I'M YOUR MAN
de Maria Schrader ***
Avec Maren Eggert, Dan Stevens
Dans un monde tout à fait contemporain, l'entreprise Terrareca, sise à Berlin, crée des robots à l'apparence humaine.
Alma, brillante scientifique, accepte l'offre de participer à un test qui lui permettra de financer ses recherches. Elle doit pour cela vivre pendant trois semaines avec Tom, prototype de robot humanoïde programmé pour la rendre heureuse.
Les premières rencontres entre l'intellectuelle rigide et solitaire et le robot parfait (physiquement : RIEN à jeter) au sourire un peu niais donne l'avantage à Alma qui traite Tom avec un mépris amusé et cynique. Mais quel que soit le sujet, il est impossible de piéger Tom, il a réponse absolument à tout. Au niveau scientifique et linguistique, incollable. Les choses se corsent lorsque Tom vient s'installer chez Alma. Le pauvre robot accumule les raisons de s'étonner : il fera chambre à part, Alma n'est pas fan du bain moussant avec pétales de roses et flûte de champagne, il restera seul la journée et évidemment c'est un as du ménage et du rangement. Evidemment, cela ne va pas en rester là car comme une bonne partie de l'espèce humaine, Alma a un coeur qui bat, on le lui a brisé, son travail et sa solitude ne comblent plus son existence. Les algorithmes de Tom vont peu à peu se mettre en harmonie avec les sentiments d'Alma. Mais elle intellectualise tout et a du mal à se résoudre à aimer une machine.
Le film, malgré son thème, n'a rien de fantastique (au sens cinématographique du terme) et la réalisatrice l'a ancré dans la réalité même si la vision de Berlin, de l'appartement d'Alma avec vue est très romantique. On s'interroge un peu sur notre propre attitude si... mais on ne se prend pas la tête avec des questions de morale ou de philosophie. Alma rencontrera même un autre "testeur" parfaitement satisfait de son sort et qui accomplit toutes les démarches pour entrer en possession de sa robote. Alma est trop intellectuelle pour réellement se laisser aller bien que son robot développe un petit sens de l'humour et une certaine mélancolie.
Dan Stevens est parfait (physiquement) dans le rôle de l'homme idéal, drôle quand il essaie de se mettre en colère pour satisfaire Alma, touchant quand il semble s'interroger sur sa place et son avenir. Et impressionnant par sa maîtrise de la langue allemande. Son délicieux accent britannique est parfaitement utilisé dans le scenario.
La fin n'est pas claire mais le voyage était plaisant.
Commentaires
J’ai vu ce film en Allemagne, à la télé. Un film surprenant qui se laisse bien regarder. C’est justement une scientifique qui se laisse un peu « piéger », malgré elle. Mais aurions - nous su résister à ce charmant Dan Stevens, qui a laissé loin derrière lui son personnage de Mathew dans Downton Abbey…
Un sujet qui n‘est peut-être pas si irréel que ça ?
Dan Stevens est irrésistible.
Un tel robot, je signe tout de suite sans faire de simagrées intellos.
Nous aussi !
Pour trouver du cinéma sur votre site il faut être spéléologue.
Mais merci du grand intérêt que vous portez à mon blog...
T'as vu, il y a un deuxième film avec un robot humanoïde qui sort bientôt ? Il est possible que je commence en allant voir ce film dont tu parles. En espérant qu'il sera encore disponible...
Il y a un film français qui est sorti, L'homme parfait je crois... qui ne me dit que très moyennement. D'après la BA, cela ressemble à une grosse farce à la française et le robot est beaucoup moins attirant que Dan Stevens.
Je pensais à "After Yang", en fait. Cela t'attirera peut-être davantage.
Ah oui j'ai vu des affiches mais pas encore la BA. Avec Colin. J'irais sans hésitation.
L'aspect science-fiction est à peine perceptible dans l'habillage du film, mais ce n'est pas gênant puis que les dialogues, le jeu des acteurs et la mise en scène réussissent parfaitement à créer une ambiance d'étrangeté, tantôt mélancolique, tantôt cocasse.
Ce n'est pas un grand film, mais il mérite le détour.
Oui ça change de l'ordinaire.
Et un film d'anticipation sans effets spéciaux c'est chouette.
Bon j'avoue que l'actrice qui est couverte d'éloge ne m'a pas fait forte impression.
C'est surtout la performance du comédien qui m'a marqué. Ce n'est pas qu'un beau gosse. Il a réussi à incarner l'étrangeté de manière vraisemblable. J'aime bien aussi Sandra Hüller, qui joue la personne chargée du suivi de l'expérience... un personnage qui réserve quelques surprises.
Je suis d'accord. Dan Stevens met une belle profondeur, de la mélancolie dans son personnage. Et parfois il a l'air complètement con (assis au bord de la baignoire, si sûr de son effet, c'est DRÔLE).
J'ai trouvé Marion Eggert bien fade. Et j'ai bien cru que Sandra était un robot.