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GODLAND

de Hlynur Palmason ***

GODLAND de Hlynur Palmason, cinéma,

avec Eliott Crosset Hove, Ingvar Eggert Sigurôsson, Victoria Carmen Sonne

Lucas, jeune prêtre danois est envoyé dans un village d'Islande à la fin du XIXème siècle pour y construire une église et photographier la région et ses habitants.

Le voyage est éprouvant car en plus de l'extrême rudesse du climat (rarement plus de 10° même en plein été, j'ai regardé) le matériel photographique est lourd et encombrant. L'Islande est encore sous la domination du Danemark. Lucas ne parle pas islandais et fera peu d'efforts pour apprendre la langue d'ailleurs.

Dès la première image, le format carré aux bords arrondis m'a plu. C'est le format des photographies de l'époque qui a inspiré ce cadre. Le réalisateur s'en explique : "Je testais différents formats et j’ai réalisé que le vieux format académique m’allait très bien – j’avais eu quelques problèmes avec le format plus large sur certains de mes travaux précédents. Tout est devenu facile et amusant, avec ce nouveau rapport de cadre. [...] Je crois aussi que le cadre noir entourant l’image crée une rupture plus dure à chaque fois qu’on passe d’une image à l’autre, ce qui donne un certain caractère au montage. L’encadrement noir adoucit par ailleurs l’image et lui donne cette belle forme féminine dans ses contours."

Mouais, plus simplement, je dirais que c'est très beau et que la beauté des paysages intégrés dans ce format atteint une forme de pureté.

Le cinéma de Monsieur Palmason n'est pas facile d'accès. J'avais déjà été bousculée par son Winter brothers tout aussi austère mais cette fois les personnages ont un peu plus d'épaisseur et une véritable histoire à raconter. Même s'il m'a été absolument impossible de m'attacher un seul instant au personnage antipathique du prêtre. De plus, l'interprétation souvent hallucinée de l'acteur ne m'a pas aidée à entrer en empathie. Avec son absence de bouche (il aurait dû garder la barbe), ses yeux la plupart du temps écarquillés, on ne peut pas dire qu'il soit très expressif. Autour de lui gravite Ragnar qui l'accompagne dans son voyage et fascine par ses rituels matinaux, torse nu, les pieds dans la mousse molle. Et plus tard la petite Ida, la seule qui m'a semblé avoir un coeur et des sentiments en bon état de fonctionnement. Elle parvient même à procurer quelques instants de fantaisie au film avec une séance photo qu'elle rend incontrôlable et drôle. Elle sera vite remise à sa place par le raide Lucas qui n'a pas intégré la notion de fantaisie dans son vocabulaire et son comportement. Elle lui arrache néanmoins un vague sourire.

Le voyage pour arriver à destination est une épreuve de chaque instant. En nous plaçant au coeur des paysages à la fois désolés et fascinants, le réalisateur nous impose presque l'immersion. On ressent le froid et l'humidité. Les personnages ont quasiment tout le temps les pieds dans l'eau. Lucas finira le voyage affaibli, exsangue, hagard. Son intégration dans ce pays étranger ne sera pas facile car les paysages ne sont pas les seuls éléments hostiles. Ajouter à cela que Lucas ne prétend pas apprendre une langue qui possède 29 termes différents pour décrire un temps pluvieux. Et il pleut beaucoup en Islande. Pourtant les jeunes filles seront émoustillées par l'arrivée de cet inconnu (j'aurais aimé écrire bel inconnu, mais non, vraiment, n'insistez pas, ce n'est pas possible). On se demande pourquoi la vision de ce garçon les met dans cet état. Il est aussi moche que peu enclin aux épanchements. Mais la chair est faible et les divertissements rares en ces contrées.

Et au milieu de cette terre désolée et splendide, parfois une éruption volcanique survient. La scène est sublime où la lave semble avaler la terre et renvoie l'homme à sa petitesse ridicule.

Le film est esthétiquement somptueux mais dénué de toute émotion et le réalisateur rappelle une fois encore que même dans ces terres isolées la folie des hommes a pris racine. Ce monde est désespérant.

Le titre original est un double titre : Vanskabte Land - Volaða Land, qui veut dire en danois et en islandais «terre misérable». 

Commentaires

  • Vu aujourd'hui même, tout à fait d'accord avec toi, d'une beauté envoûtante absolue, adoré ce format photo cohérent, mais le drame n'est pas très compréhensif et l'émotion n'est finalement apporté que par le visuel sublime. Néanmoins, le visuel a son importance, ça reste un très beau voyage...

  • Oui, le voyage ne vaut pas pour les personnages.
    Quoique Ragnar et Ida m'ont beaucoup plu.
    Mon moment préféré : l'éruption volcanique.

  • Tu m'as complètement passé l'envie d'aller le voir .. les belles images d'accord, mais les films sans émotion, j'en veux plus. Remarque, vu que je suis encore à l'état de légume, je ne vais pas encore retourner au cinéma cette semaine, j'ai le temps de voir venir.

  • Franchement évite... Moi aussi j'aime bien les belles images mais pour un film il me faut une histoire, des acteurs et DE L'ÉMOTION. Ici, crois moi, yen a pas et l'acteur, je le trouve repoussant et pas bon.
    Décidément ce virus est résistant !

  • Rebonjour Pascale, pas beaucoup d'émotion mais rien que pour l'éruption volcanique, le film vaut la peine d'être vu. Bonne fin d'après-midi.

  • Bonsoir dasola,
    absolument aucune émotion.
    L'éruption volcanique est mon moment préféré.

  • Film au contraire plein d emotion : l ´Homme face à une nature magnifique, indomptable, à laquelle il est confronté
    Affrontements, doutes spirituels, difficile condition humaine… et images d une beauté rare Que faut-il de plus pour éprouver de l émotion ??

  • Film au contraire plein d emotion : l ´Homme face à une nature magnifique, indomptable, à laquelle il est confronté
    Affrontements, doutes spirituels, difficile condition humaine… et images d une beauté rare Que faut-il de plus pour éprouver de l émotion ??

  • Film au contraire plein d emotion : l ´Homme face à une nature magnifique, indomptable, à laquelle il est confronté
    Affrontements, doutes spirituels, difficile condition humaine… et images d une beauté rare Que faut-il de plus pour éprouver de l émotion ??

  • Film au contraire plein d emotion : l ´Homme face à une nature magnifique, indomptable, à laquelle il est confronté
    Affrontements, doutes spirituels, difficile condition humaine… et images d une beauté rare Que faut-il de plus pour éprouver de l émotion ??

  • Peut-être une incarnation un peu plus inspirée de la part de l'acteur.

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