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L'IMMENSITA

d'Emmanuele Crialese ***

L'Immensita

Avec Penelope Cruz, Vincente Amato, Luana Giulani

Je ne pourrai pas (comme pour le film précédant) me plaindre que le film manque de lumière et de couleurs. Il fait très beau en Italie, à Rome dans les années 70, même période que pour Radio Metronom.

Clara et Felice ne s'aiment plus, il la trompe beaucoup et elle se réfugie auprès de ses trois enfants avec qui elle entretient une relation très complice. Et il me semble difficile d'expliquer vraiment ce qui manque à ce joli film pour être un beau voire un grand film. Pourtant le réalisateur assure que cette histoire est en gestation depuis une décennie. Il doit donc y avoir une part autobiographique.

C'est l'époque où un couple qui ne se supporte plus ne divorce pas même si la femme évoque doucement la possibilité d'une séparation, où le père affiche son autorité sur toutes les femmes (épouse, maîtresse(s) et même sa propre mère) et ses enfants, et un peu de violence envers une épouse ne défroisse pas son costume impeccable. L'éducation des enfants est exclusivement confiée à la mère qui essuie toutes les critiques et remarques possibles de la part du père car forcément, elle s'y prend mal. Tout cela est parfaitement rendu sans besoin de grandes démonstrations.

Les enfants quant à eux manquent de repères et de sécurité entre une mère fantasque, désappointée et un père toxique et parfois violent. Chacun a sa petite particularité : un garçon obèse, une petite qui n'aime pas manger et surtout l'ado Adriana rêveuse qui se fait appeler Andrea car elle trouve qu'elle n'est pas née dans le bon corps. Ces sujets ne sont pas traités et je trouve cela assez pertinent car à l'époque on ne s'embarrassait pas de psychologie. Les enfants grandissaient quoiqu'il arrive et se débrouillaient plus tard avec les dommages collatéraux.

Mais il manque à ce film, le petit truc inexplicable qui ferait que...

A son crédit, il y a la petite Luana Giulani avec son beau visage androgyne et buté elle incarne parfaitement les troubles de sa recherche d'identité. Et Penelope Cruz. Merveilleuse, éblouissante, étourdissante, elle est la mère ultime, aimante et compréhensive qui prend toutes les particularités de ses enfants pour les bienfaits de leur imagination. Et elle fait le maximum pour leur offrir une vie de rêve. Mettre la table devient une comédie musicale au son de Rumore de Raffaella Carra, traverser la foule en courant pieds nus et en hurlant juste comme ça, pour rien. Jamais elle n'a frappé ses enfants contrairement à ses belles soeurs et Adri lui réclamera pourtant une gifle car à un moment les enfants veulent une mère comme les autres. Ils ne connaissent pas leur chance. Adri lui reprochera même d'être trop belle, quand des lourdauds la dragueront en pleine rue. Qu'elle cesse d'être aussi belle ! Mais c'est Penelope Cruz et elle est sublime. Et quelle actrice !!!

Emmanuele Crialese écarte les thèmes de la dépression et du racisme en les effleurant du bout de la caméra. Trop de thèmes peut-être pour un seul film. Je ne sais pas.

En tout cas il réussit plusieurs scènes musicales enthousiasmantes qui mettent le sourire aux lèvres et des fourmis dans les pieds dans lesquelles Penelope Cruz et Luana sont exceptionnelles et reprennent les interprétations et chorégraphies des chansons originales dont l'extraordinaire Prisencolinensinainciusol d'Adriano Celentano. Rien que pour ces scènes et Penelope Cruz, sublime, magique le film vaudrait qu'on se déplace.

De ce réalisateur j'avais vu Respiro, Terraferma et été fort impressionnée par le boudé et sous-estimé Golden Door.

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Commentaires

  • On passe un bon moment mais il ne sera pas inoubliable
    Pourtant Pénélope elle est Whaou :-) rien que pour elle
    Le film vaut le coup
    Comme toi je trouve que le film traite trop de choses à la fois mais elles ont le mérite d’être abordées
    Le couple , l’enfant qui se sent différent , les rapports dans une fratrie , la maternité ici puissante , le poids de la famille etc etc
    Je dirais Il est difficile de le raconter Il faut le voir

  • Mais oui Penelope vaut largement le détour ainsi que la petite Luana.
    J'ai trouvé la maternité plutôt impuissante et à côté de la plaque.
    Les thèmes sont survolés parce qu'il y en a trop mais cela fait réfléchir quand même.

  • L’immensità : Totalement autobiographique ! Emanuele Crialese a fait son coming-out à l’occasion de la Mostra. Loin de tout militantisme trans, c’est un film sur les souvenirs d’enfance souvent douloureux dans une famille « à problèmes » sur fond de chansons italiennes des années 60-70. Pénélope Cruz et Luana Giuliani dominent la distribution.

  • Je ne sous entendais pas que le film devait être militant mais tous les "problèmes" de cette famille qui ne fonctionne plus sont à peine effleurés notamment la dépression de la mère. Mais c'est vrai qu'à l'époque tout ce qui concerne le genre, le divorce, la maladie mentale... devaient être tus.
    J'ai en effet découvert le coming-out trans d'Emmanuele Crialese. Andrea/Adri c'est donc lui :)

  • J'ai quand même envie de voir "l'immensita" pour Pénélope Cruz. Par contre le deuxième, bof, bof. Je te confirme qu'il fait beau en Roumanie. J'y suis allée pendant le règne de Ceaușescu, en partie au bord de la mer où je longeais quelque temps une propriété privée lui appartenant (barbelés et militaires armés au programme). Le temps était radieux, le ciel d'un bleu parfait.

  • Penelope est vraiment exceptionnelle dans ce film.
    Quant à la Roumanie, merci de préciser que parfois les roumains voient la lumière du jour.
    Je suis inculte aussi en Géographie. La mer en Roumanie ?? J'étais surprise, je suis allée googlemapiser la chose. Et oui, la mer est noire !

  • Un peu déçu, car j'ai adoré le film jusqu'à cette fin aussi abrupte qu'incompréhensive. aucune conclusion, aucune réponse, notamment sur la question autour du genre/identité de l'ado qui est finalement occultée dès la seconde partie... Mais effectivement les séquences musicales sont très réussies et Penelope Cruz trouve là un de ses meilleurs rôles. 8 film 2023 vus à ce jour, ça reste le meilleur film

  • Oui la fin est brutale.
    J'en suis à 12, y compris Babylon. Le meilleur pour l'instant avec quelques réserves.

  • Idem, et oui Babylon en n°1 à ce jour mais sera vite détrôné car trop de réserves effectivement

  • C'est évident que Babylon sera détrôné à cause de sa longueur, ses scènes qui tournent au n'importe quoi et le manque d'évolution du personnage de Margot. Dommage.

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