CHRISTOPHE... DÉFINITIVEMENT
de Dominique Gonzalez-Foerster et Ange Leccia ***(*)
Synopsis : Mars 2002, Christophe est de retour sur scène après 28 ans d’absence. La caméra, amoureuse, capte, fixe des mots, des sons, des couleurs, des instants. Christophe… définitivement est un film en suspension construit comme un concert idéal.
Il défait la chronologie et nous transporte des scènes de l’Olympia à Versailles, des coulisses à l’appartement home-studio de Christophe où se mêlent ses passions, ses fétiches, ses trésors accumulés au fil du temps et où naissent ses chansons…
J'ai découvert Christophe assez tard. Je pensais que c'était un chanteur pour minettes qui n'avait pas été plus loin que pleurer Aline ou construire Des marionnettes (deux chansons admirables d'ailleurs). Et puis il m'est apparu, ici et ensuite je ne l'ai plus quitté. Il est un des chanteurs que j'ai vu le plus sur scène. J'en parlais ici, et ici, et là encore là.
Ce film parfois expérimental, un peu déroutant (trop de flou et de ralentis selon moi) lui aurait sans doute plu car il aimait plus que tout ce qui n'était pas ordinaire et faire ses propres expérimentations en musique, comme un chercheur. Ce film est réservé aux fans exclusivement je pense. J'ai trouvé fascinant de le voir chercher, s'arrêter sur une mesure, un son pour qu'il atteigne, non pas la perfection, mais ce qu'il en attend. J'ai aimé les relations qu'il entretient avec son entourage sur scène et en coulisses. S'extasiant lui-même de la prestation d'une choriste ou d'un guitariste : "ce qu'il ou elle a fait à ce moment là, c'est une oeuvre d'art". Comme sur scène et son rapport étonnant avec son public à qui il s'adressait par des "chers amis", il émane de Christophe beaucoup de douceur, de gentillesse, d'angoisse aussi.
Christophe faisait de ses concerts toujours très longs, des moments suspendus au-dessus des volutes de fumée. Grâce à lui, le crépuscule devenait grandiose et c’était la dolce vita. La voix est claire et parfois voilée, grave aussi et peut atteindre les célèbres aigus tellement atypiques.
C'était le 15 novembre 2016, la dernière fois que je l'ai vu, il disparaissait derrière les lumières bleutées d'un épais brouillard. Il n'aimait pas qu'on le voit vieillir. Trois ans et demi plus tard il sera l'un des premiers artistes emporté par un vilain covid.
Son piano et sa voix céleste m’enlacent, l'émotion est intacte.
Commentaires
Je n'ai jamais été très fan, même si le personnage m'intéressait. Je ne pense pas que ce film soit pour moi.
Je ne pense pas donc :-) moi j'avais l'œil humide.
Ses concerts étaient vraiment exceptionnels.
Dans sa veste de soie rose, il déambule morose... Très envie de le voir celui-ci aussi. Hélas, peu de créneaux et tous (ou presque) à des heures indécentes pour ceux qui bossent...
Vivement la retraite, mais c'est pas demain la veille j'ai l'impression.
Chanson sublime, une des plus belles chansons françaises du monde de l'univers par un interprète incroyable.
Bon ben moi la retraite c'est comme pour toi Darren, c'est plié...