Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

FESTIVAL EFFERVERSCENCE MÂCON 2022

ARRÊTE AVEC TES MENSONGES

d'Olivier PEYON ****

film_arreteavectesmensonges_bulle.jpg

avec Guillaume de Tonquédec, Victor Belmondo, Guilaine Londez, Julien de Saint-Jean, Jérémy Gillet

Le Festival bat son plein... elle est étrange et bien moche cette expression mais c'est la seule qui me vient en tête pour vous dire qu'entre deux balades sur les bords de la Saône et dégustation de produits locaux, entre les rencontres et les retrouvailles, les séances s'enchaînent.

OIP.jpg

Avant d'évoquer chaque film que j'ai vu, je tiens à vous parler de celui-ci. Mon premier coup de coeur de cette édition. D'autant plus fort que je ne m'attendais pas à tant d'émotions provoquées par Guillaume de Tonquédec jusque là plutôt coutumier de rôles burlesques, au cinéma en tout cas. Ce registre bien différent lui convient à merveille.

Je vous reparlerai du film en temps voulu car il vous faudra attendre fin février 2023 pour le découvrir en salle. Une "vraie" avant-première donc, en présence de son réalisateur, très bavard, très chaleureux, manifestement ravi d'être là et surpris qu'un film ne bénéficiant encore d'aucune promotion fasse salle comble. Magie des festivals qui attirent le chaland malgré un beau et doux soleil de début d'automne. Et comme le film se passe en partie dans le milieu des producteurs de Cognac, la projection était suivie d'une dégustation facultative de l'élixir charentais. Oui, la vie de festivalier n'est qu'une succession de contraintes.

Le film est l'adaptation du roman éponyme de Philippe Besson paru en 2017. Petit phénomène d'édition qui a ravi les fidèles de l'écrivain comme ceux pour qui c'était la première fois. La première fois justement qui hante, vampirise et illumine le film comme le roman pour la première fois aussi autobiographique. C'est là qu'entre Cognac, Barbézieux et Javrezac le héros Stéphane Belcourt écrivain célèbre en panne d'inspiration, revient alors qu'il n'avait pas remis les pieds dans la région depuis 30 ans. Dès son arrivée, accueilli de façon très souriante, ultra enthousiaste, méga chaleureuse par Gaëlle (Guilaine Londez, exceptionelle) qui en fait des tonnes, manifestement ravie de recevoir une gloire littéraire, il semble regretter instantanément d'avoir fait le voyage. On attend de cet enfant du pays beaucoup d'investissement lors de sa visite : lecture d'un passage de son roman, séances de signature, visite d'un chai, soirée de l'Ambassadeur, discours et j'en passe !

Mais rapidement Stéphane croise le regard d'un jeune homme qui ressemble trait pour trait à son premier amour de jeunesse. Il se trouve que Lucas est le fils de Thomas que Stéphane a tant aimé lors de son année de terminale il y a trente ans. Dès lors le film alterne les deux époques et évoque les moments cruciaux de cet amour naissant mais aussi son évolution, son paroxysme et... 

La vie d'adolescent de Stéphane n'a pas dû être simple. Avec sa blondeur, sa coupe au bol, ses lunettes et son allure pas bien virile, il écoute Goldman quand les autres s'agitent sur du Téléphone. Il ne peut qu'admirer de loin ce beau brun ténébreux entouré de filles qui finit par croiser son regard et lui donner rendez-vous. Jamais Stéphane n'aurait osé faire ce premier pas qui conduit les deux adolescents vers une étreinte surprise, brutale, rapide et sans tendresse. Car Thomas n'assume pas cette attirance qui le pousse, l'entraîne, le ramène constamment vers Thomas qui va finalement lui apprendre les gestes de délicatesse et de douceur. C'est d'une beauté !!! Et cela n'est pas sans rappeler cette autre merveille où deux garçons découvraient peu à peu le bonheur d'aimer, sa joie et sa souffrance, comme disait Jean-Paul, un autre Belmondo dans une autre époque, un autre film. Car Victor ici (petit-fils de) ne joue pas que le sosie de l'amour de jeunesse, il est aussi celui de son grand-père. C'est troublant et réjouissant de découvrir cet acteur qui a sur les épaules le poids d'un tel patrimoine génétique et se montre d'une authenticité et d'une émotion rares.

Guillaume de Tonquédec s'est quant à lui vraiment composée de façon troublante la tête et l'allure de Philippe Besson. Son attitude un peu méprisante du début, celle du parisien qui revient chez les péquenauds fait peu à peu place à plus d'ouverture d'esprit voire de reconnaissance. Car c'est bien là, dans ses racines qu'il a puisé son évolution, son parcours d'homme. C'est très beau à voir un acteur et un homme qui s'ouvrent peu à peu.

Mais ce ne sont pas ces ressemblances qui font la qualité du film. C'est la profondeur des échanges, l'émotion forte face aux révélations qui apparaissent peu à peu, la douleur, la puissance des rencontres qui marquent à jamais, qui constituent ce que l'on devient.

Ceux qui jamais n'ont connu le bonheur d'être foudroyés par l'amour auront peut-être du mal à se retrouver ici. Les autres auront le coeur battant face au spectacle de ce qui fait tant de bien quand ça fait tant de mal...

Face aux acteurs confirmés d'une grande justesse et sensibilité, deux petits jeunes renversants de beauté, d'audace et de connivence : Julien de Saint-Jean et Jérémy Gillet qui sont devenus amis depuis le tournage du film et fréquentent le Cours Florent. Hâte de les revoir.

arrÊte avec tes mensongesguillaume de tonquédec,victor belmondo,guilaine londez,julien de saint-jean,jérémy gillet,guillaume de tonquédec,jérémy gillet  d'olivier peyon,cinéma,festival efferverscence mâcon

J'aurais encore des choses à dire sur ce beau film douloureux et lumineux mais le temps me manque. J'y reviendrai sans doute quand je l'aurai revu en février.

Écrire un commentaire

Optionnel