WILD MEN
de Thomas Daneskov ***(*)
Avec Rasmus Bierg, Zaki Youssef, Bjorn Sundquist
Au lieu de se rendre à un séminaire, Martin au bord du burn out a décidé de vivre la vie de ses ancêtres les vikings.
C'est donc vêtu de peaux de bêtes qu'on le découvre pénétrant dans un super marché parce qu'il ne réussit pas à chasser pour subvenir à ses besoins. Dans les bois, il découvre Musa cruellement blessé au pied d'un arbre. Après avoir soigné sa blessure (scène difficilement supportable pour les petites natures) il l'accepte comme compagnon de route. Ils décident de se rendre dans un village qui exalte les vraies valeurs et la vie authentique, ce que les deux hommes semblent rechercher. La réalité sera bien surprenante car chacun est recherché : Martin par sa femme et un policier, Musa par les complices d'un casse.
Ces danois perdus au pays des vikings norvégiens ont parfois bien du mal à se faire comprendre de leur entourage. Cela provoque des situations bizarres ou embarrassantes. Le film est souvent drôle et bifurque régulièrement vers une violence certaine et n'élude pas les scènes dramatiques. On est donc bien face à un Ofni qui pourra sans doute en déconcerter certains. J'ai trouvé cela réjouissant et inédit même si le drame et la violence surgissent de façon vraiment inattendu.
Il est donc tout à la fois question de crise de la quarantaine, du ras le bol de la vie moderne ultra connectée, de la volonté illusoire de retourner aux origines des chasseurs cueilleurs persuadé que "c'était mieux avant", mais aussi d'un thriller cocasse. Les policiers sont représentés par un trio de pieds nickelés dont deux sont plus pressés de rentrer chez eux que de mener l'enquête, d'où émerge leur chef, un étonnant vieux bonhomme triste, intelligent et perspicace.
Les rares femmes présentes ici sont autoritaires ce qui laisserait supposer qu'elles sont en partie responsables de la déroute des hommes. Ok. Une absente idéalisée hante un personnage. Pour le reste c'est bien une affaire d'hommes, de Wild men qui se débattent. Le passage dans la communauté qui prône le retour à la nature est particulièrement réjouissant. La pseudo authenticité des membres de cette colonie est ridiculisée avec beaucoup d'humour. Il ne suffit pas de se vêtir de peaux de bête pour renoncer aux facilités de la vie moderne.
Je recommande cette excursion au pays des fjords parce qu'elle réserve pas mal de surprises.
Commentaires
C'est un de mes gros kifs de cet été, avec "Bullet Train" et "Everything Everywhere All at Once". Un film qui met les couilles sur la table... mais (parfois) pour les couper en rondelles.
OMG Everything etc... ça doit être parce que j'ai pas de couilles à me faire hacher que j'ai trouvé ça NUL et très laid. Un clip géant et interminable. Sauf la scène où la mère et la fille se réconcilient, grosse émotion, mais ça dure 47 secondes ! sur deux heures 19 c'est peu.
L'histoire des coucougnettes, c'était en référence à "Wild Men", qui nous propose plusieurs portraits de mecs qui se sentent émasculés (au sens figuré).
Quant à "Everything...", même s'il est imparfait, je suis content d'avoir payé une place pour voir en salle un truc aussi dingo.
Et oui les hommes sont en pleine crise dans ce film.
Dingo ? Mouais, un gros foutoir bruyant et agité. QU'ON NOUS LIBERE DU MULTIVERS.