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LES ÉTRANGES ET LES BIZARRES

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FREMONT de Babak Jalali ***

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Avec Anaita Wali Zada, Hilda Schmelling, Avis See-tho, Jeremy Allen White

Donya a 24 ans et travaille dans une fabrique de fortune cookies. Elle emballe ces petits biscuits chinois servis dans les restaurants chinois aux Etats-Unis et au Canada dans lequel on peut trouver un petit papier où figure une prédiction, une maxime, une pensée parfois humoristique. Elle est une réfugiée afghane. Elle a quitté son pays au retour des Talibans au pouvoir alors qu'elle était traductrice pour l'armée américaine.

Le Fremont du titre est le nom d'un quartier de la banlieue de San Francisco qui abrite la plus grande communauté afghane aux Etats-Unis. Et bien qu'elle cherche absolument à s'intégrer, Donya est constamment entourée d'afghans dès qu'elle quitte l'entreprise. Ses insomnies la mènent vers un psychiatre à qui elle demande des somnifères alors qu'il est plutôt occupé voire obsédé par la lecture de Croc-blanc de Jack London. La routine banale et ennuyeuse de Donya est bouleversée le jour où son patron (d'origine chinoise) lui demande de s'atteler dorénavant à la rédaction des messages à l'intérieur des biscuits. Un jour elle glisse dans l'un d'eux un message où elle évoque ses rêves et ses espoirs et y ajoute son numéro de téléphone. Elle attend, comme nous, curieux de voir qui va découvrir le message, que le destin fasse le reste.

Tout en douceur, le film nous invite à la rencontre d'une jeune femme qui ne hurle pas un syndrome de stress post-traumatique bien qu'elle ait dû quitter son pays, que sa famille soit menacée, qu'elle soit solitaire et insomniaque mais souhaite simplement trouver le sommeil, l'apaisement et pourquoi pas l'amour.

Le film, lent, filmé en format 4/3, en plans fixes et en noir et blanc exige donc du spectateur de se laisser porter par une certaine indolence. Le réalisateur (qu'il en soit remercié) ne prétend pas avoir une explication tarabiscotée pour se justifier sur sa façon de filmer : "Je n’ai pas d’explication rationnelle ou intellectuelle pour ce choix, c’était juste une très forte intuition, un désir puissant...". Et de son personnage principal qu'il ne quitte pas des yeux un instant, il ne fait pas une victime mais dresse le portrait d'une jeune femme qui cherche une vie (surtout sentimentale) meilleure. Pas de gros méchants ici, si ce n'est la femme du patron, plutôt garce mais dont la fourberie sera finalement un atout dans le destin de Donya.

Avec ses dialogues brefs, son humour discret plutôt pince-sans-rire, ses personnages doux et rêveurs, ce film devrait ravir les amoureux de Kaurismäki car il m'a évoqué Les feuilles mortes

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LA CHIMÈRE d'Alice Rohrwacher ***

 

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Avec Josh O'Connor, Carol Duarte, Isabella Rosselini, Vincenzo Nemolato

Arthur revient chez lui sur les bords de la mer tyrrhénienne. On le surprend dans un train, en plein rêve d'une jeune femme lumineuse qui porte une (horrible) robe tricotée et virevolte au soleil. Lorsque le contrôleur le réveille, les trois jeunes femmes qui partagent le compartiment avec lui sont charmées (Arthur est beau, c'est Josh O'Connor), lui posent des questions et il ne tarit plus d'éloges sur leur beauté insolite. Elles gloussent.

On comprend, lorsqu'il retrouve sa bande de tombaroli (pilleurs de tombes) qu'il vient de passer quelque temps en prison. Il en veut à ses copains mais reprend malgré tout ses activités avec eux. Un peu sorcier, un peu sourcier, Arthur a le don de trouver les tombes étrusques et autres raretés archéologiques parfois jusqu'à s'évanouir. 

Arthur est anglais et vit dans un taudis en tôles. Il rend régulièrement visite à Flora (Isabella Rossellini, craquante) dans sa somptueuse demeure en ruines, vieille et charmante dame qui exploite une jeune femme, Italia, qui a des secrets. Flora est la mère de Beniamina, l'amour d'Arthur qui est partie et dont Flora attend le retour.

Vous l'avez compris, j'ai un mal de chien à vous donner un aperçu de ce film un peu foutraque, pas toujours limpide et trop long hélas, mais quand arrive le dénouement, plutôt bouleversant, et qu'enfin on comprend où la réalisatrice voulait en venir, le charme indéniable du film agit. Tout comme il agit par intermittences lors de scènes particulièrement réussies. Bien que se situant dans les années 80 (ouf, pas de portables pour faire avancer le récit), le film semble parfois intemporel et se montre de toute façon parfaitement imprévisible et déroutant.

Les personnages sont tous relativement misérables avec une forte disposition à engranger des profits à n'importe quel prix mais il se dégage une sorte de folie et de joyeuseté plaisante et communicative. 

La réalisatrice a mis au centre de son récit le merveilleux et étonnant Josh O'Connor qui a été entre autre le remarquable Johnny de Seule la terre, le Prince Charles dans la série The Crown, le James des Peaky Blinders... c'est dire sa capacité d'adaptation pour être ici ce grand échalas crasseux et charismatique pour qui certaines oeuvres d'art ne devraient pas être soumises aux regards des hommes. Près de lui, une petite bombe dont le rôle finit par prendre une place colossale. Elle s'appelle Carol Duarte, elle est brésilienne, elle est irrésistible (surtout quand elle danse...).

La Chimère : Photo Josh O'Connor

Commentaires

  • Un cinéma exigeant et doux pour Fremont.

    La chimère est plus problématique... je me suis souvent demandée où ça allait et pourquoi ce film ?

  • Tu as le chic pour donner envie.
    J'ajoute (au moins) "Fremont" à ma liste des possibles.

    D'Alice Rohrwacher, j'avais beaucoup aimé "Heureux comme Lazzaro".
    As-tu pu le rattraper ?

  • C'est le but (donner envie) et je reconnais avoir pensé à toi avec ma dernière phrase. Fremont, Donya et ses surprises te raviraient...

    Hélas non, mais comme dit un grand penseur : on ne peut pas tout voir. :-)

  • Coucou,
    quand j'ai vu ce titre je pensais que c'était celui d'un même et seul film.
    D'ailleurs, c'est sympa comme titre. On aurait envie de découvrir ce que une ou un réalisateur pourrait en faire.
    Bisous

  • Tu parles de Les étranges et les bizarres ?
    Oui, joli titre en effet (mode modestie enclenché) :-)
    bonne journée.

  • Oui le titre de ton billet ♥

  • Fremont a été un coup de cœur alors que j'y suis allée un peu à reculons (juste car j'avais un soir pour aller au ciné et que la séance tombait bien). J'adore ce genre de surprises !

    Moins séduite par Chimère bien que je sois ravie de l'avoir vu. Il est trop long mais c'est un film que je n'avais jamais vu, il est original, mystérieux, un peu étrange. Oh mais il a bien changé le jeune homme depuis Seule la Terre ! Ce film était dans mon top 3 l'année de sa sortie !

  • Un peu idem pour moi.
    Fremont te cueille par surprise.
    Et La Chimère est trop long, parfois agaçant, parfois abscons et on est heureux de l'avoir vu.
    Je crois que Seule la terre était MON film cette année là.
    Tu l'as vu en Prince Charles. Il est très bien aussi.

  • Je suis complètement d'accord, je suis sortie énervée de La chimère mais je suis contente de l'avoir vu. Quel drôle de film !

  • C'est cela, un film qui agace et ravit. Mais finalement la robe (moche) en lainage a son importance et la réalisatrice réunit le fil de son intrigue grâce à cette robe. Malin.

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