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MON CRIME

de François Ozon ****

Mon Crime

avec Nadja Terszkiewicz, Rebecca Marder, Isabelle Huppert, Dany Boon, Fabrice Luchini, André Dussollier, Félix Lefebvre, Edouard Sulpice, Régis Laspalès, Olivire Broche, Michel Fau, Daniel Prévost, Evelybe Buyle, Myriam Boyer, Franck de la Personne et même Dominique Besnehard

Madeleine et Pauline vivent ensemble dans un appartement minable à Paris en 1935. La première est actrice sans emploi. La seconde avocate depuis peu.

Sans le sou, les deux jeunes femmes peinent à vivre décemment et à payer le loyer de ce qui leur sert de logement. Agressée par un célèbre producteur auprès duquel elle pensait obtenir un rôle, Madeleine réussit à s'enfuir de chez l'agresseur. Mais l'homme est retrouvé mort et Madeleine est accusée du meurtre. Brillamment défendue par son amie avocate, elle est acquittée pour légitime défense. Cette décision de justice met les deux femmes au premier plan et vont en inspirer bien d'autres. Leur vie change du tout au tout mais elles ne sont pas au bout de leurs surprises.

Le scenario s'inspire de la pièce de théâtre qui porte le même titre que l'on doit à Georges Berr et Louis Verneuil. François Ozon a la bonne idée de placer son intrigue à l'époque même où la pièce a été écrite. Cela n'en fait pas un spectacle poussiéreux pour autant. Au contraire, le film est d'une grande beauté formelle. Les décors (de Roger Hart, les costumes de Donald Cardwel) sont somptueux et devraient valoir à leurs auteurs quelques César l'année prochaine.

Le film d'un féminisme assez radical met aux prises deux jolies jeunes femmes qui doivent se débattre pour survivre dans une société encore largement patriarcale. Radical parce que pour faire court, tous les hommes sont des cons ici. Seul Félix Lefèbvre (déjà vu chez Ozon dans Eté 85) en journaliste empathique est quelque peu épargné. Tous les autres rivalisent de bêtise, de machisme, de naïveté, de bassesse ou de cupidité. Et c'est DRÔLE (pardon les garçons).

Ce qui surprend et est relativement rare au cinéma est le lien très fort qui unit Madeleine et Pauline qui n'envisagent pas de s'en sortir séparément. Elles font front ensemble et même si Madeleine utilise parfois ses charmes pour parvenir à ses fins, même si elle n'est pas une pure innocente parce que bien qu'acquittée de son crime, elle est aussi une menteuse, c'est de leur côté qu'on se place sans la moindre hésitation. Le procès de Madeleine défendue par Pauline donne lieu à une tirade magnifique qui fait évidemment écho à notre époque et évoque tout ce qui concerne les révélations depuis l'origine du mouvement MeToo mais aussi toutes les injustices dont sont toujours victimes les femmes aujourd'hui dont l'inégalité des salaires.

"À vos filles, à vos mères, à vos épouses, à vos sœurs, je veux leur dire qu’à travers mon crime, j’ai défendu sans le vouloir notre cause à nous, celle des femmes, seules, pauvres et honnêtes, que la société jette en pâture aux instincts bestiaux des hommes !

Jamais je n’aurais pensé devoir tuer pour me défendre, jusqu’au jour où par malheur j’ai croisé un homme, qui a voulu abuser de moi, me violer et faire de moi son objet de plaisir. Alors oui, vous me direz, je suis une actrice, dépendante des regards, des désirs, du bon vouloir et du pouvoir des hommes, mais n’est-il pas possible en 1935 de mener sa carrière, sa vie de femme, sans contrainte, en toute liberté, en toute égalité ?"

Le film est hautement théâtral et le rideau rouge s'ouvrira à plusieurs reprises sur une scène pour faire avancer l'intrigue qui ne cesse de rebondir, notamment avec l'arrivée en fanfare d'une Isabelle Huppert absolument irrésistible, ébouriffante et ébouriffée. D'une drôlerie miraculeuse. Son personnage d'actrice du muet qui n'a pas réussi le passage au parlant fait voler en éclat la petite routine dans laquelle les personnages commençaient à ronronner. C'est elle qui donne au film un nouvel élan. Ses révélations remettent en cause tout ce que l'on vient de voir et surtout les certitudes de certains personnages dont celui de Fabrice Luchini, merveilleux dans son personnage de juge d'instruction idiot ("complètement nouille" dit Isabelle) et son obsession du "crime disponible". Il livre une performance/imitation de Louis Jouvet en forme d'hommage vraiment savoureuse. On croisera également Violette Nozière, Danielle Darrieux, les films muets en noir et blanc, un merveilleux aphorisme de Louis Jouvet énoncé par la délicieuse Evelyne Buyle : "le trac ? ça viendra avec le talent".  Et la reconstitution d'époque art déco est vraiment magnifique jusque dans le moindre petit galurin.

La villa du film est la propriété du Baron Empain (précision people sans valeur ajoutée).

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Le film est joyeux, enlevé, sans temps mort, absolument réjouissant. Le bonheur des acteurs est communicatif et malgré le nombre impressionnant de têtes connues au casting, chacun a un personnage bien identifié. C'est aussi vraiment drôle et même les noms des personnages est amusant : Mauléon, Chaumette, Palmarède, Rabusset, Bonnard, Raton, Brun, Trapu, Vrai, Jus, Pistole... Le casting est un régal et Ozon qui a choisi les valeurs très sûres que sont Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder (leur ressemblance physique est étonnante non ?) avant qu'elles ne soient connues prouve qu'il a un flair infaillible pour dénicher les talents et leur faire confiance.

Si des mentions spéciales vont (selon moi) à Isabelle Huppert et Fabrice Luchini, le reste de la distribution fait des claquettes et virevolte avec appétit dans cette histoire réjouissante et survitaminée, Dany Boon et son étrange accent du sud qui "passait juste pour la tuyauterie", André Dussolier qui perd la notion du bien et du mal, jusqu'à Laspalès (et je n'en reviens pas de dire ça tant ce garçon a fait (encore selon moi) beaucoup de mal à la Matmut) et son air satisfait.

Une totale réussite joyeuse et intelligente qui devrait faire se déplacer tous ceux qui voient le cinéma comme un pur divertissement et n'en peuvent plus des drames. Ici le divertissement est raffiné et de grande qualité.

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Commentaires

  • J'avoue ne pas avoir été très emballé par la bande annonce... à moins que ça soit les costumes de Donald Cardwell... Je suis pas homme à costumes...

  • Pareil que le Bison ! J'aime bien les costumes, mais la BA ne m'inspire pas.
    Cela dit, Rebecca et Nadia...

  • Réponse commune puisque vous êtes d'accord :
    DOMMAGE !

    Je pensais que ce film ferait l'unanimité même au niveau de l'envie. Erreur.
    C'est parce que j'ai dit que les garçons n'étaient pas des flèches et que ça m'a fait rire ? :-)))

  • Je n'accroche pas toujours aux films d'Ozon, mais là, j'avoue, c'est très tentant. Et du pur divertissement, ça ne se refuse pas (ma jeunesse a été bercée par Donald Cardwel et Roger Hart !)

  • C'est un pur divertissement avec du sens et c'est tellement bien écrit, réalisé, interprété !
    Je n'aime pas tous les films de Ozon, j'en ai même détestés certains, mais là c'est du très bon.

  • M'enfin, non ! Rien à voir avec la façon dont les garçons sont traités ! Tant que les filles le sont avec les honneurs, moi, ça me va. C'est juste que la BA m'a paru peu emballante... et que je ne suis pas toujours très enthousiaste avec Ozon. Une fois sur deux, on va dire, pour simplifier...

    Une question : c'est un peu dans la veine de "Huit femmes" ou pas du tout ?

  • Les filles ne sont pas toujours très bien traitées ici mais elles se défendent avec ardeur.
    Certains disent qu'ils aiment Ozon une fois sur deux. Je comprends l'idée. Moi j'ai détesté 5×2, Angel, Jeune et jolie par exemple. Mais Été 85, Peter Von Kampf, Grâce à Dieu sont vraiment bons parmi les derniers.

    Oui c'est dans la veine de Huit femmes. Le côté théâtral, troupe.
    C'est vraiment réjouissant.
    Tu pourrais (plus tard) me remercier d'avoir insisté :-)

  • Bonjour Pascale, j'ai vu le film en avant-première dimanche dans une salle où le public n'était pas très jeune. J'ai passé un bon moment avec des acteurs qui ont l'air de beaucoup s'amuser. Merci pour l'info sur le baron Empain. Bon après-midi.

  • Dasola, contente que tu aies aimé.
    J'ai entendu l'anecdote de la bouche de François Ozon à France Inter.
    Bonne journée.

  • Vu aujourd'hui... beaucoup aimé aussi, un très très bon moment avec ce vaudeville policier ;)

  • On s'amuse bien en effet.

  • Du bon, voire très bon Ozon. Je l'avais un peu délaissé, j'avoue, depuis deux films. Son "été 85" ne m'avait pas bouleversé plus que ça. Je suis heureux de le retrouver en pleine forme, avec Félix Lefebvre en gratte-papier indiscret. Il n'est pas le seul mâle, me semble-t-il, à tirer son épingle du jeu de dupes. Palmarède, avec son accent de l'Estaque et ses costards de mafieux est, je trouve, un bien brave type.
    Je crois que la prouesse d'Ozon, c'est d'avoir su donner à tous ces seconds rôles une véritable existence à l'écran, même pour de brèves apparitions. Ils sont TOUS savoureux. Tu as trouvé du Jouvet chez Luchini, moi j'ai vu Francis Blanche en Laspalès. Tout arrive. Et Franck de Lapersonne, fallait oser, Ozon l'a fait. Côté filles, c'est le bonheur. N'ayant pas vu les Amandiers, Nadia Tereszkiewicz (qu'elle me pardonne si j'écorche l'orthographe de son nom) est pour moi une révélation. Je l'ai trouvée magnifique. Chez Rebecca, plus en retrait, j'ai adoré ses regards enamourés pour celle qui ne la voit que comme une chère amie. "Vous êtes un type dans mon genre" aurait pu lui dire Jouvet comme dans "Quai des Orfèvres", tiens.
    Et puis, mine de rien, c'est encore un bien bel hommage au théâtre et au cinéma d'antan en passant, ce qui inscrit Ozon dans une lignée qui fait florès en ce moment. Il réussit même à caser la merveilleuse Danielle Darrieux dans ce délicieux film de Wilder que j'avais chroniqué ici :
    https://letourdecran.wordpress.com/2017/12/19/mauvaise-graine/
    Bref, ça m'a bien plu.

  • Oui c'est du Ozon de haute volée. C'est intelligent et divertissant : le rêve.
    Son Peter Von Kant m'avait estomaquée. Je me prosterne devant Denis Menochet certes mais il y a aussi dans ce film un acteur DÉMENT, Stefan Crepon. Vivement qu'il explose aux yeux de tous.
    Et Isabelle et un film hautement théâtral dans des décors dingues. A voir.
    Tu as raison, Dany Boon est un brave type aussi qui ne trompe pas Madame Palmarède malgré la proposition irrésistible de Madeleine. C'est chouette.
    Les filles sont merveilleuses. On va les voir partout. Tu devrais voir Les amandiers.
    Je vois ce que tu veux dire pour Laspales. Il y a de ça...
    Quant à Luchini, je l'ai appris après avoir écrit, il revendique son imitation de Jouvet. Il a demandé à Ozon la permission.
    Lapersonne... ben, tant mieux pour lui s'il trouve du travail. Dans un tout autre (ou le même) ordre d'idée, j'apprends que Sylvain Tesson a de fortes accointances avec l'extrême droite. C'est d'une tristesse mais ça doit être comme pour les religieux tortionnaires ... je manque de tolérance.
    Et oui, Ozon parle aussi, comme Mendes, Steven, Chazelle (le diable, le malin, la bête... :-) ) de cinéma et de théâtre. C'est chouette.
    Et rien sur Isabelle. Elle est incroyable non ?
    Bonjour mes poupées !!! C'est irrésistible.
    J'irai lire cette mauvaise graine.
    Tu as vu au générique qui chante ? Je n'ai pas vu.

  • Tu parles de la chanson que les filles entendent dans le poste ? C'est Danielle Darrieux qui chante selon moi, mais je n'ai pas vérifié au générique.
    Dans sa mise en abyme du réel, Ozon est vraiment très fort en citant donc ce film méconnu de Wilder, mais aussi cette fameuse "Flûte Merveilleuse" aujourd'hui oubliée dans l'œuvre de Max Linder (je n'ai pas vérifié s'il y a une authentique Odette Chaumette au générique), et la pièce d'André de Bréville "la calvaire de Suzanne".
    Isabelle Huppert en fait des tonnes et c'est furieusement drôle.

  • Non la chanson du générique.
    Et je ne pense pas que ce soit Danielle dans le poste, car elle avait une voix très aigüe.
    Ben s'il fallait se souvenir de tous les films de 1910 !!!

    Isabelle a réussi à me surprendre. Elle avait fini par me lasser au fil des ans.
    Mais non, elle en a encore sous la semelle. C'est elle la patronne non ?

  • Bon ça doit être Danielle qui chante.
    J'ai trouvé ça concernant la BO du film :
    Bonheur c'est un rien (Wal-Berg / Camille François) - Danielle Darrieux (2:41)

    Sans un mot ("We Just Know" du film "Sunset Boulevard", Franz Waxman & Jean Lenoir) - Danielle Darrieux (2:42)

  • "Le bonheur c'est un rien" est chanté par Danielle dans "Mademoiselle Mozart".
    C'est la chanson que l'on entend dans l'appartement.

  • Oui nul doute c'est bien elle.
    Je n'ai absolument pas reconnu sa voix haut perchée.

  • Je veux corriger une info erronée : la villa n'est pas celle du Baron Empain mais la Villa Necchi à Milan donnée par les soeurs Necchi à la F A I qui l'entretient et la fait visiter : une pure merveille d'Art Nouveau à recommander.
    J'ai bien aimé le film , et ai bien ri.
    Prestations et acteurs formidables!

  • Le film est vraiment formidable.

    La villa Necchi est magnifique mais ne ressemble pas du tout à celle du film.
    Et je ne retrouve plus l'article où j'ai trouvé qu'il s'agissait de celle de la famille Empain.

  • Je te confirme qu'il s'agit bien de la villa-musée Empain à Bruxelles. J'ai dû lire ça dans Positif, dans l'interview donnée par François Ozon.

  • Merci Majesté.
    En fait je crois que j'ai cherché pour rien. C'est François lui-même qui l'a dit dans ma France Inter.
    De toute façon l'image ne fait pas de doute, on voit clairement dans le film cette piscine et ce bâtiment aux formes particulières.

    P.S. : ne te déplace pas pour The whale...

  • J'avais finalement fait une croix sur cette baleine.

  • C'est limite honteux ce film mais Brendan mérite d'être à nouveau dans la lumière. Il m'avait tellement fait rire en George de la Jungle.

  • Il me semble avoir lu que le texte de la pièce des années 30 dont le film "s'inspire" a été fortement "modernisé". Il faudrait que j'arrive à retrouver le texte initial, pour comparer...
    En tout cas, il est arrivé que la salle rie quand j'ai vu le film.
    (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

  • Oui sans doute que le film modernise la pièce de 1930 notamment dans la plaidoirie mais ça prouve qu'en 1935 et en 2023 les combats féminins restent les mêmes : harcèlement, (in)égalité des salaires... C'est mené avec beaucoup d'intelligence.

  • Notons qu'Ozon s'est d'abord inspiré du film de Ruggles qui lui-même adapte la pièce. Dans le film comme dans la pièce, l'avocat et l'accusée sont époux. C'est Fred McMurray qui défend Carole Lombard dans le film, et Ozon les a remplacés pas deux femmes. La première des modernités se situe là me semble-t-il.

  • Après avoir osé Ozon, notons qu'Ozon.
    Je n'avais pas fait ce rapprochement mais c'est toi le Master Prince en la matière.

  • J'ai passé un très bon moment, même si je trouve le film inégal. A certains passages de haute volée (que j'associe à l'un des deux acteurs phares) succèdent parfois des phases moins inspirées, plus laborieuses (comme le procès, exception faite de la déclamation finale de l'accusée qui, elle, est de haute tenue).

    Comme toi, je trouve que, dans cette galaxie d'acteurs de talent, les deux étoiles sont Huppert et Luchini. Comme toi, j'ai aimé l'habillage : décors, lumières, costumes... et coiffures !

    Les dialogues sont émaillés de bons mots, une qualité pas si fréquente dans le cinéma français.

    Cerise sur le gâteau : la fin sous forme d'articles de presse.

  • J'adore quand tu es d'accord avec moi.
    Le petit moment de flottement se situe peut-être au moment où je dis que ça commençait à ronronner et que surgit la tempête Huppert.
    Au procès il y a quand même la prestation de Michel Fau et celle toute en retenue de Daniel Prevost.
    Sinon pas grand chose à reprocher à ce film virevoltant.
    Oui la fin en forme d'articles de journaux où l'on apprend la destinée de chacun est formidable.
    Big, BIG up à Isabelle et Fabrice.

  • Au fait, j'ai été le voir au printemps... Comme je m'y attendais, c'était bien. Les dialogues sont savoureux, les personnages drôles et touchants, une très belle écriture... Mais cela ne m'a pas transporté non plus, son côté probablement trop théâtrale pour moi.

    Je garde en moi d'autres Ozon qui m'ont bien plus emballé.
    Mais ce n'est que mon avis donc sans intérêt et à ne pas en tenir ni compte ni rigueur... Désolé...

  • Aux planches de la comédie française tu préféreras donc le plancher des vaches. Je ne t'en tiendrai pas rigueur cher Bison.
    Quant à la taulière, c'est une autre affaire...

  • Ah ben c'est sûr que côté émotion c'est pas ouf et pas transportant mais c'est tellement intelligent. Une comédie française sans caca prout vomi troudballe. Enfin je crois, même si Dany Boon parle beaucoup de son tuyau mais faut vraiment avoir l'esprit franchouille pour y voir autre chose que de la plomberie.
    Je ne tiendrais pas sans doute pas compte de ton avis pour me rendre en salle (quoique) par contre ton avis est toujours d'un grand intérêt pour moi.

  • Et quelle affaire !!!

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