LE ROYAUME DE KENSUKÉ
de Neil Boyle, Kirk Hendry ***
Parti à contre coeur faire le tour du monde à la voile avec ses parents et sa soeur aînée, MIchael 11 ans boude.
Il en veut surtout à ses parents de l'avoir éloigné de sa chienne adorée Stella en refusant de la faire embarquer. L'ambiance est parfois tendue et Michael n'ose avouer qu'il a fait de Stella un passager clandestin. Au cours d'une terrible tempête le garçon et son chien passent par dessus bord et échouent seuls sur une île qui semble déserte. Sur cette île au premier abord inhospitalière, l'enfant est saisi d'angoisse, de terreur et de fatigue. Comment survivre seul ?
Un matin il découvre à son réveil, deux bols et de la nourriture. Michael se réjouit de ne plus être seul mais l'unique habitant des lieux n'entend pas se laisser envahir et trace la limite de terrain à ne pas franchir. Plutôt malin, Michael réussit à faire du feu pour cuir ses sushis indigestes et fait finalement la connaissance de Kensuké, un vieux japonais oublié là lors de la seconde (je persiste à dire seconde) guerre mondiale. Après des décennies de solitude, l'homme a fait de cette île un paradis qu'il partage avec des orans-outans avec qui il communique et qu'il protège parfois lorsque surgissent des chasseurs violents et destructeurs.
L'homme et l'enfant s'apprivoisent peu à peu sans parler la même langue. En peu de mots et avec des dessins, ils cohabitent et comprennent l'histoire l'un de l'autre au travers d'aquarelles douces et cruelles qui peuvent s'assombrir d'une pluie noire évoquant très subtilement le bombardement nucléaire de Nagasaki dans lequel ont péri la femme et le fils de Kensuké. La solitude du vieil homme est ainsi rompue et l'enfant quant à lui découvre la beauté inépuisable et la fragilité de la nature. La façon de la protéger aussi.
J'ai trouvé ce film à l'image somptueuse, très beau, très fort, jamais mièvre et émouvant. Il m'a à la fois évoqué ce film fou Onoda et le sublime La tortue rouge.
Je recommande vivement aux adultes comme aux enfants.
Commentaires
Je vais essayer d'y aller.
C'est très beau et intelligent le rapprochement de ces 2 solitudes.