INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE
de James Mangold ****
Avec Harrisson Ford, Mads Mikkelsen, Phoebe Walter-Bridge, Ethan Isidore, Antonio Banderas, John Rhys-Davies, Shaunette Renee Wilson, Thomas Kretschmann, Karen Allen
En 1969, les cours d'archéologie de l'éminent professeur Jones au Hunter College de New York ne font plus recette.
Plus aucune étudiante ne papillonne et n'inscrit I love you sur ses paupières.
Elles se réjouissent bêtement lorsqu'il évoque Syracuse et qu'elles sont persuadées connaître cette ville... située dans l'Etat de New York. Le professeur soupire et finit par accepter sans joie son cadeau de départ à la retraite en lançant un "merci de m'avoir supporté" à double sens. De retour chez lui dans un minable appartement d'un immeuble où il essaie de faire régner l'ordre et le calme, il lit une fois de plus les documents de divorce envoyés par sa chère Marion et reçoit la visite de sa filleule Helena Shaw qu'il ne reconnaît pas dans un premier temps puisqu'il ne l'a pas vue depuis 18 ans. Cette archéologue talentueuse n'a pas la même vision des choses que son parrain qui pense que toute relique a sa place dans un musée. Arnaqueuse sans scrupules, la jeune femme dérobe le Cadran d'Archimède (qui aurait le pouvoir de localiser les failles temporelles) que son père avait confié à Indy et quitte le pays pour le vendre aux enchères. Indy ne peut laisser faire cela et se lance à la poursuite d'Helena. Pour cela il ressort son chapeau (un fédora), son blouson en cuir et son fouet.
Nous sommes en 1969, mais avant qu'Harrison Ford ne dévoile son torse nu sans complexe d'homme de 80 ans (le personnage a nettement moins), nous retournons 25 ans en arrière alors qu'il est encore le fringant professeur archéologue qui troquait parfois son costume terne et ses lunettes d'intello pour sa panoplie d'aventurier et partir à la recherche d'arche perdue, de temple maudit ou de crâne de cristal.
La première demi-heure nous embarque donc dans une aventure épique et mouvementée dans laquelle notre Indy est au prise avec des nazis qui aimeraient ramener le cadran du titre à leur cher Adolph. Cette ouverture est vraiment dans l'esprit, l'énergie et la fantaisie de tous les épisodes précédents et James Mangold qui succède à Steven Splierberg pour cet ultime épisode des aventures d'Indiana Jones n'a pas à rougir, c'est une réussite qui nous propulse immédiatement dans l'univers tintino cartoonesque de l'archéologue au fouet. Cascades, poursuites, explosions, notre héros se sort de toutes les situations miraculeusement et avec beaucoup d'astuces parfois et nombreux bourre-pifs dont il a le secret. Et on le découvre parfaitement rajeuni par le prodige du numérique. Je trouve cela très réussi.
La mise en bouche, les cascades, les rebondissements et le rajeunissement : le plaisir est immédiat. Et nous rencontrons celui qui sera le méchant de l'histoire en la personne de Jurgen Voller incarné avec délice par Mads Mikkelsen (génial et qui permet à Indiana la réplique qui m'a le plus amusée : "n'essayez pas d'être drôle, vous êtes allemand"). Sans doute le méchant le plus poli du cinéma. Et nous le retrouvons plus de vingt ans plus tard, à la recherche du cadran qu'il entend récupérer pour remonter le temps et changer le cours de l'histoire : permettre la victoire d'Hitler. C'est dire s'il est urgent qu'Indy reprenne du service.
Après une course à cheval spectaculaire et mémorable dans les rues et le métro de New York où Indy va croiser le regard des nouveaux héros de ces années là (les futurs héros de la course à l'espace), le cadran passe de main en main, le film nous fait voyager au Maroc, en Grèce, à Syracuse en Sicile. A pieds, en tuk-tuk, en Fiat 500, en avion, accompagné de sa turbulente filleule à la morale approximative (seul l'argent l'intéresse) et d'un gamin pickpocket (pas très utile mais mille fois moins agaçant que Demi-Lune (toutes mes excuses aux fans)), Indy caracole et s'envole vers sa légende. Et en chemin, il retrouve un vieil ami (Antonio Banderas) et le fidèle des fidèles, son cher ami Sallah (John Rhys-Davies, également nain Gimli) présent dès Les aventuriers de l'arche perdue.
Avec respect pour Spielberg, pour les fans, pour notre Indy adoré, Mangold concocte une aventure rythmée pleine de rebondissements et d'humour et n'écarte pas l'émotion. Oui, nous aurons des nouvelles du fils d'Indiana Jones et de sa Marion de la manière la plus émouvante possible et j'ai sorti mon mouchoir... Il conclut de façon remarquable cette saga. Et quel bonheur que l'acteur, incarnation de deux figures mythiques de notre cinéphilie (Indy et Han Solo) soit toujours là pour les incarner même avec tous les artifices possibles. Et si le film ronronne un peu parfois (il dure 2 h 35) la pirouette de la dernière demi-heure est époustouflante d'originalité et lors du final absolument poignant, infiniment doux on se demande avec le héros où ça ne fait pas mal... Vous comprendrez en voyant.
Indy entre dans la légende et franchement, du cinéma populaire de cette qualité, jubilatoire, drôle, dépaysant (mille fois supérieur à toutes les marveleries possibles) et avec un acteur adoré qui se montre émouvant, on en redemande.
Commentaires
Bonsoir Pascale, j'y vais demain dimanche. J'ai hâte. J'espère qu'il n'y a pas trop de longueurs et puis le méchant incarné par Mads Mikkelsen doit être bien. Bonne soirée.
Re bonsoir dasola.
J'espère que tu apprécieras autant que moi.
Pas vraiment de longueurs mais des petites redites qui ne pèsent pas du tout.
C'est du Indy. DÉLICIEUX.
En entrant dans la salle, j'avais très peur d'être déçu... mais ce ne fut pas le cas. J'ai beaucoup aimé la première partie, qui nous replonge dans l'ambiance de L'Arche perdue. La suite des opérations est tout aussi trépidante (et piquante) grâce au personnage féminin, qui vole presque la vedette à Indy. Cette Phoebe/Helena (filleule, pas nièce) est délicieuse. Je trouve que James Mangold fait mieux que Spielberg dans le précédent (Le Royaume du crâne de cristal) et il a l'habileté d'insérer des références aux trois premiers films.
Oui la première partie nous replonge directement dans l'ambiance Aventuriers. Une vraie madeleine.
Phoebe ne m'a hélas pas impressionnée et je n'ai pas réussi à m'attacher à son personnage.
Je n'avais d'yeux que pour Indy.
Et c'est vrai que cet épisode est meilleur que le précédent .
Je trouve Harrisson Ford particulièrement bon dans les scènes d'émotion. Pour le reste, son sourire en coin et ses yeux étonnés sont toujours aussi drôles.
Je pense que le personnage d'Helena a été introduit pour donner du "piquant" à l'intrigue, Harrison Ford étant moins percutant qu'autrefois. On a peut-être voulu éviter que l'histoire ne soit trop doucereuse. Le coup du conflit de générations qui s'atténue nous avait déjà été servi dans le troisième film, avec l'introduction du personnage du papa (aaah, Sean Connery !).
C'est vrai qu'étant donné sa moralité douteuse :-) elle est sans doute destinée à donner du "piquant". Mais j'ai trouvé un peu étrange son absence de réaction lors de la mort d'un ami d'Indy... ce qu'il rectifie immédiatement d'ailleurs. Je la trouve froide, pas drôle et pas follement intéressante.
Heureusement qu'un ami complètement de cette Phoebe ne lit pas. Il paraît que la série Fleabag qu'elle a écrit, produit, joué est merveilleuse.
Bonjour Pascale, en trois mots, un film épatant. Je l'ai aimé de bout en bout. Les retrouvailles entre Indy et Marion: j'ai presque eu la larme à l'oeil. En revanche, le démarrage du film aux USA est décevant. Les Américains n'ont décidément aucun goût. Bonne journée.
Bonjour dasola.
Moi aussi j'ai versé ma larmichette.
Nous n'avons vraiment pas les mêmes goûts ou ressentis que les américains. Ils préfèrent les Marvel. Les trucs incompréhensibles.
Ce film est formidable.
Très belle conclusion.
Un archéologue, des petites bêtes et des nazis... tout l'univers de Indiana Jones...
Un très bon moment, Harrison, toujours la classe même... qui conclut l'histoire après une brillante trilogie (il paraitra qu'il y ait eu un 4ème opus, pas vu, mais issu probablement d'une faille temporelle).
Et Mads, quel plaisir... Les courses poursuite en tuk-tuk sont dignes de celles d'un, par exemple, mission impossible (autre héros que j'attend impatiemment)...
Oui j'ai oublié de parler des petites bébêtes et des murènes serpents...
L'épisode 4 est un peu le caillou dans la chaussure.
Et Harrisson, classe forever, c'est complètement fou (sauf le pyjama !!! c'est incroyable de conclure alors qu'il est ainsi habillé !!!).
Un bon moment qui repose surtout sur la nostalgie, un peu trop de copié-collé repris des premiers films ce qui fait un peu redondant mais la fin sauve la mise
C'est plus un bel hommage et une magnifique conclusion qu'une imitation.
En sortant de la salle, je me suis souvenu de cet échange dans la dernière croisade :
~ sa place est dans un musée
~ la tienne aussi !
Tout est dit et ça résume ce film poussif, ridicule mais surtout un sentiment de malaise devant la momie harrison
Ok c'est dit.
Est-ce encore une fois la VF (pas le choix vu le moment je me décide à aller le voir) qui m'a gâché le film ou bien la médiocrité du scénario ? Quoiqu'il en soit, on a ri au même endroit ;-)
Heureusement, Mangold se rattrape au lasso sur la fin. On ne m'enlèvera pas de l'idée que c'est peut-être l'aventure de trop, encore moins bien mastiqué que "le Crâne de Cristal" dans lequel Spielberg laissait tout de même un type se faire bouffer par des fourmis. Plus question de tout ça dans la maison Mickey, Indy passe au régime veggie.
J'aurais peut-être pas dû revoir "les Aventuriers" juste avant...
Elle est tellement drôle cette réplique :-)
Mais tu me sembles bien chiffon.
Sûr que la VF c'est le mal absolu mais quand même.
Pourquoi comparer et intellectualiser ?
Enfin chacun fait comme il le sent avec les moyeux du bord.
Moi j'ai beaucoup aimé, pas été follement emballée par la filleule (personnage et actrice) mais je n'avais d'yeux que pour Indy et j'ai aimé la fin.
Belle conclusion.
Mais le faire finir avec ce pyjama immonde, là c'est une erreur. Cela dit il récupère son chapeau...
J'aurais tellement voulu l'aimer. Mais il y a vraiment trop de choses qui ne vont pas, trop de Nazis qui ne savent pas tirer, trop de pêcheurs grecs qui servent à rien, trop de poursuite en Fiat 500,... Et on ne m'ôtera pas de la tête que ça manque de cervelle de singe.
Je suis bien triste pour toi, j'aurais détesté ne pas l'aimer. Mais c'est sûr que quand on aime la cervelle de singe, ça doit faire un choc terrible.
Revois La cité de la peur. Rien à voir bien sûr mais tu auras des gencives de porc pour te consoler.
C'est bon aussi les gencives de porc, mais je les vomis quand je suis content.