Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

NOÉMIE DIT OUI - TENGO SUENOS ELECTRICOS

3381906.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpgnoemie dit oui de geneviève albert,cinéma,tengo suenos electricos de valentina maurel

 

NOEMIE DIT OUI de Geneviève Albert ***(*)

3381906.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

1er film en compétition - Québec

Sortie le 26 avril 2023

avec Kelly Depeault, James-Edward Métayer, Emi Chicoine, Maxime Gibeault, Myriam Debonville, Joanie Martel

Noémie a 15 ans et vit dans un foyer depuis plusieurs années. Sa mère, complètement paumée et qui semble à peine plus âgée qu'elle est incapable de s'en occuper. Lors d'une nouvelle comparution devant le juge, la mère refuse une fois de plus de reprendre Noémie chez elle. Désespérée, la jeune fille fait une fugue et rejoint son amie Léa qui s'est elle-même échappée du centre quelque temps plus tôt. Elle lui fait rencontrer sa bande en apparence très accueillante. Mais cet accueil a un prix...

Noémie est immédiatement repérée par Zach, le plus beau garçon de la bande, celui que toutes les filles s'arrachent. Les deux jeunes gens tombent amoureux et rapidement Zach propose à Noémie de devenir escort girl lors de l'annuel week-end du Grand Prix de Formule 1 de Montréal. Ce ne sera que pour un week-end et promis, après, ils partiront ensemble, loin. Très séducteur et manipulateur, Zach n'insiste pas trop même s'il la laisse entre les mains d'un de ses amis avec pour mission de bien s'occuper de lui... D'abord révulsée, Noémie refuse puis, encouragée par Léa qui semble très enthousiaste et pas traumatisée par ce qu'elle fait depuis des mois et aussi tentée par l'appât du gain et de l'argent facile (8 à 9 000 dollars sur le week-end), elle accepte.

Le sujet est on ne peut plus sordide. Il s'agit bel et bien de prostitution des adolescentes organisée par de jeunes garçons proxénètes. La réalisatrice est particulièrement bouleversée par ce phénomène qui touche les jeunes filles dès 15 ans et notamment lors de ce fameux week-end de grand prix automobile où certains hommes se défoulent aussi bien autour du circuit que dans des hôtels avec de très jeunes filles moyennant un tarif négocié sur internet par les garçons en fonction des exigences des clients. Autant le dire clairement : c'est à vomir d'horreur pour les filles et de honte pour ces mecs dégueulasses, inconscients.

C'est éprouvant mais la réalisatrice a manifestement fait deux choix. Celui de filmer ce week-end interminable sur la longueur, pour ne pas éluder l'horreur de la situation, de faire apparaître sur l'écran les chiffres ahurissants qui peu à peu augmentent et représentent le nombre de types qui défilent dans la chambre d'hôtel, mais aussi de rester à une distance qui rend la mise en scène d'une qualité impressionnante, sans érotisation extrême et voyante (ou voyeuriste) du personnage principal. On ne voit jamais Noémie totalement nue par exemple. Les hommes dont certains répugnants, avinés, brutaux, si.

Pour interpréter le rôle de cette victime prétendument consentante d'un commerce abject, Kelly Depeault (déjà exceptionnelle dans La déesse des mouches à feu) est époustouflante dans ce nouveau rôle éprouvant. Espérons quand même que pour le prochain film elle se sorte de ces personnages d'ados torturées dans tous les sens du terme.

Ce film m'a une nouvelle fois évoqué cette réplique de Fort Saganne d'Alain Corneau. Alors qu'au milieu du désert en 1911 le Capitaine Saganne est chargé de combattre des révoltes en plein Sahara, on lui propose, pour tromper l'ennui, de partager la couche d'une petite indigène. Je n'ai jamais oublié sa réponse :

"Je ne suis pas venu ici pour passer mes nerfs sur des petites filles"...

..........................................

TENGO SUENOS ELECTRICOS de Valentina Maurel **

noemie dit oui de geneviève albert,cinéma,tengo suenos electricos de valentina maurel

1er film en compétition - Costa Rica

Sortie le 8 mars 2023

avec Daniela Marín Navarro, Reinaldo Amien Gutiérrez, Vivian Rodríguez, José Pablo Segreda Johanning

Eva 16 ans vit mal le divorce de ses parents. Elle est avec sa mère complètement dépassée par l'adolescente et très préoccupée par la décoration et les travaux de leur nouvel appartement et sa petite soeur qu'elle martyrise pas mal. Le chat quant à lui pisse partout. Eva aimerait vivre avec son père qui ne semble pas très optimiste à l'idée d'accueillir la jeune fille. Plutôt soucieux de "refaire sa vie". Une de ses tentatives sera d'ailleurs bien ridiculisée.

Eva propose beaucoup d'appartements à son père via Internet, en visite avec lui et alors qu'il squatte le logement d'un ami en attendant mieux, Eva le rejoint parfois. Leurs relations sont teintées de complicité mais aussi d'incompréhension, de non dits et de violence...

Cela se passe dans la ville de San José capitale du Costa Rica et forcément cela devrait être très dépaysement car on a rarement l'occasion de voir des films arriver de ce coin du monde. La ville semble bruyante, agitée, surpeuplée, en pleine construction, perturbée par de la violence mais aussi parfois animée par des groupes de mariachi qui pour quelques pièces vous jouent la sérénade (le seul moment léger et doux du film). Dommage alors que la réalisatrice nous perde dans un récit assez confus qui aurait tout aussi bien pu se passer à Lefrincoucke ou Dommartin sous Amance.

Le titre est donc trompeur. "Je fais des rêves électriques" en français dans le texte ne sera donc qu'une phrase prononcée par l'ado et reprise par son père dans un poème puisque le garçon développe quelques velléités d'artiste. Ce que l'on est en droit de mettre en doute compte tenu du peu de talent et d'énergie qu'il met dans tout ce qu'il entreprend. Le film est souvent inconfortable, il insiste sur les désirs naissants de la jeune fille, ses fréquentes séances masturbatoires et n'hésite pas à la mettre au lit avec un ami du père pas gêné le moins du monde de coucher avec une fille de 15 ans qui croit évidemment qu'il s'agit d'amour. Elle tombera de haut. Son père aussi. Les réactions de tous sont étranges et parfois embarrassantes et on (je) ne comprend(s) pas toujours bien où tout cela veut en venir. Difficile d'entrer en empathie ou en sympathie avec aucun des personnages.

Dommage.

Commentaires

  • Noemie dit oui ( avec Le Paradis entre autre) n'avaient pas eu l'occasion de sortir sures écrans à Nancy.
    C'est réparé pour Noemie dit oui. Dans le cadre de la semaine Toutes nos voix, projection unique suivie d'un débat sur la prostitution des mineur(e) s.
    Le film est très fort. Pas de voyaurisme ou d erotisation excessive de la jeune fille ( la jeune actrice est vraiment juste).
    Dommage que ce film ne fasse pas parler plus de lui et de ce sujet délicat...

  • Je trouve désolant qu'il n'ait droit qu'à une séance. J'espère que la salle était pleine.
    Il y a vraiment un problème de programmation au Cameo désormais je trouve.
    Par contre Umami est programmé !!! Ce sera sans moi. J'ai tellement aimé Depardieu, c'était mon acteur préféré. J'ai beau lui chercher toutes les excuses du monde (la mort de Guillaume), là, je ne peux plus. Il fait ce qu'il veut sur un tournage et l'entourage d'une seule voix s'exprime : ben c'est Gérard. J'en peux plus. Pourquoi aurait-il tous les droits ?

  • Salle presque a moitié remplie....
    C est vrai que la société ( spectateurs ? Media? Justice?) est très complaisante envers certains acteurs ou certains individus à grande notoriété...

  • Une seule séance pour ce film !!! Elle m'agace bien cette programmation.
    Quant à Gégé, je peux plus...

Écrire un commentaire

Optionnel