Ici, pour permettre aux futures mères de poursuivre leur carrière, aux conjoints de participer activement à la grossesse, une firme propose aux couples (homos et hétéros) les plus aisés désirant un enfant de faire se rencontrer un ovocyte en pleine forme et un spermatozoïde vigoureux (des millions mourront rappelons-le) dans un oeuf connecté. L'embryon puis le foetus s'y développera sous haute surveillance jusqu'à "l'accouchement".

Rachel, business woman hyper connectée en pleine ascension professionnelle compte tenu de ses merveilleux résultats et Alvy botaniste amoureux de la nature vivant au milieu de ses arbres et des ses plantes dans son appartement, forment un couple improbable qui souhaite un enfant. Rachel les a mis sur une liste d'attente à l'insu d'Alvy qui après un léger temps d'hésitation accepte cette commercialisation de l'utérus et finit même par s'attacher à son oeuf au point de le balader dans un porte bébé. On notera à quel point il est facile d'entrer dans le centre de gestation comme dans un moulin où les oeufs sont couvés sans la moindre surveillance !

La réalisatrice n'avait déjà pas très bien réussi sa Madame Bovary et ne me convainc pas davantage ici. Elle ne fait à peu près rien de son séduisant postulat de départ, hésite entre comédie et démonstration scientifique (très faiblarde) et rate les deux. Elle ne livre au final qu'une petite romcom où les amoureux n'ont même pas le petit désaccord de milieu de film qui fait le sel de ces histoires. Ils ne sont que deux bobos new yorkais qui ne réfléchissent pas trop (si ce n'est à faire attention à ne pas faire tomber l'oeuf) et possèdent une superbe maison en bord de mer à deux heures de train de la Grosse Pomme. Quant aux employées de la firme (je n'ai pas vu d'hommes), elles sont toutes souriantes, plutôt bornées et récitent leur leçon apprise par coeur sur les bienfaits de cette grossesse extra utérine...

Les acteurs n'ont pas grand chose à défendre. Chiwetel Ejiofor est très séduisant mais n'est pas le champion du monde de la comédie. Quant à Emilia Clarke, tellement géniale en mère des dragons dans G.O.T., n'est pas une actrice de folie (avec une cascade/effet spécial de sourcils assez sidérante).

Dommage parce que le personnage de Jean-Marc Barr totalement inexploité en deux courtes apparitions (il faut même rester et regarder le générique), aurait apporté pas mal de mystère voire de trouble dans le rôle du patron du géant technologique.

Au crédit du film : l'image est magnifique. Que ce soit l'appartement chicos immaculé doté d'une serre somptueuse, la firme aseptisée ou les décors naturels en extérieurs, tout est vraiment soigné. Cela fait peu.