Quelques mots sur quelques films qui promettaient plus qu'ils ne m'ont donné...

LE SOMMET DES DIEUX de Patrick Imbert **

Synopsis : A Katmandou, le reporter japonais Fukamachi croit reconnaître Habu Jôji, cet alpiniste que l'on pensait disparu depuis des années. Il semble tenir entre ses mains un appareil photo qui pourrait changer l’histoire de l’alpinisme. Et si George Mallory et Andrew Irvine étaient les premiers hommes à avoir atteint le sommet de l’Everest, le 8 juin 1924 ? Seul le petit Kodak Vest Pocket avec lequel ils devaient se photographier sur le toit du monde pourrait livrer la vérité. 70 ans plus tard, pour tenter de résoudre ce mystère, Fukamachi se lance sur les traces de Habu. Il découvre un monde de passionnés assoiffés de conquêtes impossibles et décide de l’accompagner jusqu’au voyage ultime vers le sommet des dieux.

Cet animé est adapté d'un manga de 1 500 pages paraît-il de Jirô Taniguchi. Bravo donc au réalisateur d'avoir réussi à aller à l'essentiel en en tirant un film d'1 h 30 alors que les films d'animation japonais ont rarement moins de 2 h. Il délaisse les intrigues secondaires et se consacre uniquement à l'enquête : retrouver Habu et surtout voir si l'appareil photos en sa possession répond à la grande question. George Mallory et Andrew Irvine (qui ont réellement existé) ont-ils été les premiers à atteindre le sommet de l'Everest, le toit du monde ?

Le film est graphiquement superbe, les personnages sont intéressants mais il faut croire que l'alpinisme et ce dépassement de soi permanent qui pousse des hommes à risquer leur vie pour aller toujours plus haut dans des conditions inhumaines, ne me touche pas.

Devant l'enthousiasme général, je m'attendais à être emportée, transportée. Et non, toute cette neige m'a laissée de marbre tout comme l'obsession de ces conquérants de l'inutile. La mélancolie profonde de ces hommes obstinés aurait dû me toucher mais là encore, je trouve tellement absurde leur idée fixe qu'on est resté chacun dans son monde...

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LA TROISIEME GUERRE de Giovanni Aloi **(*)

Avec Anthony Bajon, Karim Leklou, Leïla Bekhti

Synopsis : Léo vient juste de terminer ses classes et pour sa première affection, il écope d'une mission Sentinelle. Avec sa patrouille, il arpente les rues de la capitale à l'affût de la moindre menace. Mais plus la frustration augmente, plus la paranoïa guette le jeune soldat.

Filmer l'attente et l'ennui pourrait être ennuyeux. Ce n'est pas le cas et ce qu'on apprend sur ces soldats qui finissent par voir le danger absolument partout est incroyable. Ils ne sont là qu'en tant qu'observateurs et doivent donner l'alerte s'ils perçoivent un danger. En aucun cas ils ne peuvent intervenir même si une personne se fait agresser. Et s'ils ont l'audace de s'immiscer dans une opération, la police les engueule sans ménagement. 

Je dois dire que je me suis déjà demandée ce que peuvent penser les soldats qui patrouillent ainsi dans les rues des grandes villes. Le film le montre assez bien. Ils sont là pour lutter contre le terrorisme mais s'ennuient copieusement et finissent par être gagnés par une forme de paranoïa que le dernier quart d'heure haletant démontre. Mais si cette scène formidablement menée et à haute teneur anxiogène est formidable, elle me semble beaucoup moins réaliste que tout ce qu'on avait vu jusque là. 

J'ai également été gênée par le fait que tous les soldats de l'unité que l'on suit me semblent assez bas de plafond même si Léo, le personnage principal a une haute idée de sa mission.

Après La prière, Au nom de la terre, Teddy, Anthony Bajon et sa tête d'éternel ado confirme le talent impressionnant qui lui permet d'entrer dans des rôles complètement différents.