Je commence l'année (cinématographique) 2024 aussi mal que j'ai terminé l'année 2023 avec deux films dont je ne dirais pas qu'ils sont mauvais mais qu'ils ne m'ont pas plu du tout. Ils ont en commun (outre le fait de m'avoir ennuyée) les points positifs d'être pas mal réalisés, de bénéficier de beaux décors, de belles lumières...

Bravo les gars mais c'est totalement insuffisant pour me combler de joie.

Voici quelques mots.

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UNE AFFAIRE D'HONNEUR de Vincent Perez **

Avec Roschdy Zem, Dora Tillier, Guillaume Gallienne, Damien Bonnard, Vincent Perez

Synopsis : Paris 1887. À cette époque, seul le duel fait foi pour défendre son honneur. Clément Lacaze, charismatique maître d’armes se retrouve happé dans une spirale de violence destructrice. Il rencontre Marie-Rose Astié, féministe en avance sur son époque, et décide de lui enseigner l’art complexe du duel. Ils vont faire face aux provocations et s'allier pour défendre leur honneur respectif.

Bien que parfaitement respectable le quatrième film de Vincent Perez a fini par me mettre mal à l'aise tant il est appliqué et désincarné et rend les acteurs vides et creux. Pas aidés qu'ils sont les pauvres par des dialogues vraiment insignifiants. J'étais pourtant disposée et même très intéressée par ce sujet pour comprendre ce qui pouvait pousser des hommes à sortir leur épée et à se trancher le lard pour laver leur honneur bafoué. Bien que les duels soient interdits ils étaient encore quotidiens et à la moindre occasion, vous vous preniez un gant dans la figure, ce qui est intolérable et vous retrouviez au chant du coq dans une grange ou une clairière brumeuse accompagné de vos témoins et d'un arbitre qui s'assurait du bon déroulement du défi. J'ai remarqué que les règles pouvaient changer, évoluer au fur et à mesure du combat en fonction des réclamations des uns et des autres et que certains (dont Vincent Perez, très vilain) outrepassaient la règle de cesser le combat au premier sang, ce qui ne se fait pas.

Roschdy est Lacaze, un maître d'armes talentueux et respecté, sans doute nostalgique des combats  légaux (la guerre). Après avoir assisté à un duel pas correct du tout qui le touche de près, il est recruté par Marie-Rose Astié de Valsayre (qui a vraiment existé : journaliste,  féministe, première femme à tenter de faire abroger l'interdiction faite aux femmes de porter un pantalon). Militante pour le droit des femmes, elle me semble un peu plus intéressante et complexe que ce à quoi le scenario l'a réduite : une femme qui s'est faite insulter par un mufle misogyne et qui veut en découdre tout en portant un pantalon ! Et que fait une ardente féministe qui veut montrer aux hommes et à l'humanité qu'elle en a dans la culotte ? Je vous le donne Emile : elle se jette au cou du premier mec présentable qui passe (ok, c'est Roschdy, difficile de résister). Autant vous dire que l'idylle ne tient pas la route un instant. Malgré une belle reconstitution, de beaux costumes, des parquets qui grincent et quelques duels formidablement chorégraphiés, on (je) bâille pas mal devant l'évocation molle et sans fièvre d'une époque peu représentée à l'écran qui mérite sans doute mieux.

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LES COLONS de Felipe Galvez Haberle *

Avec Felipe Galvez Haberle , Camilo Aranciba, Mark Stanley, Benjamin Westfall

Synopsis : Terre de Feu, République du Chili, 1901. Un territoire immense, fertile, que l’aristocratie blanche cherche à « civiliser ». Trois cavaliers sont engagés par un riche propriétaire terrien, José Menendez, pour déposséder les populations autochtones de leurs terres et ouvrir une route vers l’Atlantique. Sous les ordres du lieutenant MacLennan, un soldat britannique, et d’un mercenaire américain, le jeune métis chilien, Segundo, découvre le prix de la construction d’une jeune nation, celui du sang et du mensonge.

Si comme moi vous ne savez rien de la création de l'Etat chilien, vous n'en saurez pas davantage après avoir vu ce film, excepté que cela semble s'être fait dans la douleur, le sang, les meurtres et bien sûr le viol des femmes.

Il a fallu paraît-il huit années de travail pour que le réalisateur accouche de ce film, dépaysant par ses paysages mais hermétique par sa construction et son traitement. Si comme moi, vous ne connaissez vraiment rien de l'histoire chilienne, vous ne comprendrez pas qui sont ces trois hommes, ce qu'ils doivent accomplir (à part tuer des sales types qui ont tué les moutons d'un éleveur) et pourquoi des anglais cruels se retrouvent dans les grandes étendues désertiques et glaciales de la Terre de feu ni pourquoi un homme (anglais) en viole un autre (anglais aussi). A peu près tout m'a échappé dans ce film pas très bien interprété et qui brusquement change de cap.

7 ans plus tard... De western il devient politique sans qu'on s'y retrouve mieux et qu'aucun personnage n'ait la moindre consistance. Le massacre et l'extermination d'un peuple sont évoqués en une phrase "la mer est devenue rouge", et j'ai encore une fois eu du mal à comprendre pourquoi les assassins ont nourri leurs victimes avant de les tuer. Sans doute pour qu'ils aient l'estomac trop lourd pour se défendre. Chépa.

Bien qu'il ne dure qu'une heure et trente sept minutes, ce qui devient un exploit, ce film m'a paru long et d'ailleurs j'ai regardé ma jolie montre.