SICK OF MYSELF - GHOST THERAPY
SICK OF MYSELF de Kristoffer Borgli ***
1er Film en compétition - Norvégien
(sortie 12 avril 2023)
Avec Kristine Kujath Thorp, Eirik Sæther, Fanny Vaager
Signe et Thomas forment un couple mal assorti et antipathique. Alors que Thomas commence à se faire une petite gloire dans le milieu artistique, Signe ne supporte pas la consécration de son compagnon qui ne parle plus que de lui, de ses expositions. Elle décide donc de tenter d'attirer l'attention sur elle par tous les moyens. Absolument n'importe quels moyens. Celui qu'elle choisit en particulier est pour le moins déroutant voire dangereux. Je n'en dis rien..
Nous sommes donc face à deux narcisses des temps modernes qui ne parviennent à exister que par le fameux "regard des autres". Les réseaux sociaux ont sans doute beaucoup aidé à pousser très loin le curseur de cet exhibitionnisme poisseux et envahissant.
Je pense que le Ruben Östlund de The square pour la satire du milieu artistique et de l'art contemporain (Thomas pour faire vite, empile des chaises...) ou le Cronenberg de Crash ou eXistenZ pour l'amour des corps martyrisés ne renieraient pas ce film. Il n'est donc pas à mettre devant tous les yeux car la transformation physique de Signe est parfois éprouvante. Sans parler de la violence des rapports, qu'ils soient "amoureux" (le mot est bien grand pour parler de ce qui unit ce couple), amicaux ou sociaux. Le réalisateur s'en prend aussi au couple, à la famille, aux amis, aux media, à la pub, au voyeurisme... rien ni personne ne trouve grâce à ses yeux. C'est à la fois excessif et réjouissant car le film parvient à être drôle par moments (et remplit le cahier des charges du quota de vomi).
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GHOST THERAPY de Clay Tatum ***
1er Film HORS compétition - Etats-Unis
(sortie 1er février 2023)
avec Clay Tatum et Whitmer Thomas
Clay est photographe à Los Angeles mais surtout animé par une paresse XXL. Sa très compréhensive épouse aimerait qu'il profite de ses quelques jours d'absence pour reprendre l'appareil et envisager une nouvelle exposition. Chevauchant son skate board, il arpente les rues de la ville et prend des clichés, les plus insolites possibles. Jusqu'à ce qu'un étrange personnage s'immisce pile à l'endroit qu'il veut immortaliser. En s'approchant de l'homme pour lui demander de dégager la vue, il reconnaît Whit un ancien pote de lycée qu'il n'a jamais revu. Rapidement Clay découvre qu'il est le seul à le voir, et pour cause, Whit est mort et il est devenu fantôme. Ravi d'avoir enfin de la compagnie, Whit s'incruste dans la vie de Clay qui va dans un premier temps l'accepter voire l'utiliser (c'est très pratique d'être invisible pour tricher et gagner au poker par exemple).
Avec trois dollars et deux bouts de ficelles l'acteur et aussi réalisateur bricole un film et une histoire délicieusement attachants avec deux personnages parfois involontairement drôles mais aussi touchants parce que solitaires, incompris et différents.
Les liens d'amitié qui se forgent peu à peu, la loufoquerie cèdent peu à peu la place alors qu'on ne s'y attend pas à beaucoup de cruauté.
Une curiosité à voir.