FESTIVAL ANNONAY 2023 - PALMARÈS
Coup de griffe...
Je pensais que mon retour à la "vie normale" m'aiderait à relativiser et à dépasser mon immense déception face à ce palmarès pour le moins surprenant.
D'abord vous ne rêvez pas, malgré les 10 films en compétition, seuls 2 ont été primés... Et l'impression reste tenace (pour moi) que face à son petit pouvoir, le jury n'a pas assuré ses grandes responsabilités.
Alors est-ce qu'un prix au Festival International du 1er film d'Annonay a une influence sur la distribution et la visibilité d'un film ? Je n'en sais rien. Je sais que depuis 2005, ce Festival m'a procuré des émotions sur grand écran et en dehors pas toujours retrouvées ailleurs et que malgré cela, certains films restent désespérément et définitivement dans les cartons... Je rappelle qu'il s'agit exclusivement ici de PREMIERS FILMS et que le moindre coup de pouce ne doit jamais être négligé. Si de toute façon on en juge par le bonheur et la passion communicative des équipes de films chaque année présentes à Annonay, on comprend l'importance de la moindre exposition pour un film, travail colossal, parfois vital de plusieurs années.
Je sais aussi ("je n'suis pas folle vous savez") qu'un avis, un ressenti pour un film est variable, multiple et infini selon chaque spectateur et c'est aussi ce qui fait la magie du cinéma et même si je ne suis pas toujours/souvent d'accord avec les palmarès, celui-ci m'a vraiment paru plus que décevant... désolant.
En même temps si je trouve que choisir The quiet girl comme grand prix est surprenant pour un jury chaque année plutôt exigeant, il a également été élu par le public. Je n'ai donc sans doute rien compris à la valeur de la fille silencieuse. Je devrais donc fermer ma bouche et de toute façon, pour les trois personnes qui liront ceci, cela ne va rien révolutionner. Mais il ne faut pas garder pour soi les sensations négatives, ça provoque des cancers du pancréas (#Ramona).
Je renouvelle donc mes félicitations au jury des lycéens qui a surpris une nouvelle fois par son choix audacieux pour un film utile, nécessaire. Noémie dit oui (film québécois) aborde avec beaucoup d'intelligence, sans sordide ni voyeurisme un fléau terrible, la prostitution enfantine orchestrée par des jeunes hommes. Bravo à la réalisatrice et son exceptionnelle actrice Kelly Depeault.
Par contre, mon incompréhension reste totale en ce qui concerne les prix du jury et du public (d'accords pour la 1ère fois sans doute) qui couronnent un film froid, lent, faussement mystérieux, vu et revu et sans la moindre surprise. L'histoire d'une petite fille pas très bien traitée dans sa famille nombreuse et qui au cours d'un été chez un couple plus aimant va découvrir quelques plaisirs à la vie. Mon désintérêt pour cette histoire a été assez rapide jusqu'à la toute fin, quelques secondes d'émotion (musique, ralenti, minuscule suspense (va-t-elle courir assez vite pour arriver au portail... étant donné son amorphisme (le fait d'être amorphe) pendant tout le film on pouvait douter, mais non, elle a des grandes jambes elle court vite) qui pour moi ne peuvent "rattraper" la froideur et le peu d'originalité de l'ensemble. Alors je me pose la question, le jury et le public se sont-ils laissé piéger par ces quelques secondes où la vie et les émotions surgissent enfin (mais vraiment très, très tard et même bien TROP tard) ? Auraient-ils été aussi indulgents emballés si la petite avait eu un physique ingrat ? Les grands yeux bleus (inexpressifs selon moi) de la petite ne m'ont pas touchée.
Pourtant, de l'enfance en danger qui semble émouvoir le jury, il y en avait dans Dalva (12 ans) autrement plus fort et mieux interprété mais que le jury a aussi ignoré.
J'ajoute que The quiet girl va sortir en salle et représente l'Irlande dans la course à l'Oscar du meilleur film étranger (avec Saint-Omer pour la France, les bras m'en tombent).
Alors, bon, soit The quiet girl, triste histoire d'une triste blondinette dans la triste gadoue, a fait pleurer les salles (pas moi qui ai pourtant la larme facile vous le savez), Passons à autre chose.
Et surtout...
ce qui est absolument incompréhensible, inconcevable c'est qu'il y avait à Annonay cette année un GRAND film, exceptionnel.
To the north est différent, un VRAI film qui allie exigence et qualité. Il est audacieux, singulier, d'une force tellurique, qui vous secoue, vous maintient en apnée. Un PREMIER film d'une maîtrise suffocante où tout, du thème à la réalisation en passant par la musique, le son et l'interprétation sont exceptionnels.
Je l'aurais défendu sans pouvoir convaincre sans doute mais quel GRAND FILM j'ai vu là.
J'ai même cru à son prix car le jury annonéen m'avait habituée jusque là à récompenser des films différents, audacieux pas forcément "faciles" (et que je n'avais pas forcément aimés) si vous voyez ce que je veux dire.
Tout ceci est inutile j'en conviens mais ça soulage de le dire. Je vais pouvoir passer à autre chose mais faire part de ma chronique et mon enthousiasme au producteur. (Cyriac, j'arrive !)
Je précise qu'aucun distributeur ambitieux n'a pour l'instant accordé à ce film l'attention qu'il mérite. (smiley qui lève les yeux au ciel).
Malgré cette réserve, participer une nouvelle fois à ce Festival qui fêtait sa 40ème édition m'a procuré de grandes joies, de grands moments cinéphiles, de belles rencontres.
Voici dans l'ordre mon palmarès à moi :
Commentaires
Dommage oui que le Palmarès ne met en avant que 2 films. Espérons malgré tout que to the north trouvera un distributeur. Il a sa place dans l'un des 2 cameos.
Pas de chiens de casse dans ton top 10 ??)
2 film mon programme cette semaine Emmet Hill et Pour la France. Avznt 15 jours sous le soleil (. Pardon sous la neige) algérien.
Espérons.
Chien de la casse n'était pas en compétition mais j'adore.
Je veux voir en plus des 2 que tu cites, Aftersun, Petit frère.
Bon voyage.
Merci. Hélas je voulais aussi les voir mais manque de temps et pas sur qu'ils soient encore a l'affiche en mars. Bonnes séances
C'est le risque.
15 jours... c'est pas impossible.
Ah les palmarès ! c'est comme les prix littéraires, la déception est souvent au rendez-vous. Cette année elle a l'air dure à avaler ta déception. L'avenir te donnera peut-être raison, va savoir ... j'espère que le film qui t'a marquée sera distribué, que l'on puisse au moins voir par nous-mêmes s'il nous fait le même effet.
Chaque année on s'enflamme mais au moins il y a toujours 4 films primés donc tout le monde s'y retrouve au final... Mais là, ça n'a vraiment pas de sens.
To the north n'est pas un film qui emmène le spectateur par la main. Et la fin de Quiet girl est complètement à côté de la plaque. La noirceur du propos n'est franchement pas assumée et là le réalisateur nous plaque une scène tire larmes faux cul.
Et hop, je suis donc la troisième personne à lire ce texte (on ferme la boutique derrière moi).
je constate que ton influence sur le festival a donc ses limites, provoque des injustices criantes, un coup de gueule indigné. Il faut dire que, en ces temps déréglé, ce ne sont pas les combats qui manquent. Je retiens : Cap "to the north".
Je vais revoir mes prétentions. Compte tenu que j'ai une page facebook... d'autres ont peut-être lu ! J'irai jusqu'à la dizaine :-)
J'ai écrit au réalisateur et producteur qui sont ravis de mon soutien mais effectivement mon influence suffira-t-elle ?
Je suivrai de près la route de ce film.
Mince, j'arrive huit minutes après le prince. Je dois me taire ? The quiet boy ?
Bon... il ne me reste plus qu'à attendre l'arrivée de ton palmarès dans les salles.
Je crois que je vais d'abord aller faire un tour à "La montagne". Et peut-être que je ferai mieux d'y aller "tant que le soleil tape"...
Pitié pas de quiet boy après cette girl !!!
Si mon palmarès arrive en salle, tu seras informé :-)
Je priorise : Aftersun, Pour la France, Emmett Hill.
Swann était à Annonay mais au même horaire que Karim Leklou. Les choix sont parfois terribles.
L'année prochaine, tu retourneras au festival en qualité "présidente" du jury et tu vas faire bouger tout ça ! :-)
Oui, ils verront qui c'est Raoul.