personnel. Il est un homme bon qui agit pour le bien de tous. La fin est très explicite sur ce point puisqu'une fois de plus il sacrifie son amour pour sauver le monde.

La fin d'ailleurs. Il semble qu'elle ait divisé ou fâché les aficionados qui ont hurlé à la trahison. Je la trouve parfaite, bouclant toutes les intrigues et parvenant à une résolution qui explique sans contestation le rôle parfois énigmatique de certains personnages (Bran Stark...). Et après avoir été quasi envoûtée par les frangins Tyrion et Jaime Lannister

c'est finalement Jon Snow qui me reste en tête et à mon anniversaire (preuve que j'ai dû gaver mon entourage), j'ai reçu ceci :

Pas impossible qu'un jour je revois cette série, en zappant les épisodes de batailles...

Mon encyclopédie m'a fait ce cadeau pour mon anniversaire :

The leftovers de  :

Peter Berg (pilote), Keith Gordon, Lesli Linka Glatter, Mimi Leder ****

Trois saisons (28 épisodes) d'une série absolument envoûtante. Sans doute la plus étrange que j'ai vue jusqu'ici. Elle est tirée du roman de Tom Perrotta Les Disparus de Mapleton . Nul doute que l'adaptation doit être fidèle au roman puisque l'auteur en est également co-scénariste. C'est une série que je ne conseillerais pas à tout le monde tant elle est parfois confuse mais c'est sa puissance émotionnelle qui m'a totalement conquise. Et son casting coeur avec les mains !!!

On est tout de suite dans le bain, confrontés dès la première scène à la disparition de 2 % des êtres humains de la surface de la Terre en cette belle matinée d'automne. Un 14 octobre qui semblait commencer comme tous les autres jours. Sans la moindre explication. Il s'agit donc d'environ 140 millions de personnes de la population mondiale. La série suit la vie et les réactions de certains habitants de la petite ville de Mapleton dans l'Etat de New-York, car évidemment tous les membres d'une même famille ne disparaissent pas. Il peut s'agir des enfants, des parents, d'une maîtresse ou d'un amant, mais aussi d'un foetus dans le ventre de sa mère... Chacun réagit à sa façon. Le personnage central est Kevin Garvey, chef de la police municipale, père de deux enfants, une ado et un jeune adulte qui ne vit plus chez lui. Sa femme a choisi d'intégrer l'étrange secte dont les membres font le pacte de rester muets, s'habiller exclusivement de blanc et fumer non stop. Au moins ils sauront de quoi ils mourront. L'étrangeté est omniprésente. Plus tard, interviendront un gourou qui guérit les gens en les serrant dans ses bras, un prêtre un rien fanatique qui passe son temps à distribuer des tracts anxiogènes sur les raisons de la "disparition". Trois ans passent et le shérif craint des émeutes le jour de la commémoration de l'évènement. 

La deuxième saison se situe au Texas dans la petite ville de Miracle qui n'a bizarrement pas été touchée par la disparition et dans la troisième le monde est à l'aube d'un bouleversement majeur.

Difficile de parler d'une série qui se garde bien de donner toutes les réponses mais qui maintient en haleine d'un bout à l'autre, vous fait rire, pleurer en évoquant la mort, le deuil, la famille, mais aussi et surtout vous surprend et déconcerte. Certains épisodes sont des sommets d'émotion. C'est très beau et la musique est sublime, déchirante.

Et puis, il y a Justin Theroux. Il porte la série toute entière dans ses grands bras musclés. Sans la moindre justification, il est très souvent nu. Je ne vais pas m'en plaindre. Je me demande si c'est un manque de budget costume ou le fait qu'il ne suffit pas de pousser de la fonte si c'est pour cacher le résultat sous un uniforme de gardien de l'ordre.

Ah ! de vous en parler, j'ai envie de la revoir cette série.

Ok là c'est justifié, il sort du bain comme tout le monde, en rampant :

Six feet under d'Alan Ball ****(*)

J'ai terminé cette série il y a quelques jours et je ne me suis pas encore sorti la famille Fisher de la tête. La série, addictivissime, date de 2001-2005  et elle raconte l'histoire de la Famille Fisher propriétaire et gérante d'une société de pompes funèbres, Fisher & Sons à Los Angeles. Dès les premières minutes le père meurt dans un accident idiot. C'est Richard Jenkins qui l'interprète et il reviendra en fantôme tout au long des 65 épisodes des 5 saisons. Ses deux fils Nathaniel (Peter Krause, super) qui a toujours dit ne jamais vouloir prendre la suite de son père, et David (Michael C. Hall, extra) homosexuel mal dans sa peau reprennent  l'entreprise. La mère Ruth (Frances Conroy, incroyable) au comportement parfois indéchiffrable essaie de vivre une "vie de femme" en se jetant au cou de tous les hommes qui passent à sa portée. La plus jeune Claire (Lauren Ambrose, extraordinaire) que l'on voit véritablement grandir à l'écran au fil de cinq années essaie d'entreprendre des études d'art.

J'ai trouvé la réalisation particulièrement soignée et parfois franchement audacieuse alternant séquences réalistes, oniriques (et les personnages ne manquent pas d'imagination pour faire parler leurs morts), de comédie musicale tout en restant parfaitement ancrée dans le quotidien d'une famille et d'une entreprise avec ses heurts et malheurs, ses disputes, ses réconciliations, ses drames, ses bonheurs. Impossible de ne pas s'attacher, de ne pas s'identifier. C'est fort, très fort, émouvant très, bouleversant parfois avec certains évènements dont, même en tant que spectatrice j'ai eu du mal à me remettre. Chaque épisode commence par la mort d'un personnage inconnu dont l'entreprise va prendre en charge les obsèques. J'ai l'impression que toutes les morts possibles et imaginables sont évoquées allant de la maladie à l'accident, du suicide au meurtre et aussi à la bêtise. Recevoir la famille, l'orienter vers un choix de cérémonie, l'écouter est le rôle des Fisher.

Mais gérer une entreprise, aussi étrange soit-elle, n'empêche pas la vie. Alors cela parle d'amour, d'études, de ruptures, de rencontres, de retrouvailles, de naissance, d'adoption, de douleur, de bonheur, de drogue, de mort, de sexe et très peu de rock and roll. Des choses simples, uniques, universelles. Des moments de force, de faiblesse, de légèreté mais aussi des moments inconfortables, désinvoltes, douloureux. La vie.

J'ai aimé, j'ai adoré. Je n'oublierai jamais les Fisher et ceux qui gravitent autour d'eux et aussi le plus beau, le plus évident couple homosexuel de tous les temps.

Et Claire forever :

et l'impossible Ruth :

Et Nate, Oh Nate... :

Les trois derniers épisodes sont magnifiques, le dernier épisode est un sommet d'émotion.