LA SALLE DES PROFS
Avec Leonie Benesch, Michael Klammer, Rafael Stachowiak
Un vol d'argent a lieu dans une salle de classe, puis un second dans la salle réservée aux profs où les élèves n'ont pas accès.
Face à ces deux évènements dans un établissement qui ne tolère aucune défaillance, la tension monte aussi bien entre les élèves, entre les profs qu'entre les élèves et les profs. Au centre des deux "affaires" Carla Nowak enseignante idéaliste en classe de 5ème tente d'éclaircir les choses en tentant de garder son impartialité et son objectivité.
Face à ce film passionnant qui se vit pratiquement en apnée, je ne peux que me dire que Thomas Lilti devrait (arrêter le cinéma) voir ce film ! Contrairement à ce que l'on a pu voir récemment, nous sommes vraiment ici devant la démonstration de ce qu'est un métier sérieux... L'immersion dans le collège, dans la salle de cours, pendant les cours, dans la salle des profs est totale. L'intelligence des dialogues, des relations et des réactions est impressionnante et l'on va de surprise en surprise en suivant de près Carla qui se démène pour faire éclater la vérité et la justice.
La tension va crescendo et la réussite est totale même si l'on a souvent du mal à reprendre son souffle. On ne quitte jamais l'enceinte de l'établissement. On se fiche de savoir si les profs jouent au scrabble ou au Trivial Pursuit lorsqu'ils quittent la salle de classe. C'est ce qui se passe à l'intérieur de l'établissement qui est au centre du sujet et l'enseignante principale incarnée avec panache par Leonie Benesch en est le fil conducteur. Ses convictions, son sens des valeurs inébranlables vont la mettre en difficulté sans pour autant faire de ses collègues plus respectueux des règles des personnes détestables. Chacun semble ici avoir raison, avoir ses raisons et c'est rondement et intelligemment mené. L'établissement scolaire est présenté comme un concentré de ce qui se passe dans le monde et affiche un concentré d'aberrations (la fouille), d'injustices, d'inégalités, de règles, de hiérarchie.
C'est passionnant et l'interprétation est formidable jusque chez les élèves magnifiquement incarnés.
Commentaires
C'est le premier sur ma liste de cette semaine. Je guettais "Boléro" avec une certaine impatience, et voilà qu'hier, on me dit qu'il ne vaut pas tripette ... j'attends ton avis.
J'adore Ravel, j'adore le Boléro, j'adore Raphaël Personnaz, j'adore Jeanne Balibar (je trouve Doria Tillier assez limitée)... mais la bande annonce semble absolument orienter vers un gros ratage. Je le verrai sans doute parce que... voir début.
Je verrai sans doute "La salle des profs" un jour (en DVD, si pas en salle?).
Pour le moment, ma priorité, c'est Dune 2 (après avoir visionné la première partie le WE dernier avec dasola).
Ok, tu reviendras m'en reparler à ce moment là.
Si vous avez apprécié le premier, le deuxième vous plaira.
J'y suis allée, je n'ai pas aimé DU TOUT ce gros barouf moche, tonitruant et inutile.
Un peu déçu, surtout à cause du rôle principal, ce mix entre la prof vertueuse (reprend son collègue quand la méthode est tendancieuse, polie respectueuse, pas un mot plus haut que l'autre, fait même chanter un bonjour façon CP...) et la femme coincée et lâche (oui oui, elle filme en faisant celle qui ne savait pas que c'était interdit, elle a une preuve mais semble toujours s'excuser, se fait accuser met ne sait pas aligner deux mots pour se défendre...). On dirait Chantal Goya sous xanax... Heureusement, le reste l'intrigue en elle-même est solide, la machine infernale est anxiogène et reste tout à fait transposable chez nous.
Oui elle m'a paru ambiguë aussi mais le film vaut le détour et elle joue très bien je trouve.