STELLA EST AMOUREUSE
de Sylvie Verheyde *
Avec Flavie Delangle, Marina Foïs Benjamin Biolay, Louise Malek, Dixon
1985, Stella passe son premier été sans ses parents avec ses BFF (best friends forever) en Italie.
Pour la première fois aussi, elle a un petit ami. Il est italien, il ne parle pas français, elle ne parle pas italien. Mais ça ne fait rien, ça tombe même plutôt bien, Stella n'est pas causante. Stella fait la gueule, tout le temps ou presque. La caricature de l'ado qui en veut au monde entier.
Au retour de vacances c'est l'entrée en terminale avec le bac à la fin de l'année scolaire et l'avenir incertain dont on doit pourtant décider à 17 ans. Et Stella ne laissera personne prétendre que c'est le plus bel âge de la vie. A la maison rien ne va plus. Sa mère tient un bistrot parisien mais le père s'en va "avec une connasse" et la laisse dépressive et endettée. Obligées de vendre, Stella et sa mère se retrouvent dans un appartement minuscule, vite envahi par l'amant qui se montre un peu trop entreprenant avec Stella. Alors Stella, pas très concernée par l'examen de fin d'année, sort au moins trois nuits par semaine aux Bains Douches, la boîte de nuit parisienne mythique des années 80 qui voyait défiler les stars du show-biz de l'époque. D'ado boudeuse, parfois hargneuse, elle se transforme en femme fatale, rouge vif sur les lèvres et clope au bec. C'est là qu'elle croise la route et le regard de Dixon, la star du moment qui attire tous les regards.
Evidemment, une fois de plus le mot émancipation est sur toutes les lèvres et dans toutes les critiques qui trouvent ce film particulièrement réussi et réaliste. Pour ma part je m'y suis beaucoup ennuyée et je n'ai pas trouvé le personnage de Stella attachant et intéressant le moins du monde. Pourtant, c'est rien de dire que j'avais adoré la première partie de la vie de Stella dans le film de Sylvie Verheyde, il y a quatorze ans déjà. C'est donc avec beaucoup d'impatience que j'avais envie de la retrouver et voir comment elle s'en sortait.
Stella a choisi de tout miser son rite initiatique sur l'exultation du corps dans cette boîte où danser sans joie semble la norme. Sauf que dans le 1er Stella (l'enfance donc) on ressentait bien la honte éprouvée par la petite fille de faire partie d'un milieu social défavorisé alors que pourtant elle était entrée dans une école du XVIème. Elle s'en sortait en lisant les classiques de la littérature française. Ici, la petite semble avoir perdu tout intérêt pour tout. Elle est indifférente à tout, imperturbable et ce parti pris de distance et d'absence à tout finit par ressembler à une posture. On a l'impression que le cerveau de Stella est vide même si ses apartés en voix off nous assurent qu'elle lit beaucoup. A l'écran, on voit une fille amorphe, qui ne parle pas et qui vraiment n'attire ni la sympathie, ni la compassion.
Elle prétend tomber amoureuse mais là encore c'est la distance et la fuite qui triomphent. Le jeune André (interprété par Dixon) fascine par sa façon de danser et la caméra de la réalisatrice ne filme que son visage. On ne peut donc admirer ses exploits. Plutôt créatif lorsqu'il est chez lui et invite Stella, elle se contente d'être dans un coin, muette, ni admirative, ni intéressée.
Le film m'a paru interminable. Les 48 scènes de boîte de nuit finissent par être pénibles et le mystère Stella m'a semblé être une coquille vide.
Grosse déception.
Commentaires
Bof bof .. c'est bien de nous déblayer le terrain :-))
Je n'y suis pas allée par sacrifice, j'avais tellement aimé le 1er Stella... mais ta formule m'a bien fait rire.
Je suis à peu près certaine que les 12 000 scènes de boîte de nuit (au bout de 3 j'avais compris) mettraient tes nerfs à rude épreuve. Tu n'as pas besoin de ça. Mise sur Les bonnes étoiles pour ton retour.