EN ROUE LIBRE / IRRÉDUCTIBLE
Cela ne vous a pas échappé, à partir du dimanche 3 et jusqu'au mercredi 6 juillet le cinéma est en fête et pour l'occasion propose la place à 4 €uros.
A ceux pour qui cinéma rime avec détente, sourire, rire et un peu d'émotion, je recommande ces deux comédies françaises très différentes mais d'excellente tenue et très fréquentables.
Sinon vous avez encore bien du choix pour vous faire plaisir et faire vivre cet indispensable lieu de vie et d'émotion : la salle de cinéma.
Dans le désordre, je vous propose et vous recommande, toujours à l'affiche :
Incroyable mais vrai
Elvis
I'm your man
Les goûts et les couleurs
El buen patron
Top gun
Vus et pas encore chroniqués :
Décision to leave ****
Entre la vie et la mort ***
Je n'ai pas encore vu Decision to leave (mais j'y cours bientôt), L'Equipier, Goodnight Soldier, Entre la vie et la mort que je verrai sûrement ainsi que Buzz l'éclair qui doivent valoir le déplacement.
Je vous souhaite de choisir les films qui vous correspondent le mieux. Bonnes séances !
EN ROUE LIBRE de Didier Barcelo ***
Avec Benjamin Voisin, Marina Foïs, Emilie Arthapignet, Jean-Charles Clichet
La journée commence mal pour Louise. Dès le réveil, on voit qu'elle n'est pas au mieux de sa forme et en jetant un oeil par la fenêtre, elle aperçoit pour la troisième fois en une semaine, une contractuelle déposer un PV sur le pare-brise de sa voiture. Sommée de déplacer le véhicule, elle se retrouve brusquement incapable d'en descendre dès qu'elle se retrouve à l'arrêt. Saisie par une sévère crise de panique, Louise reste dans sa voiture et se met à rouler, tente de trouver de l'aide auprès de sa collègue infirmière qui confirme le diagnostic de la crise de panique et lui fourgue du Lexomil.
Louise continue de rouler, tombe en panne d'essence. C'est alors que Paul entre dans la voiture avec l'intention de la voler et se retrouve contraint d'emmener Louise, incapable de descendre, dans son périple jusqu'au Cap Ferret. Là, il a l'intention de tuer l'homme qu'il tient pour responsable de la mort de son frère. Le voyage va se révéler mouvementé, agrémenté de surprises et salutaire pour les deux personnages si différents, ne serait-ce que par leur âge, elle 45 ans (dans le film), lui 25. Et c'est la première bonne idée du réalisateur d'avoir ainsi évacué toute idée de romance (s'il s'était agi d'un homme de 45 et d'une fille de 25, les choses auraient sans doute été bien différentes).
Qui a déjà connu les joies déconcertantes d'une crise de panique comprendra que le mal dont est brusquement atteinte Louise est parfaitement plausible. Marina Foïs l'exprime avec beaucoup de vraisemblance. Pour le reste, il s'agit évidemment d'un prétexte pour une rencontre dans un drôle d'endroit et la confrontation de deux personnages que rien n'aurait rapproché dans d'autres circonstances.
Si vous voulez vivre un voyage de quelques jours à bord d'une Volvo 240 break jaune bien moche, sans âge mais bien pratique, je vous encourage à vous embarquer avec Paul Thelma et Louise. Ils vous réservent au cours de leur périple quelques bonnes surprises drôles, originales et parfois aussi teintées d'émotion.
Contre toute attente, Paul et Louise ont comme point commun une vie un peu cabossée qui se ressemble plus qu'il n'y paraîtrait au premier abord. Cela paraît simpliste ? Non, car le réalisateur pose un regard tendre et sensible sur eux et surtout l'alchimie entre Marina Foïs et Benjamin Voisin fait le reste. Peut-on s'attacher à quelqu'un en quelques heures, en quelques jours ? Oui, absolument. La relation quasi filiale qui s'établit peu à peu est très touchante. J'ai particulièrement été émue par ce moment où Louise demande à Paul ce qu'il aimerait faire dans la vie et qu'il lui répond : "j'aime grimper aux arbres".
Ce premier film doux, tendre et drôle nous emmène vers une belle conclusion inattendue, un peu radicale mais cohérente.
Le réalisateur n'oublie pas les passages obligés inhérents aux codes du road movie : les rencontres en chemin. Ici une auto-stopeuse électro-sensible et un psy kidnappé nous offrent deux grands moments hilarants avec Emilie Arthapignet (une révélation) et Jean-Charles Clichet.
Quant à Benjamin Voisin il continue son bonhomme de chemin de rien moins que valeur ultra sûre du cinéma français. Son charme solaire, sa radieuse présence et son grand talent lui permettent de passer avec aisance du romantique Lucien de Rubempré arriviste naïf à Paul ce petit marlou de province mal dans sa peau.
P.S. : Benjamin, si tu veux venir booster un peu ma vie, je laisse les clés sur le contact de ma Dacia Sandero Atacama, je sais que tu aimes les voitures simples. On part quand tu veux.
IRREDUCTIBLE de Jérôme Commandeur **(*)
Avec Jérôme Commandeur, Laetitia Dosch, Pascale Arbillot, Gérard Darmon, Christian Clavier, Nicole Calfan, Eva Darlan, Jean-Marie Winling, Esteban, Valérie Lermercier, Gérard Depardieu
Vincent Peltier ronronne paisiblement dans son emploi d'agent des Eaux et forêts à Limoges. il n'est pas non plus contre le recours à quelques pots de vin et autres paiements en nature. Mais une révision des effectifs visant à dégraisser le mammouth supprime son poste. Il n'entend évidemment pas se laisser faire et quitter cet emploi garanti à vie quelque soit le montant du chèque.
Devant son obstination à ne pas quitter la fonction publique et pour tenter de le décourager il est envoyé à l'autre bout du monde dans des missions de plus en plus abracadabrantes que je vous laisse découvrir, mais aussi en France dans des postes dont personne ne voudrait.
Christian Clavier est très drôle en militant cgtiste qui se bat pour l'obtention de la semaine de 18 heures et conseille Vincent à chaque fois que l'administration lui propose un chèque plus élevé. Gérard Darmon est génial en ministre visqueux qui vise le Quai d'Orsay et devient fielleux vis-à-vis de qui s'y opposerait.
Ne boudons pas ce plaisir de rire un peu. Ce film est drôle souvent et pas foncièrement méchant. La fonction publique n'en sort pas salie, juste un peu écornée par quelques clichés qui ont sans doute la vie dure. Et le grand capital sympathie, les réparties et la drôlerie de Jérôme Commandeur devant et derrière la caméra suffisent à dégourdir les zygomatiques.
Dommage qu'il s'égare un peu avec une parenthèse sentimentale qui allonge et alourdit le film. La comédie romantique, c'est un autre film Jérôme. Se concentrer sur l'obstination du personnage à s'agripper à son poste était bien suffisant.
Commentaires
Je voulais voir en roue libre cet après midi avant mon départ en vacances.. Mais la fatigue et les valises à préparer ont eu raison de ma bonne volonté. Crois pas il sera encore à l'affiche quand je rentre du soleil.
Bonnes vacances et bonnes séances Pascale.
ça dépend de combien de temps durent tes vacances.
Bonnes vacances en tout cas.
Merci, Pascale ! Bonne(s) prochaine(s) séance(s) à toi aussi !
De mon côté, je pense que je vais aller voir "Decision to leave" dimanche... et on verra si j'ai le temps pour autre chose demain. Ce n'est pas sûr, car je vais sans doute aller voir des copains au théâtre :)
Hélas on ne peut se démultiplier.
Hier soir j'ai vu un concours d'humour au théâtre, c'était chouette.
Et rien donc sur Black Phone que tu as vu mais pas chroniqué (c'est dire que tu dois pas si bien le recommander)...
En attendant ton billet, j'ai été voir également Decision to Leave... Un démarrage un peu compliqué, mais une fois dedans, c'est prenant, surprenant... Un excellent thriller à la coréenne
Oui, rien sur Black Phone. Pas mal du tout pour ce genre mais je ne chronique plus tout...
Et Decision to leave est comme tu dis prenant, surprenant... et tellement sentimental pour un Park Chan Wook.
Finalement en roue libre à fait parti de mon programme aujourd'hui... Car voyage et vacances de courte durée : vol de mon passeport à Paris samedi gare du nord à Paris. Plus de départ !! Cette rencontre entre 3 cabossés fonctionne à merveille et les différents personnages qui viennent se greffer à cette aventure nous font passer un très bon moment. Et. Oublier les déceptions....
Ah l'horreur !!! Pourtant la gare du Nord est un lieu sûr... !!!
En roue libre mérite vraiment d'être vu.
Des deux comédies, j'ai préféré "Irréductible". Jérôme Commandeur assume le côté farce et caricature des fonctionnaires. C'est plutôt bien écrit et les seconds rôles sont savoureux.
"En roue libre" emporte l'adhésion grâce à son énergie et au talent des acteurs, même si c'est bourré d'invraisemblances et parfois cousu de fil blanc. Un "road movie" à la française, ça ne se refuse pas.
Bon, moi j'ai passé un meilleur moment avec en Roue libre. J'aurais bien aimé continuer le voyage avec Paul et Louise alors que je commençais à remuer sur mon fauteuil avec Vincent.
Mais les Goûts et les couleurs comme dit Michel Leclerc...