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DEUX FILMS QUE J'AI VUS...

et qui m'ont échappé... Je n'y ai sans doute rien compris et parfois, j'en arrive à m'en vouloir de ne pas avoir aimé certains films.

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L'événement d'Audrey Diwann *

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Avec Anamaria Vartolomei, Kacey Mottet Klein, Luana Bajrami

France, 1963. Anne, étudiante prometteuse, tombe enceinte. Elle décide d’avorter pour rester maîtresse de son avenir. Elle s’engage seule dans une course contre la montre et ira jusqu'à braver la loi de l'époque. 

Si l'on me demande si je suis pour ou contre l'avortement (étrange question), je réponds oui à 1 000 % et je dis merci aux 343 salopes qui ont eu l'audace, le courage de dire stop. Et au passage, bravo aux hommes qui sous couvert d'humour ont proféré cette appellation phallocentrée. Je n'aurais sans doute pas eu le cran de dire à l'époque : "Je déclare que je suis l'une d'elles. Je déclare avoir avorté". (ne le répétez pas, mes enfants vivants ne le savent pas... mais heureusement ils ne lisent pas ce blog). Notre génération n'a pas eu à mener cette lutte, et si l'avortement légalisé et sous contrôle médical est loin d'être une partie de plaisir, ce que les filles ont subi avant 1971 tient de la torture physique et mentale. Comme le personnage du film, les filles de l'époque avaient le choix entre risquer leur vie pour ne pas être mère trop jeune et sans l'avoir désiré ou accepter l'enfant et renoncer à leur avenir. Se sacrifier donc, alors que le garçon avait tout loisir de disparaître ou prétendre qu'il n'était pas le "responsable".

Je n'ai pas aimé ce film. La réalisatrice a choisi de tout montrer jusqu'à l'avortement, l'évacuation de l'embryon dans les toilettes, les souffrances atroces de la jeune fille... Je ne suis pas une petite nature (j'en ai vu d'autres non ?) mais je trouve que, et je n'ai sans doute dû rien comprendre, le film joue contre son camp et contre le message qu'il veut faire passer. Je pense que le message est : l'avortement légal est une avancée pour les femmes mais aussi pour l'humanité. Je suis évidemment d'accord. Mais montrer en détails ce qui est enduré va donner du grain à moudre aux anti avortements (il y en a encore ?) qui vont s'emparer de ce qu'on voit et dire à quel point l'avortement est un meurtre !

En dehors de cela, je n'ai pas non plus été impressionnée par la performance de Anamaria Vartolomei qui déambule, livide, sans parler. On sent bien l'urgence de son combat et bien sûr, il lui était difficile de faire confiance à quiconque quand on voit par exemple l'attitude révoltante du médecin qui lui fait une prescription odieuse, mais elle ne m'a pas impressionnée.

Cela dit, la critique s'emballe alors, à vous de voir. Et un Lion d'Or à Venise, coiffant au poteau Jane Campion, Pedro Almodovar ou Paolo Sorrentino... je n'ai vraiment rien dû comprendre à ce film que j'ai trouvé froid et dépourvu d'émotion.

.........................

continuons dans la froideur avec :

AU CREPUSCULE de Sharunas Bartas *

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Avec Marius Povilas Elijas Martinenko, Arvydas Dapsys, Alina Zaliukaite

Synopsis : 1948. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans un village isolé en Lituanie, alors que la misère ne laisse place à aucune liberté, le jeune Unte et le mouvement des Partisans dans lequel il s’est engagé, doivent faire acte de résistance face à l’emprise de l’occupation soviétique (appelée les Exterminateurs). De cette lutte désespérée dépend l’avenir de tout un peuple.

J'ai déjà vu des films hermétiques mais des comme ça, c'est vraiment rare. Et bien sûr je parle alors que je n'ai pas encore vu Memoria... mais je m'y prépare...

C'est le thème du film qui m'a attirée. J'aime découvrir des événements qui n'ont pas eu les honneurs de nos livres d'histoire. Et qu'en 1948 les soviétiques dépossédaient les paysans lituaniens de leur terre m'était complètement inconnu.

Sauf que là, il faut s'accrocher au plafond car le réalisateur a retiré l'échelle. On découvre les partisans dans une forêt glacée et humide. Ils sont immobiles, silencieux, faibles, cadavériques... Certains vont trahir la cause et ne l'emporteront pas au paradis d'autres résisteront encore et encore et ne seront pas mieux lotis.

Près de la forêt réside un jeune garçon (celui de l'affiche) qui observe et va sans doute perdre un peu de son innocence à contempler en silence et à la bougie ces horreurs. Oui, ce film est silencieux. Les personnages font des phrases, mais ils mettent trois quart d'heure à en finir une. C'est lent, TRES lent, contemplatif. Mais qu'avons-nous à contempler ? La neige qui blanchoit, la terre qui craqueloit.

Et on s'ennuie ferme. Le réalisateur ne vient jamais à notre secours pour nous permettre d'entrer en empathie avec les personnages et essayer de comprendre la non action.

Par contre, à son actif je mets des images d'une grande beauté même si les couleurs sont désaturées. Mais c'est constamment l'hiver en Lituanie.

Et puis, brusquement, tout se précipite dans un dernier quart d'heure où le sang coule et la torture s'invite. J'ai sursauté. Le réalisateur a sans doute des choses à dire sur son pays et les tourments qu'il a subis mais BDM il n'a pas envie de les partager.

Commentaires

  • L'événement m'intéressait Beaucoup après pas très envie de voir particulièrement les images que la réalisatrice souhaite nous montrer....
    Dans ta chronique tu dis " les filles ont subi avant 1971". Pourquoi 71 ? La loi Veil est de septembre 75.
    Peut etre je lirais le bouquin d Annie E.

  • Je n'ai pas compris cette insistance à tout montrer. Et comme je l'entends souvent dire, ce film me semble être un téléfilm pour une soirée thema... Rien d'exceptionnel comme je le lis partout.
    Tu as raison. J'ai évoqué la date du manifeste.

  • Eh bien, moi j'ai été emballé par cet "événement". Je n'ai pas lu le livre, mais je pense que le film veut montrer la difficulté d'être une jeune femme libre à cette époque. Il faut se jouer à la fois de l'autorité des parents, de la loi, de la morale religieuse, de la jalousie des autres filles et de l'hypocrisie/l'indifférence de certains mecs (l'un d'entre eux proposant la botte à la jeune femme, lui affirmant qu'elle ne risquait désormais plus rien, puisqu'elle était déjà enceinte !).
    Et l'amour dans tout ça ?

  • Même sans être enceinte il faut ou fallait je crois faire face à tout ça quand on est une fille.
    L'amour ? De la rigolade. Pas très romantiques ou sentimentaux ces jeunes gens. Coucher est la grande affaire (c'est vrai que c'en est une mais aimer c'est pas mal non plus il me semble).

  • Aiiiimeeeeeeeeeeer, c'est c'qu'y a d'plu' bôôôôô !

  • Je n'irai pas voir "l'évènement". J'ai vécu cette époque que l'on essaie aujourd'hui de nous faire passer pour merveilleuse (ah les fameux boomers qui ont tout eu !!) et qui était en réalité très moche lorsque l'on n'était pas né dans les hautes sphères. Comme aujourd'hui quoi. Bref, j'ai connu les avortements clandestins, pas pour moi, mais entre autres une amie très proche qui n'est pas passée loin de la catastrophe totale et a été traitée moins qu'un chien lorsqu'elle s'est retrouvée à l'hôpital avec une infection carabinée. Inutile de te dire que tous ceux qui luttent encore pour que l'avortement légal disparaisse me donnent des envie de meurtre !

  • Mais oui c'était tellement mieux avant !!!
    Cela dit je préfère avoir été ado à l'époque où je l'ai été qu'aujourd'hui. J'observe ma Poupée pré ado et je trouve qu'ils en chient les petits.

    Pour l'avortement, bien que la loi Weil était passée, les clandestins existaient toujours car ce n'était pas simple d'en passer par la faculté. Ma soeur en a subi plusieurs. Elle a eu de la chance. Elle rentrait chez elle en solex.
    Moi, je suis passée par la voie légale. J'avais presque 30 ans et étais sous contraceptifs. Nous étions plusieurs alignées sur des brancards en attendant notre tour...
    Au moment de l'entretien quelques jours avant le jour J, on nous demande les raisons de notre choix et si on est vraiment sûres de ce qu'on va faire. On nous laissait encore qq jours de réflexion. Il y avait une échographie pré intervention. La charmante personne m'a dit : oh je peux vous dire le sexe, vous voulez savoir ? Et elle a ajouté : il est bien accroché ce bébé.
    No comment.
    Le reste se passait sans anesthésie. J'ai vraiment eu l'impression d'une punition. Mais on sort soulagée de ne pas mettre un enfant au monde dans de mauvaises conditions et non désiré.
    Et on s'étonne que je suis terrifiée à l'idée de fréquenter l'hôpital...
    Encore un joli conte de Noël.

  • Si on faisait un hashtag comme il y en a tant "paye ton avortement", je pense qu'il y aurait des tonnes de témoignages accablants.

  • Le # est très à la mode en effet. Mais ça émeuvrait qui ?
    Ouah il pique le verbe émouvoir conjugué :-)

  • "Emouvrait" ça passerait mieux :-) :-)

  • Ah ah ah !!! C'est moche aussi. :-)))

  • Ouais... je crois que je n'ai pas besoin de voir des images glauques pour considérer que le droit des femmes à l'avortement est absolument essentiel à préserver. Je n'ai donc pas spécialement envie d'aller voir cet "Événement" après avoir lu ta chronique. En séance de rattrapage, un jour, peut-être.

    Sur ce sujet, tout de même, un modeste témoignage "personnel". Je mets des guillemets parce qu'il ne me concerne pas, mais que je l'ai recueilli. Un médecin obstétricien avec qui je discutais un jour m'avait expliqué qu'il devait encore affronter des personnes (hommes et femmes) anti-avortement. Qu'il s'efforçait de rester calme et d'expliquer que non, ce n'est JAMAIS une pratique de confort. Un jour, face à un homme politique assez fermé sur la question, il avait tout de même tenu à aller jusqu'au bout du bout de ses efforts pour convaincre. Et il n'y était parvenu qu'en sortant quelques images de l'opération elle-même, ce qui avait eu le mérite de renverser la position réactionnaire de l'homme politique en question. Comme quoi...

    ...

    Bon !

    ...

    Je sais que tu sais mon appétit pour le cinéma international et la découverte d'éléments historiques méconnus par le biais du cinéma, mais le film lituanien ne me tente pas. Pareil : une séance de rattrapage, un jour, peut-être...

    NEXT ! :-)

  • Je n'ai pas compris l'insistance à montrer ces images insoutenables mais certains trouvent ça fort et émouvant.

    Prétendre que c'est un geste de confort est bien une impression de mec. On a juste l'impression qu'on vous arrache le ventre. Et après ça dure car ça saigne pendant des jours et des jours.

    Le film lituanien franchement c'est ABUSÉ d'être aussi hermétique.

  • Je n'ai pas vu le second.
    Pour le 1er, il m'a bouleversée. Je ne voulais pas le voir au début, parce que moi je suis actuellement dans le combat inverse. Et pourtant, j'ai pleuré de ce que les lois (des hommes) font aux femmes. J'ai vraiment ressenti l'urgence, la solitude, le désespoir, la douleur. On raconte une autre époque (pas si lointaine), et pourtant il nous rappelle que ce sont des droits fragiles.

    Pour autant je comprends en tout point ton sentiment vis à vis de ce film.

  • Le second n'est pas simple...
    Je ne comprends pas ton combat inverse ! Tu es enceinte ? J'espère que c'est une bonne nouvelle.
    Le film m'a plus agacée que touchée.

  • Non hélas, pas enceinte en dépit de tous nos efforts ;) Donc combat inverse, on l'attend avec ferveur notre petit bout !

    Pour le film je suis toujours surprise comme chaque personne peut avoir des ressentis différents. C'est aussi pour ça que j'adore cet art ^^

  • Ah ok, effectivement c'est le combat inverse. Remettez-vous à l'ouvrage :-)
    Quant aux avis, effectivement, ils sont parfois surprenants.

  • J'avais noté "l'événement" parmi les films à voir suite à sa récompense à Venise (et puis pour découvrir la mise en scène de Mlle Diwan qui travaille également avec Cedric Jimenez). Me voilà refroidi.

  • Je dois être la seule à refroidir les ardeurs sur ce film donc...

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