BELFAST (Blu-Ray)
de Kenneth Branagh ***(*)
Avec Caitriona Balfe, Jamie Dornan, Jude Hill, Judi Dench, Ciaran Hinds
C'est avec le même enthousiasme que lors de sa sortie, que j'ai pu revoir ce film grâce à Cinétrafic et Universal Pictures France.
Le film est disponible en Blu-Ray, DVD depuis le 6 juillet ainsi qu'en VOD et Achat digital. Voici le site Internet de l'Editeur, ses pages Facebook et Twitter.
Durant l'été 1969 la vie de Buddy petit garçon joyeux de 9 ans bascule. Si la colère sociale est déjà présente, elle va se transformer en violence lorsque les catholiques et les protestants décident de ne plus pouvoir se supporter et encore moins vivre ensemble.
Kenneth Branagh choisit de parler du conflit fratricide de religions au travers du regard d'un enfant. Et à de rares exceptions il s'éloignera peu de la rue paisible, ensoleillée et joyeuse dans laquelle le petit garçon vit avec ses parents et son frère. Les portes sont ouvertes, les enfants jouent dans la rue sans risque. Les grands-parents aimants sont proches. La seule ombre au tableau vient du fait que le père, ce héros, obligé de travailler en Angleterre pour des raisons économiques ne revient au foyer que tous les quinze jours.
Brusquement la violence de la guerre civile fait irruption dans ce quotidien lumineux où Buddy se partage entres ses jeux, son désir d'avouer son amour à une fillette de sa classe et son attirance très prononcée pour le cinéma. Les barricades s'installent aux deux extrémités de la rue, les pavés sont enlevés, les habitants se cachent lors des échauffourées. Comment expliquer à un enfant protestant de 9 ans qu'il est devenu indésirable dans son quartier, le seul endroit qu'il a jamais connu ? Comment lui faire admettre qu'il va devoir quitter son pays, sa ville, sa rue pour se rapprocher de ce père absent qui ne peut les protéger ?
La violence n'est pas omniprésente mais elle est tapie dans l'ombre. Elle n'est pas le coeur du film même si la toile de fond est effectivement cette lutte fratricide qui déchire le pays. Et j'ai aimé cette façon, ce parti pris du réalisateur d'évoquer sa propre enfance sans en faire l'analyse mais en convoquant ses souvenirs d'enfant. Ses parents sont ses héros et ils ont les traits avantageux et idéalisés de Caitriona Belfe et Jamie Dornan (tous deux très bien, glamours dans la simplicité) qui s'aiment, dansent, s'embrassent devant les yeux éblouis de l'enfant. Il surprend, sans les comprendre vraiment leurs disputes lorsque le père propose comme seule solution de quitter Belfast et que la mère n'imagine pas quitter cette ville.
C'est grâce à cet angle particulier, la vision d'un enfant, que le film peut mêler drame et comédie car même au coeur des plus grands chagrins un enfant garde toujours une part d'insouciance. En ce sens, je trouve le film fluide et cohérent. Le beau noir et blanc laisse parfois place à la couleur lorsque Buddy, déjà très admirateur du cinéma, s'émerveille devant un écran de cinéma, de télévision ou au théâtre.
Nul doute que Buddy soit Kenneth Branagh qui comme son petit héros a dû quitter sa ville natale à l'âge de 9 ans. Il dit n'avoir jamais évoqué ce déchirement dans ses films précédents. Il le fait de façon très réussie, touchante et sincère.
La partition jazz, blues, rock a été confiée à Van Morrison autre célèbre belfastien, elle est parfaite. Judi Dench et Ciaran Hinds complètent le casting irlandais impeccable de ce beau film.
Commentaires
Bonsoir Pascale, je ne suis pas près d'oublier l'exécution en règle qu'a subi ce film au Masque et la Plume. J'avais trouvé cela scandaleux. C'est un film que j'avais aimé et j'avais trouvé les acteurs épatants. Bonne soirée.
Bonsoir dasola. Je me souviens de ton indignation.
Je ne peux plus les supporter. Ils sont tous plus antipathiques les uns que les autres mais ça continue toujours à bien faire rire Jérôme Garcin.
Un film formidable.
Bonne soirée.