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ROUGE - FRANCE

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ROUGE de Farid Bentoumi ***

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Avec Zira Hanrot, Sami Bouajila, Céline Sallette, Olivier Gourmet

Synopsis : Nour vient d’être embauchée comme infirmière dans l’usine chimique où travaille son père, délégué syndical et pivot de l’entreprise depuis toujours. Alors que l’usine est en plein contrôle sanitaire, une journaliste mène l’enquête sur la gestion des déchets. Les deux jeunes femmes vont peu à peu découvrir que cette usine, pilier de l’économie locale, cache bien des secrets. Entre mensonges sur les rejets polluants, dossiers médicaux trafiqués ou accidents dissimulés, Nour va devoir choisir : se taire ou trahir son père pour faire éclater la vérité. 

Si tout semble être dit dans le synopsis, ce film dossier inspiré d'un fait réel se suit avec beaucoup d'intérêt. Il y a même un vrai suspense et une tension lorsque Nour décide de devenir malgré elle une Erin Brokovich auvergnate en aidant la journaliste activiste à trouver des preuves de la pollution en cours et sur laquelle les autorités ferment les yeux. La jeune femme affirme : "je ne suis pas une lanceuse d'alerte". Et pourtant, c'est grâce à des gens comme elles qu'on peut éventuellement arrêter de s'empoisonner. Le combat n'est pas gagné.

S'indigner, se révolter puis agir, voilà ce qui anime ce film. La direction choisit l'hypocrisie ou la facilité en déplaçant les employés déjà infectés dans des secteurs non exposés aux risques. Le réalisateur ajoute le conflit intime d'un père et sa fille. Entre sauvegarder son emploi immédiatement ou être malade un peu plus tard, préserver l'emploi du père ou sa santé, il faut choisir. C'est assez déchirant. D'autant que le rôle du père, fou de sa fille, est tenu par Sami Bouajila toujours tellement intense et formidable. Et on se rend compte ici, petit détail sans grand intérêt, mais preuve à l'appui dans le film, à quel point il ressemble à Barak Obama.

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FRANCE de Bruno Dumont **

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avec Léa Seydoux, Benjamin Biolay, Blanche Gardin

Plus les jours passent (j'ai vu ce film le jour de sa sortie en salle), plus son souvenir s'estompe. Sauf un, celui du malaise qu'il a provoqué. Bon, je ne suis pas tombée dans les pommes mais c'est assez rare pour le signaler, tout au long de la projection, je n'ai jamais réussi à comprendre vraiment ce que je voyais. Entre sincérité et roublardise, je ne parviens pas à trancher. Je me suis même demandée si Bruno Dumont n'avait pas, comme lorsque Gainsbourg avait fait chanter Les sucettes à une toute jeune France Gall supposée ne pas avoir compris le sens de la chanson, trahi la confiance de Léa Seydoux qui à mes yeux interprète autre chose que ce que le réalisateur veut montrer. J'ai l'impression que le réalisateur cherche à dézinguer la télé et sans ménagement ses stars du 20 h mais que Léa Seydoux en fait une femme blessée, peu à peu consciente de sa futilité. En soi, ce n'est pas bien grave mais c'est désagréable. J'ai bien conscience de ne pas être très claire...

Bruno Dumont (qui fait partie des réalisateurs dont j'essaie de ne rater aucun film ni série) nous a certes habitués à des films inconfortables mais ici je lis ce synopsis : ""France" est à la fois le portrait d’une femme, journaliste à la télévision, d’un pays, le nôtre, et d’un système, celui des médias". Et moi j'ai surtout vu l'étude d'un impressionnant burn-out, le portrait d'une femme totalement perdue à qui le réalisateur inflige tourments et drames en cascades.

France est une poupée du PAF parée et scintillante comme un arbre de Noël lorsqu'elle est à l'écran, animatrice d'une émission de chaîne d'infos en continu. Elle est aussi grand reporter et se rend sur les zones de conflit où elle filme et met en scène diverses factions en conflit. Elle est encore une grande bourgeoise qui gagne cinq fois plus que son mari et vit dans un appartement musée avec vue sur la place des Vosges à Paris (prix moyen du m2, 20 000 €).

Contrairement à ce que j'ai lu, je n'ai pas trouvé France (le personnage) détestable. Au contraire, elle m'a fait de la peine et j'ai cru à la sincérité de son empathie quand elle se met à s'intéresser et même à voir le pauvre monde autour d'elle. Je ne crois pas que ce soit l'intention du réalisateur qui s'acharne sur elle. Peut-être a-t-il voulu en faire la Jeanne d'Arc de la télé mais je n'ai pas compris les intentions et la manière de procéder.

Blanche Gardin en larbin servile et flatteur de la star m'a profondément agacée avec son phrasé hésitant à la limite du bégaiement parfois. Elle est là pour caresser France dans le sens du poil et sortir des horreurs dans le style "je dis tout haut ce que tout le monde pense tout bas". 

Bon allez, je ne m'éternise pas. J'attends le prochain Dumont. Je dirais qu'en dehors de la prestation remarquable de Léa Seydoux, le film pique les yeux lorsqu'il se passe sur un plateau télé et transpire le manque de moyens quand il s'échappe de Paris.

Commentaires

  • Bouajila ressemble à Obama comme l'acteur de Tom Medina ressemble à Jean Dujardin...
    Rouge était sur ma liste à voir avec France, j'ai dû faire un choix, j'ai fait le mauvais.
    France de Meurs en Jeanne d'Arc ? J'ai lu cette théorie ici et là, sans vraiment comprendre l'analogie. Dumont a trop fumé du Charles Péguy.

  • Zita Hanrot le prouve dans le film. Mais tu as fait un mauvais choix.
    Tom Médina et Jean Dujardin

  • Oups mon comm a été coupé au montage. J'avais mis un smiley lol après Médina et Dujardin.

    Et pour Jeanne d'Arc, je n'ai rien lu mais je trouve qu'il sacrifie sa France sur le bûcher des vanités et je voulais la ramener en faisant un parallèle avec un film de... Dumont. Raté.

  • Bon, pour France, mon envie d'y aller est tombée en dessous de zéro ! et il y a d'autres films qui m'intéressent plus.

  • Je crois qu'on peut effectivement s'en passer.
    ça m'a fait pareil avec les Fantasmes, très envie et puis plus.

  • Je voulais voir le 1er mais il passait déjà plus beaucoup dans les cinés près de chez moi.
    L'autre, je me suis tâtée mais il est long et la critique (comme toi) est divisée, voire pour beaucoup de journalistes ciné outrée. J'ai passé même si j'aime bien la filmo étrange de Dumont !

  • Rouge est très intéressant et Sami Bouajila formidable, mais peut se "contenter" d'un passage télé.
    La critique est globalement très emballée. C'est encore un Dumont étrange mais dans le moins bon sens du terme. Un acharnement à faire pleurer son personnage vraiment malsain.

  • Sans voir le film ça parle moins.
    Mais consulte, ça ne peut jamais faire de mal :-)

  • Peut-être que j'aurais dû te relire avant de plonger en retard dans la France de Dumont. J'ai bien aimé Léa Seydoux, mais il est vrai où j'ai eu du mal à comprendre ce que Bruno voulait montrer et que du coup, j'ai eu du mal à me passionner à mi-chemin du film. Après, je ne suis pas sûr d'avoir vu d'autres films de Dumont, à part sa série sur le p'tit quinquin...
    Oui, je devrais te relire avant d'attaquer de vieux films...

  • Arrête tu vas me faire rougir.
    Je me souviens de mon malaise en comprenant, peut-être à tort, qu'il se moquait de Léa. Qu'il voulait "se payer une star".
    J'ai pratiquement tout vu de Dumont.
    La vie de Jésus fut un p..... de choc.
    Mon préféré est Ma loute.
    Et si tu as aimé le Quinquin, essaie le Coin coin. Les flics y sont... savoureux.

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