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5ème SET

de Quentin Reynaud ***

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Avec Alex Lutz, Ana Girardot, Kristin Scott Thomas

Thomas Edison (oui, certains parents ne reculent devant rien) est un tennisman professionnel. A 17 ans, il était une valeur sûre du tennis français mais n'a jamais réussi à dépasser la 200ème place au classement mondial.

Aujourd'hui à bientôt 38 ans il décide, malgré toutes les embûches qui devraient le faire reculer (sa mère, sa femme, nous y reviendrons) et son corps aux multiples blessures et opérations, de participer au prestigieux Tournoi de Roland Garros. Il compte d'abord sur la Wild Card, un tirage au sort qui permet à des joueurs de participer à une compétition sportive sans passer par des épreuves éliminatoires. Hélas, son nom n'est pas tiré au sort. Son dernier espoir réside donc dans la terrible épreuve des qualifications, phase préliminaire qui permet à un joueur ayant remporté tous ses matchs d'intégrer le tournoi.

Le tennis est l'un des rares sports que je trouve regardable. Je découvre ici lors d'une scène où le médecin de Thomas lui demande de décrypter ce qu'il voit sur les radios, que c'est l'un des sports les plus violents pour le corps. Il laisse des séquelles ineffaçables au fil des années. Bien que Thomas soit pratiquement atteint par la limite d'âge et diminué par les blessures, il tient plus que tout à participer au tournoi. Ses motivations sont vagues car il s'exprime peu mais je crois comprendre qu'il ne peut se passer de taper dans la balle. Que l'ambiance des matchs et des tournois lui manquent. Et puis il faut gagner sa vie, il ne sait rien faire d'autre et donner des cours à des petits champions en herbe sous l'oeil de maman qui dirige de sa poigne de fer une école pour jeunes prodiges ne le réjouit guère.

Les éliminatoires des qualifications sont des moments très durs. De vraies luttes s'engagent. Comme l'explique le réalisateur, les joueurs qui en arrivent là ont vraiment besoin notamment financièrement de gagner cette épreuve. Il filme au plus près des joueurs et chaque point se gagne dans la sueur et les larmes. C'est magnifiquement filmé et les échanges sont vraiment passionnants. Jusqu'à ce match final qui dure 25 minutes qu'on ne voit pas passer et dont évidemment je ne vous révèlerai pas l'issue que j'ai trouvée absolument enthousiasmante, comme ces 25 minutes acharnées.

Si le réalisateur excelle dans la mise en scène des matchs filmés à Roland Garros et dans l'évocation du chemin de croix de son personnage principal, il n'en va pas de même des scènes qui s'éloignent des courts et de Thomas. Sa mère et sa femme sont des caricatures (cinématographiques) de mégères. Sa femme a évidemment renoncé à sa carrière pour laisser la lumière sur son mari. En pleine reconversion elle aimerait que Thomas soit plus à la maison pour s'occuper de leur fils. Elle assiste aux matchs de son chéri avec des pieds de plomb. L'image du couple est désolante voire désespérante. Et sa mère est évidemment castratrice. Hélas pour elle, son fils n'a pas inventé l'ampoule été le champion dont elle rêvait. Elle ne jure que par Bjorn Borg dont elle avait donné l'apparence à son fils enfant : cheveux longs et bandeau. Ces deux femmes ne semblent être là que pour lui ressasser ses échecs, le tirer en arrière voire vers le bas et se dressent devant lui comme deux reproches vivants. On passe. Cet aspect du film est assez pénible.

Mais il y a tout le reste et surtout Alex Lutz. Comme dans Guy, il joue un personnage vieillissant. Mais ici pas question pour lui de faire le mariole, de se laisser aller à la blagounette facile, au cynisme désabusé ou au sketch dissimulé. Grave, émouvant, obstiné, Alex Lutz qui s'est entraîné dur à un sport qu'il ne pratiquait pas (contrairement au réalisateur qui sait de quoi il parle), est une nouvelle fois exceptionnel dans le rôle de celui qui se bat contre son propre corps pour donner vie à un rêve. Cet acteur est étonnant.

5ème set de Quentin Reynaud, cinéma, Alex Lutz, Ana Girardot, Kristin Scott Thomas

Commentaires

  • J'ai eu l'occasion de voir le making off récemment (à la fin de Roland Garros), j'adore Alex Lutz, le tennis, et il sort enfin : c'est le prochain sur notre liste !

  • Tu vas te régaler.

  • Le pitch sent le paté :-)
    Les wild cards sont distribuées à la discrétion des organisateurs, rien à voir avec un quelconque tirage au sort.

  • Il y a erreur dans le billet : dans le film (comme dans la réalité), l'attribution des wild-cards ne se fait pas par tirage au sort.

  • Oula... je vous laisse, j'ai tennis.
    J'ai vu un tirage au sort, j'ai dû rêver.
    Et ça ne change rien au film qui est formidable.

  • Dans le film, il est question de deux tirages au sort : celui du tableau des qualifications pour Roland-Garros et, plus tard, celui du tableau final du tournoi. En raison de son classement (au-delà de la 200e place), le héros espère bénéficier d'une invitation (wild card) pour éviter d'avoir à passer par les qualifs.

  • Formidable, j'ai comme un doute ....
    https://cinedweller.com/2021/06/17/premier-jour-france-16-06-2021-5eme-set-perd-le-match/

  • Il semble certain que, si ce film fait beaucoup moins d'entrées que des chefs-d'oeuvre comme "Camping 2" ou "Les Tuche 3", c'est qu'il doit être mauvais.

  • Il semble certain que si ce film n'est pas projeté à des horaires où les gens qui travaillent peuvent aller le voir, ce qui inclut le week-end (15 ou 16 h en semaine, et 13:40 ou 14 h respectivement samedi et dimanche à Nîmes dans notre cas : 25 mn de voiture pour y aller + la journée flinguée), ce film continuera à faire peu d'entrées et nous attendrons de pouvoir le voir à la télé à l'heure qui nous convient... Et nous le regrettons beaucoup, car sincèrement on se faisait un plaisir d'y aller.

  • ah dommage. Essaie quand même. J'ai moi aussi 25 mn en voiture pour aller dans mes cinémas.

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