LE TOURBILLON DE LA VIE
d'Olivier Treiner **
Avec Lou de Lâage, Raphaël Personnaz, Isabelle Carré, Grégory Gadebois, Esther Garrel
Julia a toujours été sage et assuré les 5 heures de piano quotidiennes imposées par son père pour devenir une virtuose.
Aujourd'hui, elle a 17 ans et elle décide de se rendre à Berlin avec sa meilleure amie sans prévenir ses parents. Le mur de la honte est en train de tomber, et elle veut assister à l'évènement mais surtout commettre sa première bêtise. Deux cas de figure : l'un où Julia s'aperçoit qu'elle n'a pas son passeport et rate le bus, l'autre où elle ramasse son passeport avant de partir et se retrouve réellement devant le mur. A partir de ces deux situations le réalisateur imagine ce que serait, ce qu'aurait pu être la vie de Julia.
Quelques années plus tard, Julia dans une librairie laisse tomber un livre, Paul le ramasse, il pleut des cordes et comme ils sont beaux comme deux astres, ils vont boire un verre. Dans l'autre situation, Julia ramasse son livre elle-même et chacun reprend sa route sans se regarder. Encore plus tard, Julia et Paul sont sur un scooter. Dans un cas l'accident a lieu, dans l'autre pas. Difficile de devenir virtuose du clavier avec une main brisée.
A partir de tous ces postulats, le réalisateur dont c'est le premier film, imagine plusieurs scenarii possibles de la vie de Julia. Elle tombe amoureuse de Berlin et y reste, elle rate le concours Clara Schumann et devient le larbin d'une pianiste célèbre, elle obtient le concours et fait une brillante carrière de soliste. Mais elle se marie avec Paul, a des enfants qui sont un frein pour sa carrière. Son mari la trompe, sa meilleure amie aussi. Elle retrouve un copain de lycée, croise la route d'un toubib. Elle se brouille avec son père, veille sur sa mère, dirige une chorale, fait une dépression... N'en jetez plus, la cour est pleine.
Oui, le titre est tout à fait réaliste, c'est un véritable tourbillon auquel on assiste et il donne parfois le tournis. On se prend au jeu. Au début. Tout est tellement différent en fonction des hasards et des coïncidences, des coups de bol et des risques, des circonstances et des opportunités et peut-être même des choix. Mais à force de multiplier les contextes, les évènements, on se perd un peu dans la profusion de situations et je reconnais que parfois je ne savais plus trop à quelle Julia j'avais affaire. De ce fait, les 4 ou 5 Julia que l'on suit ne sont pas vraiment étudiées en profondeur et l'émotion affleure rarement malgré un grand nombre de drames qui surviennent.
Au bout d'une heure et demi je me suis surprise à penser : "il serait peut-être temps de conclure là maintenant". Mais non, il restait une demi-heure et le film n'en finit plus de ne pas finir.
J'ai quand même été bluffée par l'interprétation excellente de Lou de Lâage, à la tête d'au moins 8 personnages, de 17 à 90 ans, elle assure.
Commentaires
Oui ça donne le tournis, le concept narratif est un peu lourd mais effectivement on se laisse prendre au jeu. Lou de Laâge parfaite même si pendant près de 4 décennies son personnage ne semble pas vieillir.
C'est vrai qu'entre 30 et 80 elle a juste quelques cernes.