d'Adam Mason °

Avec K.J. Apa, Sofia Carson, Demi Moore

Ce film est une bizarrerie. En tant que tel vous pousserez peut-être la curiosité jusqu'à le découvrir puisqu'il est sorti en DVD et Blu-Ray depuis le 15 avril chez Metropolitan Film Vidéo et en VOD depuis le 16 décembre 2020.

Si je l'avais vu en salle, j'aurais été impitoyable. Comme c'est moi qui ai accepté la proposition de Cinétrafic  de recevoir ce film de science-fiction en DVD (et de le regarder pour en parler), je vais faire le maximum pour rester polie.

Ecoutez plutôt : le monde en est à sa 213ème semaine de confinement. Nous sommes en 2024, l'épidémie de Covid (qui porte à présent le doux nom de Covid 23) a fait 110 millions de morts à travers la planète. Autant dire que la grippe espagnole fait figure de grippette.

Le confinement est plus strict qu'il ne l'a jamais été. Impossible de sortir de chez soi, même dans le jardin. Le gel hydroalcoolique coule à flot dans les demeures. Chaque matin les survivants passent à la testeuse de virus par reconnaissance faciale. Le résultat est envoyé directement aux autorités et les cas positifs sont emmenés manu militari en zone de quarantaine. Il s'agit en fait d'un ghetto où les malades peuvent mourir à l'abri des regards indiscrets.

Il n'est ici question ni de chloroquine ni de vaccin. On survit ou on meurt.

Quelques chanceux, comme Nico, sont immunisés et portent un bracelet jaune (autre subtilité scénaristique) qui leur permettent de passer avec le moins d'encombres possibles tous les check points Charlie. Quand vous croisez un militaire, vous avez intérêt à hurler : "je suis immunisé !"

Il est livreur et même s'ils ne se sont jamais vus que par écrans interposés, Sara et lui sont amoureux. Lorsque Sara devient cas contact... elle doit être envoyée en camp. Ce qui n'a aucune justification puisqu'en principe il faut être infecté par la maladie. Mais passons cette incohérence. Nico doit donc prendre son vélo de coursier deliveroo à deux mains pour la sauver. La course contre la montre est insoutenable vous imaginez.

Ce film aurait été tourné dans les rues désertes de Los Angeles lors du premier confinement. Le réalisateur n'en tire strictement rien. L'amourette entre les deux tourtereaux est navrante et les personnages annexes ne sont pas mieux servis. Un vague trafic de bracelets jaunes tente de mettre un peu d'animation à cette histoire poussive et désolante. Que dire de Demi Moore, méconnaissable et dissimulée sous des lunettes démesurées ? Elle vit avec un homme qu'elle n'aime pas et sa petite fille vit sous respirateur artificiel... Rien n'a d'intérêt. Aucune explication n'est donnée à rien. A aucun moment il n'est question d'un paradis idéal où l'épidémie n'aurait pas sévie et pourtant... mais je ne spoilerai pas, même sous la torture !

Je ne pensais pas que le premier film Covid friendly serait à ce point consternant. Sans doute a-t-il été réalisé à la va vite par un obscur réalisateur avec des acteurs de seconde zone ou has been (pardon Demetria), mais on peut se demander pourquoi Michael Bay, à la production, s'est ainsi précipité ? Sans doute pour être le premier. C'est fait.

Peu de chance que ce film figure un jour parmi les meilleurs films de tous les temps. Ou alors à titre de nanar indépassable ou de premier film à parler d'une certaine épidémie de Covid...