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ELVIS

de Baz Luhrmann ***

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Avec Austin Butler *****, Tom Hanks

La vie d'Elvis par le regard du Colonel Tom Parker son manager.

Allergique aux biopics : FUYEZ ! Pour les autres, j'avoue que j'ai un peu de difficultés à évoquer ce film dont je suis sortie profondément abattue. Très très triste.

Fan comme vous vous en doutez du King, je pensais connaître à peu près bien sa vie, son oeuvre, ses déboires, sa sinistre fin (mais le réalisateur nous épargne la consommation de beurre de cacahuète dans les dernières années). L'existence de ce Colonel Parker, pas plus colonel que Luhrmann est un réalisateur pondéré, ne m'était donc pas inconnue, mais je ne me doutais pas à quel point il avait été cette abominable crevure. En tout cas, c'est ainsi que je l'ai ressenti à la vision du film. Sans le Colonel, est-ce qu'Elvis aurait existé puisqu'il répète à qui veut l'entendre que c'est lui qui l'a créé ? Il l'a effectivement remarqué lors du Grand Ole Opry, une émission de radio hebdomadaire en direct et en public retransmise sur une radio locale de Nashville et à la télé sur une chaîne dédiée à la musique country. A l'époque, Parker produisait des artistes de cirque d'abord puis de country. Mais on a du mal à croire qu'Elvis n'aurait pas attiré l'attention d'un producteur plus bienveillant et moins fourbe, moins crapuleux. Son destin en aurait sans doute été bien différent car sous le regard de Lurhmann Elvis n'est qu'un produit. Dès sa rencontre avec le Colonel, Elvis est sous emprise. Il devient une marionnette fabriquée, faible, manipulée, influencée. C'est ce qui m'a rendue très très triste. Comme s'il n'avait jamais été heureux, jamais libre. Pourtant le Colonel l'appellera toujours "my boy" et Elvis le considèrera comme un second père qui pourtant le rendra paranoïaque (Elvis était-il réellement menacé ?), lui donnera le goût des armes et ira jusqu'à le droguer pour qu'il parvienne à monter sur scène les jours sans. Pourtant on ne peut douter qu'il y eut un attachement sincère entre les deux hommes, mais toxique. Ce qui les unit surtout, c'est l'argent qui tombe littéralement du ciel dès lors qu'Elvis monte sur scène, ouvre la bouche et se déhanche.

Sans Parker, Elvis aurait-il fait la tournée mondiale dont il rêvait de l'Europe au Japon ? Il n'aura finalement quitté les Etats-Unis qu'une fois, pour faire son service militaire en Allemagne et ramener Priscilla, présentée ici comme une sainte nitouche (actrice transparente). Parker a littéralement vendu Elvis à Las Vegas où il livrera ses performances scéniques à l'International Hotel pendant des années, comme Céline Dion. Serait-il devenu l'acteur qu'il rêvait d'être à l'image de James Dean ou Marlon Brando ? Parker le vend à Hollywood où il tournera à la chaîne des films musicaux insipides. Impossible évidemment de le savoir puisqu'Elvis has left the building. On ne peut que le supposer et bien sûr, le regretter.

Le réalisateur s'attarde sur quelques évènements marquants qui semblent avoir impressionné la star, les assassinats de Martin Luther King, John et Bob Kennedy notamment, la discrimination raciale, le puritanisme et le racisme américains. Mais aussi sur ses influences musicales religieuses, blues et gospel. Elvis assiste jusqu'à la transe aux offices mouvementés de l'église pentecôtiste de sa mère et fréquente les bars de son quartier où la musique afro-américaine l'envoûte.

Côté filming, vous l'imaginez, c'est du Baz pur jus. Clinquant, brillant, scintillant, bruyant. Lors de la première heure, incapable de donner une orientation, de décider de la façon dont il va nous raconter l'histoire, il nous bombarde d'informations et d'images et ne parvient pas à fixer une orientation, passant en flash nombreux de l'enfance à l'adolescence, d'Elvis à Parker, sans oublier les nombreux gros plans insistants sur l'entre-jambe du rocker et retardant le plus possible l'instant de nous montrer la bestiole. Split screen, musiques qui se superposent, caméra hyper mobile survolant Las Vegas et tout le Barnum auquel il nous a habitués. Fatigant. Me suis-je finalement habituée, j'ai trouvé qu'il se calmait dans la seconde heure, beaucoup plus intéressante même s'il n'a pas réussi à insuffler l'émotion qu'aurait dû provoquer l'évocation de ce destin hors normes et tragique. Je le répète, je suis sortie très triste de la séance mais pas émue.

Parlons d'Austin Butler. Je suis sans doute trop dure mais il n'a pas le sourire, le regard et la beauté d'Elvis mais il est complètement possédé par son personnage, à moins que ce ne soit lui qui le possède. On ne peut donc que le remercier de ressusciter Elvis et sa performance est étourdissante.

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Sur scène, c'est bluffant, époustouflant, il devient Elvis dans le moindre de ses gestes et de ses intonations, lorsqu'il parle et chante (parfois c'est sa véritable voix). Une révélation et une incarnation. La séquence de répétition de That's all right avant le premier concert à Las Vegas est époustouflante et il est difficile de ne pas se lever pour sauter, crier. Les longs moments de concert que je connais très bien pour les avoir vus et revus en DVD (et je vais sans doute m'y remettre), la fameuse émission de Noël où il apparaît pour la première fois tout vêtu de cuir dans une forme éblouissante et plus sexy que jamais, les concerts de Las Vegas et le célébrissime Aloha from Hawaii diffusé en mondiovision, une première et j'étais devant mon poste le 14 janvier 1974 et qui aurait été vu par près d'un milliard de téléspectateurs, l'acteur, possédé, les reproduit au geste près et c'est dans ces moments là que le film se fait vraiment enthousiasmant.

Tom Hanks livre une prestation à postiches qui ne devrait pas le mener à l'Oscar.

Commentaires

  • Malgré la présence de Tom Hanks, il me fait envie... Parce qu'il y a le King, et la musique du King... On verra, j'reviendrais ici chantonner, me déhancher...

  • Tu n'aimes pas Tom ?
    De toute façon ici tout est méconnaissable même sa voix.
    Fonce.

  • Heu... comment dire....
    Il y a bien eu Philadelphia (sur le coup, mais pas sûr que j'ai envie de le revoir), et puis la ligne verte, et puis le pont des espions... et puis je crois que c'est tout... Il a fait autre chose de notable ?

  • Ben y'a Sully, Forrest, Hanratty, Chuck Noland... mais si tu ne l'aimes pas, je pourrais te citer sa longue filmo, ça n'y changerait rien. Moi je l'adore (mais moyen en Colonel Parker).
    J'ai revu la fin de Philadelphia hier même, pour moi, ça marche toujours.

  • Nous hésitons, cette vie et carrière qui se sont terminées si tristement, et pourtant, nous aimons tellement ses chansons !

  • Si vous aimez Elvis, n'hésitez pas.

  • (Très) légère déception, trop peu de chansons (un comble) notamment, mais Austin Butler est une révélation éblouissante et Luhrmann signe une fois de plus une mise en scène flamboyante.

  • Idem. J'aurais aimé plus de chansons, moins d'effets Baz et Austin est incroyable.

  • Je suis sorti de là partagé. Les acteurs : très bien, Austin comme Tom (malgré les prothèses apparentes). La musique : plus intéressante dans la première partie. (Je ne suis pas fan d'Elvis.) La mise en scène : un peu n'importe nawak parfois, mais "ça déménage", comme disaient les jeunes à l'époque où je l'étais encore.

    Il n'y a guère d'analyse et de recul dans le film de Luhrmann. C'est dommage, parce qu'il y avait des choses à dire sur la naissance du "star-system". On est encore loin des "buzz", mais les faiseurs d'argent avaient compris que choquer peut rapporter un max de thunes, à condition de trouver un jeune talent que l'on fait monter en sauce avant de le jeter, une fois le citron pressé.

  • Ah oui si tu préfères le blues des arrière cours (j'adore aussi), la 1ère partie est meilleure.
    J'écoute peu Elvis mais sur scène quelle bête avec un super contact avec son public, c'est pourquoi les dvd de ses concerts sont un régal.
    Ici il est plutôt question de montrer Elvis comme une victime manipulée. Pas sûre qu'il ait été aussi "innocent".
    La réalisation est telle qu'on peut l'attendre de Baz, fatigante.
    Austin est extraordinaire.
    La prestation caoutchouteuse de Tom Hanks ne m'a pas enchantée.
    Je suis fan d'Elvis et ce soir je regarde la version Jonathan Rys Meyers.

  • Je ne connais pas le téléfilm avec JRM. Concernant la relation Elvis-Priscilla, je ne suis pas loin de penser à une réécriture de la réalité pour la faire coïncider avec une version plus présentable au grand public... eh, oui, j'ai trouvé les musiques de la première partie plus emballantes !

  • Et puis Priscilla a dû jouer un rôle de consultante. Je l'ai vue traîner son spleen sur les tapis rouges avec l'équipe du film.

  • De Elvis à Céline, il y aurait un lien direct qui passe par Vegas ? René Angelil serait le Colonel Parker de Céline ? Valerie Lemercier une autre Baz Luhrmann ? Piste interessante.
    Elvis, oui, mais Luhrmann, très peu pour moi. Je tenterai plutôt le vieux téléfilm de Carpenter avec Kurt Russell que je toujours pas vu et que l’on dit très recommandable.

  • C'est cela, tu fais tous les bons rapprochements.
    Mais dommage pour cet Elvis qui déménage.
    Kurt en Elvis ? Je suis allée voir, ça se tient.
    Hier j'ai essayé Elvis : une étoile est née avec Jonathan Rhys Meyers... j'ai pas tenu. L'acteur est bon mais le film, au s'cououououours !

  • Fan du king je suis un peu déçu... Le scénario est trop simpliste : pas une seconde sur la façon de travailler de Elvis, où sont les chansons ?! (très peu de titres au final), et à l'instar du très surestimé "Bohemian Rhapsody" le(s) ayant-droit s'offre un rôle d'ange (ben voyons)... Mais heureusement Luhrmann est un magicien, c'est flamboyant, ça virevolte, avec en prime une perfomance aussi extraordinaire de Austin Butler... Et donc à voir !

  • Le film aurait dû s'appeler Colonel Parker mais ça aurait sans douté eté moins vendeur. C'est sans doute pourquoi il n'y a pas de scène de "création". D'ailleurs le Colonel le dit : "ta musique j'y comprends rien, elle ne m'intéresse pas".
    Priscilla c'est comme Marie dans Bohemian (film que j'aime beaucoup) : deux anges !...
    La réalisation de Baz m'épuise un peu par moment. Cette agitation n'est pas toujours nécessaire.
    Mais pour la performance d'Austin Butler : rien à dire, c'est du génie.

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