OSS 117 : ALERTE ROUGE EN AFRIQUE NOIRE
de Nicolas Bedos ***
Avec Jean Dujardin, Pierre Niney, Fatou N'diaye, Wladimir Yordanoff
Déjà 12 ans mais où file le temps ma brave dame ? que nous avons laissé OSS 117 au sommet du Corcovado au prise avec de vilains nazis. Cette fois son supérieur l'envoie en Afrique récupérer un jeune collègue portant le matricule OSS 1001 porté disparu.
Il est certaines institutions dont on est ravi qu'elles ne changent pas. Oss 117 en est une et halleluyah, il est toujours aussi con (il n'y a pas d'autres mots) même si je l'ai trouvé plus touchant dans sa manière d'essayer de ne pas l'être, en ESSAYANT d'être moins raciste, moins misogyne et aussi... moins jeune. Il me semble que sa tête est tellement farcie de phrases toutes faites, de préjugés et de bêtises qu'il se sent obligé de les débiter de l'air le plus érudit possible. Il est toujours misogyne (mais les filles réclament leur petite tape sur les fesses) et homophobe. En un mot, toujours aussi franchouillard mais avec un côté touchant que je ne lui connaissais pas, surtout lorsqu'il se sent obligé de justifier sa virilité défaillante.
On est en 1981, Giscard est à la barre et la crainte de l'arrivée de Mitterrand fait redouter le collectivisme, les chars russes voire la guerre civile. Dans l'avion qui le mène en Afrique, OSS 117 révise son dossier en lisant Tintin au Congo. On peut compter sur l'humour impertinent de Nicolas Bedos pour succéder avec brio à Michel Hazavanicius qui doit ajouter ici les préjugés coloniaux.
Certaines critiques regrettent le manque de point de vue politique et une dénonciation un peu molle du colonialisme, de la françafrique et pattin couffin. Franchement, on s'en fiche et je ne pense pas que ce soit le but et l'intérêt de ce divertissement qui tient largement ses promesses.
Jean Dujardin est toujours à l'aise dans le costume de l'espion idiot et une petite surprise est réservée à la fin. Ses mimiques, son visage élastique, son rire idiot, c'est toujours un plaisir. Et il aime toujours autant se battre. Le confronter à la nouvelle génération en la personne de Pierre Niney, la relève du cinéma français, est une excellente idée. D'autant que l'agent 1001 a vite fait de voir en son aîné qu'il respectait et admirait, le baltringue qu'il est. La tirade au bord de l'eau, à l'issue prévisible, est un de mes moments préférés. Et la différence des générations est notée dans des détails : une course dans la savane qui devient compétition, la façon de tenir le revolver, le pseudonyme de couverture, 1001 héritant d'un nom à consonance anglo-saxonne, 117 d'un nom du terroir bien ordinaire (mes excuses à tous les Emile Cousin de France) et bien sûr les performances sexuelles...
Le dictateur africain idolâtre de Napoléon est une caricature évidemment et la jeune femme chargée de la rébellion n'a finalement qu'un rôle très secondaire. On ne peut pas dire que cet épisode verse dans le féminisme mais tant pis, on s'amuse bien, c'est important et même suffisant.
Le film est dédié au formidable Wladimir Yordanoff qui succédait à Claude Brosset et Pierre Bellemard dans le rôle d' Armand Lesignac le patron du SDECE. Le rôle ne porte pas chance.
P.S. : en guest star une Renault 12 Gordini.
Commentaires
Un film qui tout simplement fait du bien, en jouant sur les stéréotypes. Concernant Dujardin, une partie de la critique intello est en train de faire preuve du même aveuglement qu'avec Louis de Funès, qui aurait été fort étonné d'apprendre qu'un jour, longtemps après sa mort, d'aussi augustes institutions que Le Monde et France Culture puissent lui rendre hommage.
Voilà, un vrai plaisir.
Et Dujardin devrait être remboursé par la sécu.
Passer de J'accuse à OSS... quel acteur !
Voilà un critique qui fait bien plais' à lire. Je sens qu'on va bien s'entendre tous les deux. La clientèle de ce blog est ravie de vous avoir pour chargée, sachez-le.
"une dénonciation un peu molle du colonialisme, de la françafrique", non mais je rêve... tiens, je préfère me servir une Suze pour avaler toutes ces bêtises.
Je file à la piscine.
On va bien s'entendre... je pensais que c'était déjà le cas.
Et je n'ai pas compris (je dois être fatiguée) : La clientèle de ce blog est ravie de vous avoir pour chargée, sachez-le.
La suze était la boisson apéritive préférée de mon papa. Imbuvable non ?
Plouf.
Une boisson d'homme sans doute.
Faudra que je songe à me faire installer aussi un mini-bar dans ma Gordini.
Une vraie purge.
Pire que le Coca.
Un mini bar à Suze ET un distributeur de cigarettes en éventail !
Needless to say : on a adoré et je crois que le moment que je préfère, c'est celui où il récapitule le raisonnement et où on voit dans les yeux de son partenaire toute la déception et le questionnement (il est con, ou il est con ???)
Hier soir et lundi dernier les 2 précédents sont passés sur M6, ils n'ont pas pris une ride non plus : c'est gras, c'est lourd, mais ça fait tellement de bien !
https://www.youtube.com/watch?v=SBW0qoujhUM
Le grand chic.
Oui c'est intemporel et un régal.
Oh la coquine ! Et lui toujours aussi... raffiné :-) chacun enfile...
QUOI ? Déjà 12 ans depuis Rio ??
J'ai adoré Jean et Pierre, j'ai aimé certaines scènes très drôles, mais par contre le scénar, bof bof ! Je voulais revoir les précédents pour comparer !
Et oui 12 ans... J'aurais dit 4 ou 5...
Le scénar j'ai presqu'envie de dire que je m'en fous, mais effectivement grosse lacune de ce côté.
J'ai revu les 2 premiers. Un Festival Dujardin.