Il ne nous ment pas sur la marchandise. Nocturne et pluvieux cet épisode des aventures de la chauve-souris ne voit pas la lumière du jour. Bruce n'a que deux alliés au coeur de Gotham : Alfred-Gollum-Pennyworth son fidèle majordome et James Gordon le lieutenant au coeur pur de la police de New-York la ville corrompue. Le nouveau pseudo de Batman est "la vengeance" et il a fort à faire lorsqu'un mystérieux tueur sadique s'en prend aux élites de la ville. Il croise la route de Selina Kyle, alias Catwoman (Zoë Kravitz, très très bof dans le rôle de la chatounette) Oswald Cobblepot, alias le Pingouin (Colin Farrell absolument impossible à reconnaître), Carmine Falcone (John Turturo, savoureux) et Edward Nashton, alias The Riddler (Paul Dano, excellent).

La scène post générique a lieu avant le générique... ce qui vous dispense de subir le quart d'heure de générique qui se termine juste par un petit "au revoir". Et oui on se doute qu'on va revoir Batman, The Batman sous les traits très ténébreux de Robert Pattinson vraiment très bien, très élégant, très classe dans le costume de ville ou de super héros mais un tantinet désespéré. Pas la moindre once d'humour dans cet opus qui m'a laissé un goût de trop peu, ou plutôt de trop (3 heures quand même) et de pas assez. Oui, je sais, on y comprend rien mais j'ai eu l'impression de voir un gros polar à mi-chemin entre Zodiac et 7ven avec énigmes, fausses pistes, faux coupables. Pour se transformer un temps en blockbuster catastrophe lorsque The Riddler fait s'abattre une calamité sur Gotham. Cela n'est ni gênant ni véritablement déplaisant mais où est le Batman que l'on connaît ? Ici, il en est réduit à aider le lieutenant à résoudre l'enquête et à décrypter des énigmes et surtout à faire le coup de poing avec des belliqueux toujours en nombres plus importants. Et à séduire une Catwoman vraiment pas à la hauteur. Melle Kravitz manque furieusement de chien (ah ah ah) pour être une femme chatte au sex-appeal foudroyant. Et qui a choisi cette manucure années 70 ??? Hideuse.

Le point le plus positif est le choix de Robert Pattinson plus sombre et brisé que jamais. Et dès son apparition, il parvient à s'imposer jusqu'à faire oublier tous ces prédécesseurs, ce qui après Michaël Keaton et Christian Bale n'était sans doute pas évident. On ne peut sans doute pas reprocher à Matt Reeves d'avoir fait de son Batman le héros perturbé et contesté d'une ville corrompue mais son enquête n'a rien de super héroïque. Et puis la noirceur ou le désespoir des personnages ne pouvaient-ils s'exprimer aussi le jour ? Je n'en pouvais plus de ces ténèbres pluvieuses dans ce monde pourri jusqu'à l'os.

Il y a donc du contre, un scenario multi tentaculaire, une réalisation sans éclairage, la durée du film et du pour : ROBERT PATTINSON.