de Jonathan Barré **(*)

Avec Laure Calamy, Tchéky Karyo, David Marsais, Grégoire Ludig, Thomas VDB, Sixtine Aupetit

La nuit Pauline se transforme en serial killeuse et provoque des accidents mortels en tuant des chauffards.

Le jour, elle est psychologue et formatrice dans un centre de récupération de points du permis de conduire. Elle se sert de ce travail pour repérer les chauffards et ainsi venger la mort de son compagnon survenue sur la route à cause d'un conducteur aviné en attendant la sortie prochaine de prison de ce dernier et lui régler son compte.

Le réalisateur Jonathan Barré (comme son nom l'indique) remet le couvert avec l'impayable et parfois imperturbable duo du Palmashow (Grégoire Ludig et David Marsais) qui interprètent ici les deux flics pas futés chargés d'enquêter sur des accidents de la route mortels mystérieux. Car en effet, si la dame (Laure Calamy, parfois flippante) est une serial killeuse amatrice qui parfois oublie de mettre sa cagoule avant de poursuivre ses victimes, sa petite entreprise fonctionne plutôt pas mal.

Bien qu'il s'agisse d'une grosse farce avec gags parfois énormes, le réalisateur a soigné la forme. A l'environnement breton de toute beauté il associe les couleurs et atmosphères nocturnes (rouges et noires) propres aux films de genre. C'est visuellement plutôt beau. Et Laure Calamy entre parfaitement dans l'univers barré de Barré (ah ah ah !) notamment quand elle s'adresse à son défunt compagnon dont elle a installé les photos in situ dans tout son logement : avec un tablier de cuisinier dans la cuisine, endormi sur la table de nuit, avec une brosse à dents dans la salle de bains... Tchéky Karyo est lui aussi impayable avec sa moustache de plouc teinte en noir corbeau dans le rôle d'un conducteur à qui il reste deux points, non repenti et surtout trafiquant qui cache son petit commerce illicite sous une apparente respectabilité (que sa moustache vient contredire).

Dommage que le message "prévention routière" ne passe pas car les caricatures d'abrutis qui assistent aux stages de récupération sont vraiment outrancières et je ne pense pas que les formatrices accepteraient de se faire traiter comme elles le sont par ces types débiles qui ont un moteur V8 à la place du cerveau et à qui il semble rester autant de neurones que de points. ça peut être drôle mais compte tenu du sérieux du sujet, un peu de réalisme à ce moment là (deux scènes de stage ce n'était pas trop demander) aurait été le bienvenu. 

Sinon, j'ai passé un bon moment contrairement à la moitié des spectateurs (nous étions 10) qui s'est levée en maugréant tout haut. Peut-être se sont-ils reconnus dans la poignées de débiles en stage ! J'ai souvent souri et les fans des humoristes youtubeurs ou podcasteurs reconnaissent avec bonheur (paraît-il) Ragnar le Breton et Adrien Ménielle (ce ne fut pas mon cas, je ne connaissais pas ces garçons). Je connaissais par contre Thomas VDB à qui est offert une romance avec Pauline surtout prétexte à vanter dans une longue scène sans grand intérêt les huîtres bretonnes.

Je chipote mais franchement ce film est drôle et j'ai particulièrement apprécié les allusions à Keysez Söze...