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PETITE MAMAN

de Céline Sciamma *

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Avec Joséphine et Gabrielle Sanz, Nina Meurisse 

Synopsis : Nelly a huit ans et vient de perdre sa grand-mère. Elle part avec ses parents vider la maison d’enfance de sa mère, Marion. Nelly est heureuse d’explorer cette maison et les bois qui l’entourent où sa mère construisait une cabane. Un matin la tristesse pousse sa mère à partir. C’est là que Nelly rencontre une petite fille dans les bois. Elle construit une cabane, elle a son âge et elle s’appelle Marion. C’est sa petite maman.

Je dois me rendre à l'évidence, le cinéma de Céline Sciamma ne passe pas par moi. Sans doute trop subtil pour m'atteindre. Peut-être aussi privilégié-je trop l'émotion au cinéma en opposition à la réflexion ou l'analyse. Dans Télérama à la question : "Voulez-vous faire pleurer avec Petite Maman ?" la réalisatrice répond : "Oui, je pense aux larmes. Je les espère." Je me demande bien à quel moment ces larmes étaient censées surgir. En ce qui me concerne, l'électrocardiogramme est resté neutre et les lacrymales sèches.

Et pourtant cela parle de deuil, de difficulté de communication, d'une petite fille à la recherche d'un lien plus fort, de sa soif d'échanges avec une mère qui se terre dans son chagrin sans se préoccuper de celui de sa fille. L'enfant ici a du mal, malgré ses sollicitations à obtenir des réponses à ses questions. Elle aimerait connaître mieux et davantage l'enfance de sa mère. Face à la distance de cette dernière qui disparaît, la petite Nelly n'a d'autre choix que de s'inventer un double qui s'appelle Marion comme sa mère. Elle la recrée à son âge, 8 ans, bientôt 9. Elles deviennent inséparables, se retrouvent dans la forêt (l'une d'elle porte un anorak rouge comme il se doit), terminent la cabane en branches laissée à l'abandon, se rejoignent dans la même maison à 30 ans d'intervalle etc... Oui l'histoire est un conte fantastique et sur le papier c'est plutôt chouette non ? A l'écran c'est une autre histoire !

Après le lyrisme pictural de la jeune fille en feu (que je n'ai pas aimé), Céline Sciamma en revient au minimalisme. J'ai lu quelque part qu'à ce niveau on pouvait parler de minusculisme. Dès les premières minutes, que dis-je secondes... ça a coincé pour moi. Nelly, la petite fille qu'on ne lâchera plus d'une semelle passe de chambre en chambre dans un hôpital ou un Ehpad et dit "au revoir" à chaque locataire qui lui répond "au revoir". La petite comme les vieilles dames parlent d'une voix blanche sans timbre, sans intonation. Le ton est donné. C'est blanc, c'est froid. Tout ce que je déteste.

Scène suivante, on fait connaissance des parents qui vont passer quelque temps dans la maison vide de la grand-mère récemment défunte. Tristesse (on peut comprendre) et froideur sont au rendez-vous. Ambiance !

La suite ? Une succession de rencontres entre Nelly et Marion et comme les petites actrices sont jumelles, on ne les distingue pas toujours. Il faut tendre l'oreille pour parfois comprendre le texte qu'elles récitent et savoir qui est qui. Je dois dire qu'en plus de l'ennui que j'ai ressenti, les petites ne jouent pas très bien, n'articulent pas toujours (surtout une mais je ne sais plus laquelle). Elles sont assez futées, se lavent consciencieusement les dents et tout et tout, mais les pauvres n'ont pas grand chose à défendre et doivent se contenter de débiter un texte rare en attendant quinze ans que l'autre ait fini sa réplique. A deux reprises (elles font des crêpes, elles crachent dans la soupe), elles éclatent de rire et leur complicité éclate à l'écran et on sent donc que ce sont des actrices de composition car le reste du temps, c'est pesant. Lourd, sans musique, que le bruit des corn flakes qui craquent sous la dent, le vent dans les feuilles et le clapotis de la pluie qui tombe. Et bim lors d'une scène surréaliste (deux petites filles seules sur un canoë en plastique sur un étang ! oui je sais, j'en fais trop, mais les enfants en danger, ça me hérisse le poil) la musique surgit, éclate, envahit tout. Et là je me suis dit : OMG la vie reprend !

Heureusement, ça ne dure que 72 minutes. J'étais contente de sortir.

Commentaires

  • Toi aussi tu craches dans la soupe à la courgette de Celine Sciamma ? En tout cas, sur le papier je confirme, ça se vend bien. Et comme je suis plutôt client de cette Céline, je tenterais bien ma chance.

  • Ah la courgette ne donnait pas envie de cracher.
    Quel ennui mais quel ennui !
    Pire qu'à la jeune fille c'est peu dire.

  • Très courageux de votre part de dire ce que vous pensez (et dans les moindres détails !) du et des films de Céline Sciamma qui bénéficie d'un consensus admiratif quasi absolu. Nous n'avons jamais été attirées par ses quelques oeuvres et le battage médiatique lors des Césars nous a carrément fait fuir ! Une fois de plus nous éviterons.

  • Courageux je ne sais pas mais c'est vrai que j'hésite toujours un peu quand un film fait l'objet d'une telle unanimité ! Idem pour Nomadland, traiter d'un sujet aussi grave et nous dire que finalement la vie de ces déclassés devenus nomades par obligation, vivre sur des parkings ou dans des camps... est douce parce que les gens qu'on y rencontre sont doux et chaleureux, c'est vraiment trop.
    Ici, tout est froid. Non décidément je ne comprends rien au cinéma de Céline Sciamma. Je n'avais pas aimé son premier film et il faudrait que j'arrête de perdre mon temps. Mais là, ce n'est que 72 très longues minutes...

  • Ahah ton avis est tranché. J'ai hésité mais comme je vois beaucoup moins de films désormais, je suis plus pointilleuse sur mes choix, et j'ai laissé passer au profit d'Hospitalité !

  • Et bien Hospitalité malgré nos réserves est bien meilleur.

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