AMSTERDAM
de David O Russel ****(*)
Avec Christian Bale, Margot Robbie, John David Washington, Robert de Niro et... voir le haut de l'affiche, ça donne le tournicoti tournicoton.
Burt, Valérie et Harold se rencontrent pendant la Grande Guerre, celle qu'on préfère mon colon.
Burt et Harold sont dans le même bataillon et, blessés ils sont soignés par Valérie l'infirmière qui récupère patiemment tous les éclats d'obus disséminés dans leurs corps pour en faire des oeuvres d'art. Faire du beau à partir de l'horreur. Après guerre Burt (Christian Bale, génialement cabotin) terriblement diminué a perdu un oeil, il est défiguré et porte un corset. Il devient médecin pour venir en aide aux gueules cassées et tripatouille les molécules pour trouver des anti-douleurs efficaces. Harold l'avocat (John David Washington, craquant) et Valérie l'artiste (Margot Robbie, le plus beau visage du cinéma actuellement) sont amoureux. Le trio va vivre des heures de bonheur fou à Amsterdam avant de revenir en Amérique, être séparés pendant de trop longues années, se retrouver et être rattrapés par la Grande Histoire car le réalisateur précise que cette histoire "est basée sur des faits historiques aussi choquants que fascinants".
Enfin, E.N.F.I.N ! un film qui m'a enthousiasmée de la première à la dernière image. L'amour, l'amitié, les costumes (les tenues, les chapeaux de Margot Robbie), les décors, les couleurs, la musique, tout, absolument tout m'a plu dans ce film dense, intense, ample. Un film avec une histoire comme "les gens aiment (en) avoir dans la vie et qu’ils aiment voir au cinéma" précise avec justesse David O Russel qui sait absolument tout ce que j'attends du cinéma. Qu'on me raconte une histoire qui, si possible et plus si affinités m'emporte dans la tourmente, la folie, les excès et la passion.
Chaque plan, chaque scène, chaque interprétation crient "Oscar" ! Et alors ? Tant mieux, tant pis, on s'en fiche. Le trio au centre de l'affaire est merveilleux, il s'aime, chante, danse, aime la vie, ne s'appesantit jamais sur les moments d'horreur qu'ils ont vécus, il avance. Et Ô bonheur, Robert De Niro n'avait pas été aussi bon depuis des décennies années ! La réalisation tourbillonnante, la reconstitution d'époque éblouissante et l'histoire certes tarabiscotée (mais on finit pas s'y retrouver) font de ces deux heures et quinze minutes un pur moment de rock-n-roll bonheur.
Tout se complique lorsque Burt et Harold sont témoins du meurtre d'une jeune femme dont le père a été également assassiné quelque temps auparavant. De témoins ils deviennent les principaux suspects et se retrouvent au coeur de l'incroyable affaire dont je ne me souviens pas avoir jamais entendu parler (merci l'EducNat') "The Business Plot, un complot de 1933 où de riches hommes d'affaires américains (dont le grand-père de George W. Bush...NDLR) ont fomenté un coup d'État pour renverser le président Franklin D. Roosevelt. Ils voulaient le remplacer par une organisation d'anciens combattants fascistes dirigée par le général Smedley Butler". Ce dernier est interprété sous un nom différent avec beaucoup de force, de conviction et de sérieux par Robert de Niro. Je parle de sérieux parce que le film a parfois de grandes envolées follement lyriques mais aussi comiques, et cela semble être une marque de fabrique du réalisateur qui a l'habitude de traiter de sujets graves en y incluant parfois du burlesque. Ses personnages sont résolument optimistes.
Vous l'avez compris (ou pas) ce film est absolument passionnant il mêle la grande et la petite histoire. Les personnages sont attachants, leurs sentiments, l'amour et l'amitié comme remparts à la mochitude du monde m'ont fait vibrer. Et la grande Histoire aborde la montée du fascisme, le racisme au sein des rangs de l'armée qui a imposé aux soldats noirs de porter des costumes français parce que les américains blancs avaient honte de combattre à leurs côtés... Encore une belle manifestation de l'âme humaine !
Tout ceci aurait pu être plombant, déprimant mais c'est joyeux et optimiste, émouvant aussi, impeccablement interprété par tous les acteurs qui s'accordent avec une jubilation communicative au rythme et à l'euphorie de leur réalisateur.
Vous pourrez lire des avis en totale opposition avec mon enthousiasme. Mais c'est cela la magie du cinéma. En ce qui me concerne, il y a de fortes chances que je retourne voir ce film jubilatoire.
Très vite je vous parlerai d'un autre film (ukrainien) saisissant qui m'a presqu'autant emballée, Le serment de Pamfir avec un acteur à tomber !
Commentaires
Ma plus grosse envie du moment. Je reviendrai te lire plus tard...
J'ai ADORÉ.
Ton euphorie est très communicative ! Abus de cannabis à Amsterdam ?
Ceci dit, je pense que c'est le film qu'il me faut en ce moment visiblement, pour me faire oublier mes ennuis de santé.
Oh mais que se passe-t-il ? :-(
L'optimisme de ces fracassés est communicatif je trouve.
Rien que ça ?!
Comme qui dirait un prince, cannabis ? ou tu as vidé ta cave de ses riesling pour être aussi euphorique...
Je ne sais plus du tout de quoi j'avais abusé, c'est dire si j'ai abusé !
Je l'ai sur ma liste mais il sort tant de films en ce moment que je n'y suis pas encore allée. Ton enthousiasme me donne envie de lui donner sa chance, surtout vu le casting 5 étoiles !
Je l'ai déjà revu et encore plus aimé... il m'a bouleversée ce film.
Mais apparemment il ne plait guère... des gens sont sortis de la salle quand j'y étais.
J'espère que tu l'aimeras autant que moi.
J'ai beaucoup aimé, néanmoins, on râte le grand film de peu notamment et surtout à cause d'un rythme un peu monocorde, ça manque un peu de panache au vu du sujet. Mais un très bon moment.
Je l'ai trouvé ample et plein de panache au contraire. Et l'amitié des trois personnages me hante encore ainsi que la belle performance de Robert de Niro. Un Grand film.
Je suis (presque) aussi emballé que toi. (J'ai moins goûté les parties chantées.) Les acteurs semblent avoir pris beaucoup de plaisir à jouer cette comédie historico-dramatique qui parle du bonheur, de la dureté de la vie, des inégalités de richesse, de racisme, de création artistique... On pourrait parler de film total. Cela m'a fait plaisir de revoir un De Niro percutant... non, mais, sérieux, quelle galerie d'acteurs ! Enorme ! Concernant la sublime Margot Robbie, tu as négligé d'évoquer une robe aussi moulante que troublante, dont je me demande encore comment elle peut tenir sur son corps...
Tu n'as pas idée du plaisir que tu me fais non seulement de l'avoir vu mais de l'avoir aimé.
Ce film a hélas déjà disparu des écrans. J'ai hâte de me jeter sur le Blu Ray.
Evoquer tout ce dont tu parles avec autant de joie, d'optimisme, de bonheur, c'est fort. Sans parler de la maladie épouvantable de Robbie, c'est merveilleux et ça fait un bien fou. On sort du film joyeux, heureux.
J'écoute toujours Time de Giveon : une splendeur.
Etrangement, je ne me souviens plus de la robe de Margot. A quel moment ? Mais même en pantalon avec son grand chapeau noir. Elle est sublime.
Et Robert !! Enfin un rôle à sa mesure.